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(Miniature) Amandine Giardino : « La Coupe serait un beau cadeau d’anniversaire ! »
Photo : Nantes Media / LNV
27/03/2024
Amandine Giardino : « La Coupe serait un beau cadeau d’anniversaire ! »
Pour la première fois de sa carrière, Amandine Giardino a quitté l’été dernier son sud natal pour poser ses valises à Nantes. Si la météo méditerranéenne lui manque, elle ne regrette pas son choix, confiant son bonheur d’évoluer dans une équipe qui réalise une excellente saison. La preuve, elle dispute samedi face à Mulhouse la finale de la Coupe de France, qui tombe le jour des 29 ans de la libéro de l’équipe de France...
Nantes dispute samedi la quatrième finale de Coupe de France de son histoire, un objectif majeur pour le club qui n’a jamais gagné l’épreuve, sentez-vous de la pression ? Ou au moins une grosse attente autour de vous ?
Je ne dirais pas de la pression, mais on sent clairement une attente des supporters. Cette saison se passe pour l’instant super bien, on fait même une saison historique pour le club, la salle est constamment pleine, les gens rêvent avec nous d’un trophée, et en particulier de cette Coupe de France. Avant d’attaquer la saison, on avait dit qu’on voulait remporter un titre, la Coupe est le moyen le plus court d’y parvenir. En plus, comme le NRMV est aussi en finale du côté masculin (face à Montpellier dimanche), tout le monde rêve de voir les deux trophées ramenés à Nantes, ce serait une belle histoire. On sent aussi une attente en interne, d’autant que Nantes a déjà perdu des finales (deux contre Cannes, une face à Saint-Raphaël).

Une finale de Coupe de France, c’est une belle fête ?
Clairement ! Personnellement, c’est ma troisième, j’en ai gagné une et perdu une avec Le Cannet, je me souviens encore, quasiment dix ans après (en 2015) de la victoire, je revois le dernier point, toutes les filles courir partout dans tous les sens, ça fait partie des souvenirs marquants d’une carrière. C’est un événement important, qui se passe à Paris, une belle fête du volley, sur un match sec, sans retour, il faut tout donner. Franchement, pour l’avoir gagnée une fois, j’aimerais bien revivre ça, d’autant que cette finale tombe le jour de mon anniversaire, ce serait un beau cadeau ! Et ça me ferait trop plaisir de gagner la Coupe avec ce groupe, qui est vraiment exceptionnel, on fait une saison incroyable, ça viendrait récompenser les efforts qu’on a faits toutes ensemble, si on gagne, je m’en souviendrai toute ma vie !

Quels sont les ingrédients de cette bonne saison nantaise ?
La vie du groupe, de bonnes joueuses, une cohésion qui a vite pris avec le staff et avec le nouveau coach, de la transparence, dans le sens où on se dit les choses sur le terrain. Et on suit bien les plans de jeu, on sait où on veut aller et comment y aller, la mayonnaise a vraiment bien pris. Et quand tu te mets à enchaîner des résultats, tout devient plus facile, tu emmagasines de la confiance.

Vous avez atteint la finale de la Challenge Cup, une première pour le club en Coupe d’Europe, que retiens-tu de cette aventure européenne ?
Franchement, c’est un des plus beaux souvenirs de ma carrière en club, on a passé les tours les uns après les autres, sans se poser de questions, on a réussi à sortir une équipe turque (Bursa, la formation de Lucille Gicquel, en demi-finales), ça faisait longtemps que je n’avais pas vu une équipe française en finale européenne (Cannes en Ligue des champions en 2012). Contre Novara en finale, on a des petits regrets sur un ou deux sets qu’on aurait pu mieux gérer, mais c’était exceptionnel de vivre ça, la salle était archi pleine, on a reçu le soutien de plein de gens, y compris des autres clubs français, comme Mulhouse d’ailleurs, ça faisait vraiment plaisir.

Un mot sur votre premier tour des playoffs, qui vient de démarrer avec une victoire 3-0 mardi sur Marcq-en-Baroeul ?
Ça s’est super bien passé. En playoffs, on sait que les compteurs sont remis en zéro, quelle que soit la place à laquelle tu as terminé. Sur le papier, elles sont outsiders, elles n’ont donc rien à perdre, c’est en plus une équipe qui nous a embêtés les deux fois qu’on l’avait affrontée en saison régulière, on avait gagné 3-1 à la maison et 3-2 là-bas. On ne les a donc pas prises à la légère, on a fait une très bonne entame, sérieuse, en leur mettant beaucoup de pression au service et notre bloc/défense était bien en place, ce qui nous a permis de gagner 3-0. C’est vraiment positif d’avoir gagné avant cette finale, Mulhouse a aussi gagné 3-2 mardi, on a maintenant toutes hâte d’y être, rendez-vous samedi à Paris !

"Tous les ingrédients pour que
ce soit une super finale"

Quel est ton regard sur votre adversaire, Mulhouse ?
On les a battus deux fois cette saison en Championnat, mais dans les deux cas, ça n’a pas été facile. C’est toujours une équipe très dure à jouer, qui a l’habitude depuis des années d’évoluer dans le haut du tableau et de ce genre de rendez-vous, Mulhouse joue régulièrement des finales et la Ligue des champions. Elles viennent de terminer troisièmes de la saison régulière, elles ont battu Le Cannet 3-0 le week-end dernier, j’ai vu leur match, elles ont vraiment bien joué. Elles ont ensuite enchaîné en dominant Béziers, ça veut dire qu'elles sont sur une bonne dynamique. Et comme nous, elles vont pouvoir s’appuyer sur leur public.

Quelles sont les forces de cette équipe ?
Elles sont athlétiques, frappent fort et sont agressives au service. Il va falloir un bon fond de jeu et un gros bloc/défense pour les contrer, c’est d’ailleurs ce qui fait notre force cette saison. Nous aussi, on a une équipe physique, ce qui fait que nos confrontations donnent souvent lieu à des beaux points, à des rallyes, il y a vraiment tous les ingrédients pour que ce soit une super finale.

A titre personnel, on a l’impression, comme nous le confiait récemment l’entraîneur adjoint de l’équipe de France, Félix André, que tu fais des piliers de cette équipe, que tu as atteint une certaine maturité ?
Sans doute, oui. Dans l’équipe, chacune sait la place qu’elle tient, je pense que je suis une des leaders. J’ai du caractère, pas mal d’expérience désormais, les filles savent qu’elles peuvent se reposer sur moi, le coach me fait confiance, j’ai une équipe au top autour de moi, donc oui, je vis une super saison !

Tu avais jusqu’ici refusé de quitter ton sud natal, comment ça se passe au nord de la Loire ?
Mieux que ce que je pensais ! Bon, le temps, c’est une catastrophe, il pleut, il fait froid, mais les gens sont vraiment bienveillants, Nantes est une ville de sport, la salle est toujours pleine, il y a plein de choses à faire, des super restos, je m’éclate vraiment. La saison est passée super vite, j’ai l’impression qu’elle a démarré hier. Et je suis trop contente de continuer ici la saison prochaine, d’autant qu’on va jouer la Ligue des champions.

"Je pense que ça va être
le plus bel été de ma vie !"

Parlons maintenant de l’équipe de France, la saison internationale va démarrer très vite, dès que tu en auras fini avec celle en club, tu y penses beaucoup ?
Je suis concentrée sur mon club pour l'instant, mais forcément, oui, j’y pense beaucoup. Déjà parce qu’on communique sans arrêt avec les filles pendant la saison, ensuite, parce que c’est un été où on va jouer notre première VNL, puis nos premiers JO. Parfois, je me pose et je me dis que je peux vraiment vivre la plus belle saison de toute ma carrière. Imagine : je m’apprête à jouer ma deuxième finale de la saison avec Nantes, en espérant une troisième derrière en Ligue A, ensuite, j’enchaîne première VNL et JO... Quand j’arriverai fin août, je me dirai sans doute que j’ai vécu quelque chose d’incroyable, quoi qu’il arrive, je pense que ça va être le plus bel été de ma vie ! En plus, j’ai la chance d’avoir un super groupe, ici à Nantes, et toutes mes copines en équipe de France. Donc que ce soit humainement ou sportivement, ça restera une année dingue.

Vous allez disputer votre première Volleyball Nations League, n’as-tu pas peur d’y perdre de l’énergie en vue des JO ?
On peut être tenté de penser ça, mais comme on n’a jamais vécu de VNL, c’est dur de se projeter réellement, de savoir à quoi s’attendre. Il va sans doute falloir faire attention à l’aspect physique car la saison en club a été plus concentrée que d’habitude, mais je fais confiance au staff pour bien gérer ça. Et moi, personnellement, si tu me demandes mon avis, j’ai envie d’en profiter et de jouer tous les matchs à fond !