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Aline CHAMEREAU / Alexandra JUPITER








Aline CHAMEREAU


Né le 6 mars 1996
à Lyon


Palmarès Beach Volley
2019 : Médaille d'Or Mediterranean Beach Games (GR)
2018 : Médaille d'Argent Jeux Méditerrannéens
2017 : Médaille de Bronze Agadir *







 Originaire de Lyon, où elle a commencé le volley au club de Villette Paul Bert à 13 ans, parce qu’elle « cherchait un sport de grande » après avoir fait de la gym et de l’athlétisme, Aline Chamereau a « accroché très vite », ce qui lui a permis d’entrer dès la classe de troisième au pôle Espoir de Lyon, puis au pôle France de Châtenay-Malabry, où elle a côtoyé plusieurs actuelles internationales (Juliette Fidon, Lucille Gicquel, Nina Stojiljkovic…), avant d’enchaîner sur l’IFVB à Toulouse. Sélectionnée en équipes de France jeunes, celle qui joue alors pointue tente une première expérience en beach en 2014 avec Helena Cazaute. Le duo se qualifie pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse en Chine, dont il est finalement privé pour cause d’incompatibilité de calendrier avec la salle.

« Ça m’a refroidie, je suis retournée à l’IFVB, mais après avoir pris un peu de recul, je me suis dit que le beach était vraiment le sport qui me correspondait le plus, j’ai donc ravalé ma déception et j’y suis retournée un an plus tard. » Les atouts du beach à ses yeux ? « Comme on n’est que deux sur le terrain, sans remplaçante ni coach, il y a plus de proximité avec sa partenaire, on ne peut pas se cacher, il faut sans cesse s’adapter, trouver des solutions à deux. Mentalement, ça permet de davantage se découvrir et techniquement, c’est un sport qui nécessite d’être hyper complète. »

Lancée très vite dans le grand bain de l’équipe de France aux côtés d’Ophélie Lusson, la bloqueuse connaît un apprentissage pas évident sur le World Tour : « On se faisait souvent sortir en qualif, c’était très difficile psychologiquement d’aller au bout du monde pour ne jouer qu’un ou deux matchs, mais ça m’a permis d’avoir le temps de regarder les meilleures équipes du monde, ça m’a beaucoup appris. » Changement de partenaire en 2017 avec une année avec Lézana Placette – « On vient de la même région, elle était avec moi à l’IFVB, c’était sympa, on a tout de suite accroché, ça a été une belle aventure » –, puis un an plus tard quand le staff recompose les paires en vue des JO de Tokyo il l’associe à Alexandra Jupiter.

« Nous savions que la tâche allait être très compliquée, parce que former une nouvelle paire deux ans avant les Jeux, c’était très serré comme timing. En plus, « Jupi » a dû changer de poste, ça a fait pas mal de chamboulements, mais nous avions une grosse envie de travailler ensemble et nous avons pris ce défi à fond, bien conscientes du travail urgent à faire pour progresser. On croit beaucoup en notre projet d’équipe. »

Après une première année de réglages, le dur labeur porte ses fruits en 2019, avec notamment une médaille d’or aux Jeux Méditerranéens – « C’était intéressant, parce qu’on faisait partie des favorites et que nous avons réussi à assumer ce statut » –, une 5e place sur le World Tour à Qinzhou – « un tournoi qui nous a donné beaucoup de confiance, on s’est dit qu’on était sur la bonne route » –, autant de résultats qui permettent au duo d’être en course pour se qualifier via le classement olympique pour les Jeux de Tokyo. Avant que ceux-ci ne soient repoussés d’un an. « Comme on n’est vraiment pas loin, ce report nous donne une opportunité incroyable, on y croit encore plus, on se dit que le destin est avec nous. »

Ce report et le confinement du printemps 2020 ont également été l’occasion pour Aline de se consacrer davantage à ses études de management, « hyper importantes pour mon avenir et mon équilibre, c’est capital d’avoir une autre activité à côté », de « lire et dormir beaucoup », mais aussi de s’adonner au yoga, qu’elle pratique depuis plusieurs années. « Ça m’aide beaucoup à faire descendre les émotions qui sont souvent en zigzag dans notre quotidien, avec notamment la pression des Jeux et l’envie de bien faire. » Pour se détendre, la Lyonnaise et « Jupi » vont aussi de temps en temps voir jouer les handballeurs du Fénix. « Ça permet de sortir de notre quotidien. Le hand est un sport super sympa à regarder, on va moins voir les Spacer’s, le volley est un cousin trop proche du beach ! »
 

Alexandra JUPITER


Née le 11 mars 1990
à Charenton Le Pont (94)


Palmarès Beach Volley
2019 : Médaille d'Or Mediterranean Beach Games (GR)
2018 : Médaille d'Argent Jeux Méditerranéens
2016 : 5ème Championnat d'Europe
2015 : 9ème Championnat d'Europe






Contrairement à la plupart des joueuses de l’équipe de France de beach-volley qui ont suivi une formation assez classique, entre pôle Espoir et IFVB, Alexandra Jupiter a eu un parcours assez atypique : si elle a très tôt baigné dans l’univers du haut volley et débuté le volley dès l’âge de 6 ans, sur les traces de sa maman et de son oncle, tous deux professionnels (Clamart, Saint-Raphaël, puis le beach pour elle), elle s’est vite prise de passion à l’adolescence pour le beach, sport synonyme de liberté. « A l’époque, j’étais surclassée de deux ans en équipes de France jeunes, je jouais avec Mallory Steux, Myriam Kloster, Christina Bauer… Quand ma mère a touché au beach, c’est devenu mon rêve de gosse, je ne voulais plus retourner en salle. J’ai toujours aimé les voyages, le fait de ne pas avoir de routine, l’idée d’être livrée à soi-même, le beach correspondait bien à ça, je me voyais sur toutes les plages du monde, et surtout, je rêvais d’être la meilleure joueuse du monde ! »

Lors de vacances aux Etats-Unis, sa mère découvre Hermosa Beach, en Californie, « un peu la capitale du beach, avec des terrains à perte de vue et en libre accès, des gens qui jouent tout le temps, y compris des grands noms comme Sean Rosenthal et Karch Kiraly », elle propose à Alexandra de la rejoindre pour vivre son rêve. « Je n’ai pas hésité une seconde et j’ai vraiment kiffé. A la fois la vie et la culture, j’ai notamment découvert le hip-hop, alors que j’écoutais jusqu’ici surtout du rock métal - je suis très fan en ce moment de Kendrick Lamar et J Cole et j’envisage d’apprendre à jouer d’un instrument, sans doute de la basse acoustique. Mais aussi le beach : j’étais alors au lycée, dès que je sortais de cours, j’allais directement à la plage pour jouer, il n’y avait que ça qui comptait. » Et ça porte ses fruits, puisqu’elle se qualifie à 16 ans pour le circuit professionnel local, l’AVP – « j’égalais le record de précocité de Misty May » -, avant d’être recrutée, cette fois pour la salle (car les bourses n’existaient pas pour le beach), par l’USC, université de Los Angeles, avec laquelle elle remporte de nombreux titres individuels, tout en suivant des études de psychologie (qu’elle a reprises en 2019).

Reste que l’exigeant système universitaire américain, s’il lui permet de progresser, finit par user Alexandra qui, à la sortie de l’USC, arrête tout : « J’ai stoppé net, c’est comme si on m’avait lâchée dans la nature et que j’étais partie en courant sans me retourner. Je ne voulais plus jouer, je travaillais dans le restaurant de mon oncle à Venice Beach, j’aimais bien cette vie normale, j’ai fait ça pendant deux ans. » Après un passage d’un mois par un club de Porto Rico, elle est contactée par la FFVolley qui, ayant suivi son parcours, lui propose d’intégrer le groupe France en salle. « Cette idée de jouer pour mon pays m’a plu et j’ai accepté le challenge, en signant en parallèle avec Le Cannet. Je suis rentrée en 2013, j’ai fait deux mois de stage et j’ai participé au Championnat d’Europe en Suisse où on a terminé 8e. »

Reste que l’intéressée ne prend pas autant de plaisir en salle que sur le sable et elle choisit un an plus tard d’intégrer l’équipe de France de beach, où on lui adjoint « la partenaire idéale », Laura Longuet. « Elle a été vraiment géniale, c’était une grosse bosseuse qui m’a beaucoup soutenue et m’a apporté énormément de stabilité. On s’est liées d’amitié très vite et les résultats ont suivi : 9e sur nos premiers championnats d’Europe, 5e un an plus tard, ça m’a remise sur les bons rails. » Malheureusement, le duo ne parvient pas à se qualifier pour les Jeux de Rio, ce qui conduit la Fédération à tenter de nouvelles associations. Alexandra joue ainsi un an avec Ophélie Lusson – « il nous a manqué de la stabilité pour obtenir des résultats alors que nous avions le niveau », quelques mois avec Alexia Richard, avant de se fixer à l’été 2018 avec Aline Chamereau, en passant en défense. « J’avais très envie depuis longtemps de jouer avec elle, d’autant que nous étions amies depuis plusieurs années. Ça n’a pas été si compliqué de m’adapter à ce nouveau poste, je l’ai pris comme un défi, un jeu, c’était l’occasion de découvrir de nouvelles choses. »

L’année 2019 permet au duo de grappiller des places au classement mondial, avec notamment une médaille d’or aux Jeux Méditerranéens, une 9e place aux Championnats d’Europe et une 5e sur le World Tour en Chine, des performances qui font dire à Alexandra : « J’avais besoin de renouer avec les résultats que j’avais eus avec Laura, cette année nous a permis de confirmer que nous avions le potentiel pour viser haut. » Jusqu’où ? Forcément les Jeux – « Mon rêve depuis toute petite » –, d’abord ceux de Tokyo : « Je n’aime pas sauter les étapes. Pour Paris, je me vois bien continuer jusque-là, j’aurai 34 ans, ça me semble une belle façon de finir ma carrière, mais il faudra voir la forme dans laquelle je serai, la concurrence… »