HOME
Actualités FFvolley | ||
<< Italie : Sylves se distingue | Voir tout | Formations >> |
14/02/2025
L’interview bleue : Frédéric Bigler
L’équipe de France masculine de volley sourd a eu confirmation fin 2024 de sa participation à l’édition 2025 des Deaflympics au Japon (15-26 novembre). L’occasion d’échanger avec son entraîneur, Frédéric Bigler.
Comment l’équipe de France est-elle parvenue à décrocher sa qualification pour les Deaflympics ?
En fait, on pensait avoir obtenu notre qualification suite au Championnat d’Europe 2023 (quatrième place), mais depuis, la formule avait changé, avec le passage de 12 à 10 du nombre d’équipes qualifiées pour les Deaflympics, ce qui conditionnait notre qualification au résultat du Championnat du monde en juin 2024. Notre cinquième place, combinée à la victoire de la Turquie, nous a permis de décrocher notre billet, même s’il a fallu attendre la fin d’année pour obtenir la validation officielle.
Quel bilan fais-tu justement de ce Championnat du monde 2024 ?
L’équipe, à un ou deux joueurs près, est restée dans la continuité de celle qui avait pris un an plus tôt la quatrième place du Championnat d’Europe, elle a poursuivi dans une bonne dynamique, même si nous avons été déçus par le résultat final du Championnat du monde avec cette cinquième place. Nous espérions vraiment nous hisser en demi-finales et aller chercher un podium après trois places de quatrième sur les dernières compétitions. Après, dans le contenu, je suis relativement satisfait, nous avons battu deux fois le Japon chez lui, nous avons globalement fait de bons matchs, c’est juste le quart de finale contre les Américains, perdu 3-1, que nous n’avons pas bien négocié, nous n’avons pas réussi à tenir bon dans le money-time. Maintenant, d’un point de vue plus global, on est plutôt confiants pour la suite et ces Deaflympics, les joueurs évoluent à un bon niveau en club, ils sont tous bien impliqués dans le projet.
Quand tu dis à un bon niveau, qu’est-ce que ça veut dire ?
On a deux joueurs qui ont évolué en Elite, donc en centre de formation de clubs pros, ce qui est pas mal, mon fils Marin à Nice, qui joue maintenant en Nationale 2 à Monaco, et Elliot Piquard, qui est passé par Montpellier et évolue aujourd’hui à Agde, également en N2, les deux sont titulaires dans leur club. Sinon, on a deux joueurs en N3, à Mandelieu et au Vésinet, et pas mal en Pré-Nat, mais qui ont joué en Nationale 2. Ça donne finalement un niveau assez homogène pour l’équipe.
Comment allez-vous préparer la saison ?
En volley sourd, tu as des cycles de quatre ans avec trois compétitions majeures, le Championnat d’Europe, le Championnat du monde et les Deaflympics, il y une année sans rien. Ce qui veut dire qu’on cale vraiment notre préparation sur cet événement, sachant que nos joueurs ne sont pas professionnels, ils ont tous un boulot à côté. Ce sera encore le cas en 2025, on va organiser trois stages qu’on a essayé de concentrer le plus près possible de la compétition : on débutera début septembre, probablement à Nice, ensuite on aura deux stages à Vichy fin septembre et début novembre, et éventuellement un quatrième qui est à confirmer.
Quel sera votre objectif sur les Deaflympics ?
Les Deaflympics, c’est le graal du sport sourd, nos Jeux Olympiques, c’est une compétition qui a un vrai historique, puisqu’elle a fêté récemment son centenaire. Donc, c’est forcément une compétition sur laquelle tu as envie de performer et ce sera particulièrement le cas pour nous cette année, parce que ce sera l’aboutissement d’un cycle, avec quelques anciens qui vont sans doute arrêter à la fin de l’année. Ce sera d’ailleurs aussi mon cas, puisque j’arrêterai d’entraîner cette équipe après presque dix ans à ses côtés, dont sept comme entraîneur principal. Quelque part, on se prépare à cette compétition depuis la dernière édition, en 2022 au Brésil (quatrième place finale), je pense qu’on a aujourd’hui acquis suffisamment d’expérience pour faire mieux que les fois précédentes. Nos jeunes ont acquis de l’expérience sur le Championnat d’Europe et le Championnat du monde, ils sont mûrs pour aborder cette troisième compétition internationale, ils savent comment ça se passe, connaissent le contexte et la pression particulière, on a des leaders qui commencent à s’endurcir, donc j’espère qu’on sera plus performants. Maintenant, ça sera sans doute la compétition la plus relevée à laquelle on ait participé, parce que nos concurrents travaillent et progressent aussi. Par exemple, l’Italie, qui nous battait jusque-là toujours pour la troisième place, arrive maintenant à performer contre les deux premiers (la Turquie et l’Ukraine), elle a terminé deuxième du Mondial, donc l’adversité sera là. D’autant que les équipes un peu moins fortes sur le papier progressent aussi, je pense au Japon, aux Etats-Unis ou au Brésil. Donc ce sera dur, mais ça rendra d’autant plus noble notre performance si on arrive à faire quelque chose.
Ce sera donc ta dernière année, peux-tu nous raconter comment tu en es venu à entraîner cette équipe de France ?
J’ai moi-même longtemps joué au volley, essentiellement dans le sud de la France (Monaco, Fréjus, Mougins…), puis entraîné. Il se trouve que mes deux enfants sont sourds de naissance, ils jouaient aussi au volley et un jour, en discutant avec un copain joueur à Poitiers, il m'a raconté qu’il existait une équipe de France de volley sourd, ce que j’ignorais, et que ça pouvait être intéressant que mes fils prennent contact. Du coup, comme à l’époque, j’étais entraîneur à Mandelieu, j’ai accueilli un stage pour l’équipe de France sourd, histoire de faire connaissance, mais aussi d'apporter ma pierre à l’édifice. C’est à ce moment que j’ai rencontré Chrystel Bernou, en charge du Para Volley à la Fédération, qui m’a proposé de rentrer dans le projet, d’abord en tant qu’entraîneur adjoint, puis en tant qu’entraîneur principal, ce que j’ai accepté avec grand plaisir. En tout, j’aurai fait deux cycles de quatre ans, je pense qu’au bout d’un moment, c’est bien que je passe la main pour que les joueurs voient quelqu’un d’autre. De mon côté, je vais peut-être m’engager dans un projet beach, toujours sourd, sachant qu’on a les infrastructures à Cannes, où j’habite, ce qui permet de s’entraîner toute l’année. On verra ça l’année prochaine.
En fait, on pensait avoir obtenu notre qualification suite au Championnat d’Europe 2023 (quatrième place), mais depuis, la formule avait changé, avec le passage de 12 à 10 du nombre d’équipes qualifiées pour les Deaflympics, ce qui conditionnait notre qualification au résultat du Championnat du monde en juin 2024. Notre cinquième place, combinée à la victoire de la Turquie, nous a permis de décrocher notre billet, même s’il a fallu attendre la fin d’année pour obtenir la validation officielle.
Quel bilan fais-tu justement de ce Championnat du monde 2024 ?
L’équipe, à un ou deux joueurs près, est restée dans la continuité de celle qui avait pris un an plus tôt la quatrième place du Championnat d’Europe, elle a poursuivi dans une bonne dynamique, même si nous avons été déçus par le résultat final du Championnat du monde avec cette cinquième place. Nous espérions vraiment nous hisser en demi-finales et aller chercher un podium après trois places de quatrième sur les dernières compétitions. Après, dans le contenu, je suis relativement satisfait, nous avons battu deux fois le Japon chez lui, nous avons globalement fait de bons matchs, c’est juste le quart de finale contre les Américains, perdu 3-1, que nous n’avons pas bien négocié, nous n’avons pas réussi à tenir bon dans le money-time. Maintenant, d’un point de vue plus global, on est plutôt confiants pour la suite et ces Deaflympics, les joueurs évoluent à un bon niveau en club, ils sont tous bien impliqués dans le projet.
Quand tu dis à un bon niveau, qu’est-ce que ça veut dire ?
On a deux joueurs qui ont évolué en Elite, donc en centre de formation de clubs pros, ce qui est pas mal, mon fils Marin à Nice, qui joue maintenant en Nationale 2 à Monaco, et Elliot Piquard, qui est passé par Montpellier et évolue aujourd’hui à Agde, également en N2, les deux sont titulaires dans leur club. Sinon, on a deux joueurs en N3, à Mandelieu et au Vésinet, et pas mal en Pré-Nat, mais qui ont joué en Nationale 2. Ça donne finalement un niveau assez homogène pour l’équipe.
Comment allez-vous préparer la saison ?
En volley sourd, tu as des cycles de quatre ans avec trois compétitions majeures, le Championnat d’Europe, le Championnat du monde et les Deaflympics, il y une année sans rien. Ce qui veut dire qu’on cale vraiment notre préparation sur cet événement, sachant que nos joueurs ne sont pas professionnels, ils ont tous un boulot à côté. Ce sera encore le cas en 2025, on va organiser trois stages qu’on a essayé de concentrer le plus près possible de la compétition : on débutera début septembre, probablement à Nice, ensuite on aura deux stages à Vichy fin septembre et début novembre, et éventuellement un quatrième qui est à confirmer.
Quel sera votre objectif sur les Deaflympics ?
Les Deaflympics, c’est le graal du sport sourd, nos Jeux Olympiques, c’est une compétition qui a un vrai historique, puisqu’elle a fêté récemment son centenaire. Donc, c’est forcément une compétition sur laquelle tu as envie de performer et ce sera particulièrement le cas pour nous cette année, parce que ce sera l’aboutissement d’un cycle, avec quelques anciens qui vont sans doute arrêter à la fin de l’année. Ce sera d’ailleurs aussi mon cas, puisque j’arrêterai d’entraîner cette équipe après presque dix ans à ses côtés, dont sept comme entraîneur principal. Quelque part, on se prépare à cette compétition depuis la dernière édition, en 2022 au Brésil (quatrième place finale), je pense qu’on a aujourd’hui acquis suffisamment d’expérience pour faire mieux que les fois précédentes. Nos jeunes ont acquis de l’expérience sur le Championnat d’Europe et le Championnat du monde, ils sont mûrs pour aborder cette troisième compétition internationale, ils savent comment ça se passe, connaissent le contexte et la pression particulière, on a des leaders qui commencent à s’endurcir, donc j’espère qu’on sera plus performants. Maintenant, ça sera sans doute la compétition la plus relevée à laquelle on ait participé, parce que nos concurrents travaillent et progressent aussi. Par exemple, l’Italie, qui nous battait jusque-là toujours pour la troisième place, arrive maintenant à performer contre les deux premiers (la Turquie et l’Ukraine), elle a terminé deuxième du Mondial, donc l’adversité sera là. D’autant que les équipes un peu moins fortes sur le papier progressent aussi, je pense au Japon, aux Etats-Unis ou au Brésil. Donc ce sera dur, mais ça rendra d’autant plus noble notre performance si on arrive à faire quelque chose.
Ce sera donc ta dernière année, peux-tu nous raconter comment tu en es venu à entraîner cette équipe de France ?
J’ai moi-même longtemps joué au volley, essentiellement dans le sud de la France (Monaco, Fréjus, Mougins…), puis entraîné. Il se trouve que mes deux enfants sont sourds de naissance, ils jouaient aussi au volley et un jour, en discutant avec un copain joueur à Poitiers, il m'a raconté qu’il existait une équipe de France de volley sourd, ce que j’ignorais, et que ça pouvait être intéressant que mes fils prennent contact. Du coup, comme à l’époque, j’étais entraîneur à Mandelieu, j’ai accueilli un stage pour l’équipe de France sourd, histoire de faire connaissance, mais aussi d'apporter ma pierre à l’édifice. C’est à ce moment que j’ai rencontré Chrystel Bernou, en charge du Para Volley à la Fédération, qui m’a proposé de rentrer dans le projet, d’abord en tant qu’entraîneur adjoint, puis en tant qu’entraîneur principal, ce que j’ai accepté avec grand plaisir. En tout, j’aurai fait deux cycles de quatre ans, je pense qu’au bout d’un moment, c’est bien que je passe la main pour que les joueurs voient quelqu’un d’autre. De mon côté, je vais peut-être m’engager dans un projet beach, toujours sourd, sachant qu’on a les infrastructures à Cannes, où j’habite, ce qui permet de s’entraîner toute l’année. On verra ça l’année prochaine.