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(Miniature) L’interview bleue : Aline Chamereau
Photo : CEV
30/11/2023
L’interview bleue : Aline Chamereau
Dernier tournoi du Beach Pro Tour 2023, le Challenge de Nuvali a débuté jeudi aux Philippines, avec les qualifications. Un tournoi que le duo Aline Chamereau/Clémence Vieira, auteur d’une excellente tournée asiatique (5e à Goa et Chiang Mai, 9e à Haikou) et qualifié pour le main draw, aborde avec l’envie d’achever la saison en beauté. Comme le confirme Aline Chamereau.
Vous êtes sur le point d’achever une saison très réussie, entre un deuxième titre de championnes de France de suite et cette tournée asiatique fructueuse, avez-vous l’impression d’avoir franchi un cap cette année ?
Je dirais que c’est l’évolution logique de notre équipe. Avec Clémence, ça fait maintenant deux ans qu’on joue ensemble, on a dû démarrer très vite suite à l’arrêt de ma précédente partenaire, Alexandra Jupiter, il a fallu du temps pour former notre duo, apprendre à se connaître, ça a demandé du travail. En plus, nous avons été pas mal blessées l’année dernière, ce qui a fait que nous n’avons pas joué tant de matchs que ça. Ces résultats, c’est le travail qui commence à payer.

Avez-vous changé certaines choses dans votre façon de travailler ?
Après notre saison dernière qui a été franchement éprouvante, il y a eu une remise en question, y compris de la part de la Fédération. On s’est dit qu’il n’était pas question de revivre une saison identique. Avec Clémence, on a décidé de prendre davantage les choses en main et de bien réfléchir sur nos priorités. Jusqu’ici, on était un peu dans la recherche de performances très vite, et le fait que les résultats n’arrivent pas rapidement a été dur à vivre psychologiquement. On a fait une sorte d’introspection, on sentait qu’on était dos au mur, soit on plongeait, soit on prenait les choses en main, c’est ce qu’on a fait en restructurant notre environnement. Et finalement, ça nous a beaucoup soudées, on a pris en maturité, en termes de jeu, d’équipe et, finalement, de résultats.

Y a-t-il un sentiment de fierté de voir que ce travail paie ?
Oui, on est fières de notre équipe parce que c’est effectivement le résultat de tout le travail qu’on a consenti en amont. Avant, on travaillait tout aussi dur, mais les résultats n’étaient pas au rendez-vous, c'était compliqué à vivre. Là, on arrive à faire de super matchs, et même quand on perd, on a l’impression de parvenir à rivaliser avec des équipes qui font partie du top mondial. Maintenant, je considère que c’est la continuité logique de notre chemin, on se félicite bien sûr de chaque pas qu’on fait, ça nous conforte dans l’idée que la manière de travailler qu’on a adoptée cette année marche, mais on veut aller plus loin, on ne se dit pas qu’on est arrivées.

Vous avez atteint deux fois les quarts de finale d’un Beach Pro Tour Challenge, à Goa puis à Chiang Mai, que vous manque-t-il pour vous hisser dans le dernier carré ?
Les deux fois, ce sont des matchs qu’on peut gagner et qu’on perd de peu. Je dirais qu’il nous manque un peu d’expérience des matchs de ce niveau. J’ai l’impression qu’à un moment donné, on devient un peu trop spectatrices de ce qu’on est en train de faire. On n’avait pas l’habitude jusqu’ici de maintenir ce niveau de performance aussi longtemps, là, on a fait beaucoup de bons résultats dans un temps rapproché, il faut aussi qu’on digère ça. Mais pour nous, il est clair maintenant qu’on a le niveau pour atteindre les demi-finales et même la finale sur ces tournois, on est sereines par rapport à ça, il faut qu’on arrive à passer cette étape.

"On vit une aventure incroyable"

Dans quel état physique et mental êtes-vous en cette fin de saison ?
La saison a été longue, mais on l’a bien compartimentée. Après les difficultés de l'année dernière, on a compris qu’il fallait qu’on planifie mieux notre saison et qu’on prenne du temps pour notre récupération physique et notre santé mentale. On a bien réussi à s’organiser tout au long de la saison, ce qui nous a permis d’être prêtes physiquement et mentalement pour ce dernier bloc sur la tournée asiatique. On a fait le choix de rester en Asie pendant toute cette période, on s’est conditionnées pour ça avec Clémence, en s’entourant bien et en faisant bien attention à notre récupération. Si bien qu’on arrive sur ce quatrième tournoi bien dans notre peau. Et avec Clémence, ça se passe très bien. Il y a toujours le risque quand tu passes beaucoup de temps avec la même personne qu’à la fin, on ne puisse plus se voir, ce n’est pas du tout le cas, on est dans le même état d’esprit, à fond toutes les deux. On a la dalle, on a envie de voir jusqu’où on peut aller.

Quel sera le programme après ce tournoi aux Philippines ?
On va prendre un peu de vacances, retourner voir nos familles, c’est personnellement très important pour moi. Ensuite, on va retourner s’entraîner à Toulouse avant le petit break de Noël d’une dizaine de jours, et en janvier, on repart à fond ! On va avoir un début d’année très chargé, avec des tournois dès février, on sait que plus on va approcher des Jeux, plus les équipes vont monter d’un cran au niveau de l’agressivité, ça va être une grosse bataille.

Vous avez forcément en tête cette échéance des Jeux olympiques, comment vous situez-vous aujourd’hui par rapport à cet objectif ?
On sait qu’on va devoir performer le plus possible, soit pour aller chercher la qualification
via le ranking mondial(17 paires seront qualifiées pour les JO via le classement mondial en juin), soit pour prétendre à la wild-card dont dispose la Fédération (le pays organisateur a une place garantie), soit via la Continental Cup (épreuve par équipes par continent dont le vainqueur décroche un quota olympique), pour laquelle je pense que l’équipe de France a vraiment une carte à jouer. Aujourd’hui, nos résultats de fin de saison nous permettent d’espérer pour la suite, on se tient prêtes à tout.

Vous êtes à la fois concurrentes de l’autre paire française, composée de Lézana Placette et d'Alexia Richard, pour la wild-card attribuée à la FFVolley, mais également leurs supportrices puisque si elles terminent parmi les 17 au classement olympique, elles décrocheront un deuxième sésame olympique, comment vivez-vous cette situation ?
C’est vrai que c’est hyper spécial à vivre, c’est fou ce qu’on vit avec cette qualification. Mais c’est très intéressant et notre état d’esprit est de se dire que plus on sera toutes performantes, mieux ce sera pour tout le monde. On est donc effectivement leurs meilleures supportrices, mais on veut aussi leur montrer qu’on est juste derrière et qu’elles ne sont pas toutes seules. Je pense que ça nous permet de nous tirer vers le haut, d’ailleurs, ça se passe très bien, la concurrence est vraiment saine entre nous.

Disputer des Jeux à la maison, c’est la chance d’une vie ?
Pour moi, disputer des Jeux représente déjà un objectif en soi, que j’ai en tête depuis longtemps. Après, c’est sûr que Paris, c’est spécial. Ça va être une occasion de mettre en lumière notre sport qui est peu médiatisé en France, à part justement pendant les Jeux Olympiques. Ça va être d’autant plus fort pour nous qu’on va jouer dans un lieu emblématique de Paris, au pied de la Tour Eiffel, notre sport va vraiment être bien exposé médiatiquement, donc c’est un objectif très fort. Avant, c’était un rêve, ça ne l’est plus aujourd’hui, parce que c’est très concret, on vit une aventure incroyable.



Beach Pro Tour Challenge Nuvali : la France en force.

Sur les trois paires tricolores engagées jeudi en qualifications du Beach
 Pro Tour de Nuvali (Philippines), deux sont parvenues à se hisser dans le main draw (phase de poules) : Aline Chamereau et Clémence Vieira ont dominé les Japonaises Suzuka Hashimoto/Reika Murakami (21-16, 21-11), Samuel Cattet et Olivier Barthélémy ont également sorti un duo nippon, Yusuke Ishijima/Takumi Takahashi, en deux sets (21-14, 21-9). Les soeurs Célia et Naty Molinos ont de leur côté été battues par les Espagnoles María Carro/Angela Lobato (22-20, 21-10). Le main draw débute vendredi, avec, en plus des deux paires tricolores qualifiées, les duos Lézana Placette/Alexia Richard (les n°1 tricolores sortent d'une très bonne cinquième place au tournoi Elite 1 de Joao Pessoa), Arthur Canet/Téo Rotar et Julien Lyneel/Rémi Bassereau.