Accueil >>
HOME
(Miniature) Amandine Giardino : « Une belle promotion du volley français »
Photo : CEV
17/04/2022
Amandine Giardino : « Une belle promotion du volley français »
Après une coupure de deux semaines, l’équipe de France féminine est de nouveau réunie depuis dimanche pour un stage à Montpellier où, samedi, elle partagera l’affiche avec les champions olympiques pour deux matchs de gala contre la Turquie et le Brésil. Les filles d’Emile Rousseaux enchaîneront ensuite avec un stage en Italie et le Tournoi de France L’occasion s’échanger avec la libéro des Bleues, Amandine Giardino.
Vous avez perdu au premier tour de la Challenger Cup fin juillet contre la Colombie, ce match te laisse-t-il de gros regrets ?
Oui, beaucoup de regrets et de tristesse, parce qu’on était proches de gagner, ça ne s’est joué à rien, on a eu des balles de matchs dans le tie-break qu’on n’a pas su convertir, donc on était forcément déçues. Maintenant, on sait que c’est aussi dans les défaites qu’on apprend, on est dans un projet global, on a beaucoup gagné cet été, mais il faut rester les pieds sur terre. Et là, même si ce souvenir est encore frais, on a tourné la page et on est reparties au travail.

Avant, il y a eu cette victoire en Golden League à Orléans, est-ce pour toi le meilleur moment de ta carrière ?
Oui, et de loin ! C’est le fruit d’un long travail. Déjà, l’été précédent, on avait fait de belles choses, notamment à l’Euro (quarts de finale), là, c’était dans la continuité. Quand on s’est retrouvées début mai, on s’est tout de suite dit : « Cette Golden League, on va se la faire ! » On est toutes parties dans cet objectif et ça s’est effectivement bien passé. On termine d’abord premières de notre poule, ensuite, on joue le Final Four à la maison, on ne s’est pas posé de questions, on s’est dit : « C’est sûr, on va aller au bout », et c’est ce qui est arrivé. C’était d’autant plus fort qu’on est un groupe de copines, toutes les émotions sont décuplées, c’était vraiment exceptionnel.

Depuis l’an dernier, vous battez des équipes contre lesquelles, les années précédentes, vous perdiez régulièrement, cela permet-il de mieux mesurer l’étendue de vos progrès ?
Oui, exactement, on se réfère beaucoup à ça. On a aussi l’exemple de notre match en Golden League en Bosnie où on n’était pas bien parties, avant de finalement revenir dans le match et le gagner. On l’a aussi vu contre la Colombie : on fait un début de match catastrophique, et on est parvenues à revenir au point de presque gagner. Il y a quelques années, quand on était menées 2-0, c’était fini, c’est la preuve qu’on progresse. Et même si ça ne s’est pas bien fini, on se dit que l’année prochaine, on peut retrouver cette Challenger Cup, et que si on arrive à y retourner, on aura nos chances d’aller au bout. On ne se dit pas qu’on a laissé passer notre chance d’aller en VNL (Volleyball Nations League, pour laquelle le vainqueur de la Challenger Cup se qualifie).

Cette progression, comment l’expliques-tu ? Est-elle avant tout mentale ?
Il y a plusieurs points. Déjà, nos étés sont beaucoup plus chargés qu’il y a quelques années, la quantité de travail et la densité des stages sont pour moi la première explication. Il n’y a pas de secret, pour gagner, il faut tout le temps s’entraîner, comme on le fait en club pendant la saison. Ensuite, on a toutes pris de la maturité. Moi, j’ai 27 ans, je suis une des plus âgées, j’en avais 23 il y a quatre ans, celles qui ont aujourd’hui 20-21 ans n’avaient que 17 ans. Le mental joue aussi, on travaille avec un préparateur mental et on se rend petit à petit compte qu’on est capables de faire de belles choses, de gagner. Il y a enfin le temps de jeu des filles : en équipe de France il y a trois ans, on n’était que trois à être titulaires en club. Là, quasiment toutes les filles le sont dans leurs clubs, ça change beaucoup de choses.

« Un bon été pour se ressourcer »

Vous venez de vous retrouver pour le stage à Montpellier, as-tu eu le temps de couper après la Challenger Cup, de profiter un peu de l’été ?
Oui, c’est un été pendant lequel on a quand même pas mal de vacances. Ça fait du bien car ça faisait plusieurs étés qu’on bossait beaucoup et on sait que les deux prochains, entre l’année avant les Jeux et l’année des Jeux, on n’aura pas beaucoup de vacances. Donc c’est un bon été pour se ressourcer, ce que j’ai fait. J’ai été à la plage, j’ai bronzé, j’ai profité de ma famille, fêté des anniversaires… j’ai fait des choses qui peuvent paraître anodines à certains mais qui, pour nous quand on est en équipe nationale, sont finalement assez rares.

Vous avez repris dimanche, vous allez jouer contre la Turquie samedi à la Sud de France Arena, qu’attends-tu de ce match ?
On a hâte de le jouer, parce que la Turquie est une grosse nation du volley (vice-championne d'Europe en 2019, troisième en 2021). On est contentes de voir que ces équipes acceptent maintenant de jouer contre nous, ce qui n’était pas possible avant. C’est donc une belle occasion de se confronter à une telle équipe, ça va aussi permettre de mesurer nos progrès, d’autant qu’on avait joué la Turquie à Ankara lors de l’Euro 2019. En plus, on joue à la maison, dans le sud de la France, alors qu’on a plutôt l’habitude ces derniers temps de jouer dans le nord, c'est sympa pour nous les sudistes ! Et ça va être une belle promotion du volley français.

Vous partagez l’affiche avec l’équipe masculine championne olympique, connais-tu les joueurs et comment vois-tu cette équipe ?
Non, pas du tout, on ne sait pas si on aura le temps de faire connaissance. Par contre, on les suit forcément, on était en stage cet été lorsqu’ils ont gagné la VNL, on était à fond derrière eux, l’équipe est belle à voir jouer, on prend du plaisir à les regarder.

Vous allez enchaîner par un stage en Italie avec trois matchs contre l’Italie championne d'Europe en titre puis le Tournoi de France, championnat à six équipes avec la Colombie, l'Argentine, la Belgique, le Canada et le Japon, c’est encore l’occasion de se confronter à d’autres manières de jouer au volley ?
Oui, enchaîner la Turquie, l’Italie, puis ce Tournoi de France contre des grosses nations, ça va vraiment être cool. C’est une super opportunité que nous a offerte le manager de l’équipe, Emmanuel Fouchet. Quand il nous en a parlé, on lui a toutes dit que ce serait un truc de fou d’arriver à faire ça, et finalement, l’idée se concrétise, ce qui va nous permettre d’affronter des équipes contre lesquelles on n’a jamais joué. On ne connaît pas le jeu asiatique, on va découvrir le Japon, on n’a jamais joué l’Argentine, le Canada, on va retrouver la Colombie, c’est sympa de finir la saison internationale comme ça.

« Je sais que l’entraîneur
attend beaucoup de moi »

A titre plus personnel, comment te sens-tu dans cette équipe de France ? On te voit souvent remobiliser les troupes pendant les matchs, tu as un rôle de leader ?
Je me sens toujours aussi bien dans ce groupe, c’est top de voir que l’équipe progresse, et que toutes, individuellement, on progresse aussi. Mine de rien, les années passent, je ne m’en rends pas compte, mais c’est toujours un plaisir pour moi de représenter mon pays. Quant à mon rôle, je sais qu’il est assez important et que l’entraîneur attend beaucoup de moi, mais ça me plaît. Je joue à un poste à responsabilité, d’autant que très régulièrement, je suis la plus âgée dans l’équipe, dans la mesure où il n’y a pas Christina (Bauer) cet été (elle est de retour dans le groupe à Montpellier) et qu’Isaline (Sager-Weider) ne débute pas toujours, mais c’est assez naturel pour moi, je ne me force pas, ça ne me coûte pas plus d’énergie que ça.

Finissons par ton club, Pays d’Aix Venelles, quel bilan as-tu fait de la saison précédente et pourquoi as-tu choisi de continuer ?
Le bilan est très bon, c’est historique pour Venelles d’avoir terminé troisième de la saison régulière et de se qualifier pour une Coupe d’Europe via le ranking. C’est aussi pour ça que j’ai eu envie de rester, c’est un club qui a un projet, des ambitions et qui me fait confiance, je me reconnais dans ce projet. Pour la saison prochaine, l’équipe change pas mal, avec notamment quelques françaises, dont Christina, j’ai hâte de reprendre. On a d’ailleurs une semaine de vacances fin août, mais je serai présente pour la reprise du club.

Toujours pas d’envie d’étranger ?
Non, toujours pas ! On me pose la question tous les ans, et ce n’est pas un truc qui me tente plus que ça. Déjà parce que j’occupe un poste particulier, pour lequel les opportunités sont très rares dans les meilleurs championnats, il n’y a par exemple qu’une libéro étrangère en Italie. Et j’aime rester dans le sud, proche de ma famille.



 
LE PROGRAMME DES BLEUES

14-26 août : stage à Montpellier


20 août (17h, Sud de France Arena) : France/Turquie
21-22 août : France/Turquie (matchs à huis clos)

2-7 septembre : stage à Cavalese (Italie) avec trois matchs contre l'Italie

9-18 septembre : Tournoi de France

9 septembre, 20h30 (Belfort) : France/Colombie
11 septembre, 17h30 (Belfort) : France/Belgique
13 septembre, 20h30 (Chaumont) : France/Japon
15 septembre, 20h30 (Chaumont) : France/Argentine
17 septembre, 17h30 (Metz) : France/Canada
18 septembre (Metz) : matchs de classement et finale



LA LISTE DES 16 JOUEUSES (clubs de la saison 2022/2023) :

91 - Halimatou BAH - Récep/Attaquante - 21/12/2003 - Chamalières
1 - Héléna CAZAUTE - Récept/Attaquante - 17/12/1997 - Chieri (ITA)
75 - Guewe DIOUF - Récept/Attaquante - 15/06/2002 - Chamalières
21 - Eva ELOUGA - Centrale - 14/10/1999 - Chamalières
3 - Amandine GIARDINO - Libéro - 30/03/1994 - Pays d'Aix Venelles
11 - Lucille GICQUEL - Pointue - 13/11/1997 - Cuneo (ITA)
98 - Sabine HAEWEGENE - Récept/Attaquante - 09/05/1994 - Chamalières
23 - Léandra OLINGA ANDELA - Centrale - 12/08/1997 - Mulhouse
38 - Leia RATAHIRY - Récept/Attaquante – 27/09/2002 - Nantes
63 - Emilie RESPAUT - Passeuse - 25/04/2003 - Nantes
88 - Amélie ROTAR - Pointue - 24/10/2000 - Béziers
12 - Isaline SAGER-WEIDER - Centrale - 05/07/1988 - Nantes
9 - Nina STOJILJKOVIC - Passeuse - 01/09/1996 - Partizan Belgrade (SRB)
15 - Amandha SYLVES - Centrale - 29/12/2000 - Firenze (ITA)
16- MANON BERNARD - Libéro - 23/01/1995 - Chamalières
4- CHRISTINA BAUER - Centrale - 01/01/1988 - Pays d'Aix Venelles

LE STAFF :

Entraîneur : Emile ROUSSEAUX
Entraîneurs adjoints : Félix ANDRÉ et Cyril ONG
Manager : Emmanuel FOUCHET
Préparateur physique : Pablo GRIBOFF
Scout : Dimitri GIRIN

Médecin : Thomas THUET

Kinés : Guillaume PEYRE, Thibaut HOFFNER et Thierry MARTIN