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11/03/2022
L'interview bleue : Jean Patry
Pour sa troisième saison en Italie, Jean Patry est toujours très à l'aise sous les couleurs de Milan, un club qui veut titiller les quatre gros bastions de Serie A. Le club lombard est actuellement cinquième et devrait croiser en playoffs le Modène d'un certain Earvin Ngapeth.
Milan disputait le week-end dernier le Final Four de la Coupe d’Italie, où vous avez perdu en demi-finale contre Trentino (3-0). Vous êtes tombés sur meilleurs que vous ?
Oui, on peut vraiment dire qu’ils étaient plus forts. Ils nous donné une leçon de volley, comme l’a dit notre coach. On n’a pas su réagir, alors qu’ils ont été très forts dans tous les domaines. Ils nous ont bien stoppés en bloc-défense, ils ont très bien joué la patience et le bloc-soutien, pour reconstruire vite et rejouer à l’aile opposée. Nous, on n’a pas très bien joué, pas parce qu’on n’était pas prêts, mais parce qu’ils ne nous ont pas laissé respirer.
Cela vous fait une compétition en moins, mais il reste le championnat. Comment se présente la fin de saison ?
On est cinquièmes du classement et on devrait le rester. On va sans doute jouer Modène en quarts de finale, au premier tour des playoffs. C’est dommage par rapport à la Coupe, mais c’était déjà un petit exploit d’être arrivés jusqu’en demi-finale, en éliminant Civitanova, une grosse équipe du championnat.
Peux-tu nous rappeler le format des playoffs ?
Ce sont des playoffs avec huit équipes. Ensuite, les équipes éliminées avant les demi-finales jouent la cinquième place avec toutes les autres équipes, sauf les deux derniers du classement il me semble. Il y a une place en Coupe d’Europe à aller chercher. C’est long et assez pénible, mais il faut le faire.
Es-tu content de votre parcours ? La cinquième place est conforme à vos objectifs ?
On dit souvent qu’il y a quatre grosses équipes en Italie (Perugia, Lube Civitanova, Trentino et Modène). Être juste derrière, ce n’est pas rien, c’est une bonne position, surtout qu’on a été diminués par moments durant ce championnat. Il y a eu le Covid, moi j’ai été un peu blessé. Être cinquième à ce moment de la saison, c’est une belle chose, c’est bien pour nous.
Oui, on peut vraiment dire qu’ils étaient plus forts. Ils nous donné une leçon de volley, comme l’a dit notre coach. On n’a pas su réagir, alors qu’ils ont été très forts dans tous les domaines. Ils nous ont bien stoppés en bloc-défense, ils ont très bien joué la patience et le bloc-soutien, pour reconstruire vite et rejouer à l’aile opposée. Nous, on n’a pas très bien joué, pas parce qu’on n’était pas prêts, mais parce qu’ils ne nous ont pas laissé respirer.
Cela vous fait une compétition en moins, mais il reste le championnat. Comment se présente la fin de saison ?
On est cinquièmes du classement et on devrait le rester. On va sans doute jouer Modène en quarts de finale, au premier tour des playoffs. C’est dommage par rapport à la Coupe, mais c’était déjà un petit exploit d’être arrivés jusqu’en demi-finale, en éliminant Civitanova, une grosse équipe du championnat.
Peux-tu nous rappeler le format des playoffs ?
Ce sont des playoffs avec huit équipes. Ensuite, les équipes éliminées avant les demi-finales jouent la cinquième place avec toutes les autres équipes, sauf les deux derniers du classement il me semble. Il y a une place en Coupe d’Europe à aller chercher. C’est long et assez pénible, mais il faut le faire.
Es-tu content de votre parcours ? La cinquième place est conforme à vos objectifs ?
On dit souvent qu’il y a quatre grosses équipes en Italie (Perugia, Lube Civitanova, Trentino et Modène). Être juste derrière, ce n’est pas rien, c’est une bonne position, surtout qu’on a été diminués par moments durant ce championnat. Il y a eu le Covid, moi j’ai été un peu blessé. Être cinquième à ce moment de la saison, c’est une belle chose, c’est bien pour nous.
"Earvin Ngapeth, ça le motive énormément de jouer contre des gars qu’il connaît"
Parmi les quatre gros, c’est peut-être Modène qui a donné le plus de signes de faiblesse cette saison ?
Ils sont un peu passés à côté de certains matchs, à l’image de la Coupe d’Europe, où ils ont été éliminés par Tours. Ils n'ont pas vraiment réussi ce qu’ils devaient faire cette année, même s’ils sont encore là en championnat évidemment. Dans les quatre gros, c’est peut-être l’équipe à prendre. Mais franchement, on ne sait pas, parce qu’ils ont tellement un bel effectif, avec beaucoup d’expérience, donc peut-être qu’en playoffs, ce ne sera pas la même chose. Ce sera quitte ou double. Mais je suis content de les affronter ! C’est un bon duel à jouer, surtout qu’on va jouer le premier match chez eux, et c’est toujours un truc de fou d’aller jouer à Modène, surtout en playoffs. C’est un temple du volley !
Vous les avez poussés au tie-break lors du match aller, vous avez battu Lube en Coupe. Il y a des raisons d’y croire ?
Je suis très confiant, je sais qu’on peut le faire. Je sais qu’on peut embêter toutes les équipes du championnat, qu’on peut battre tout le monde. Il faut juste qu’on soit bien concentrés sur ce qu’on sait faire, sur notre jeu. Et je suis sûr qu’on peut faire quelque chose. Je n’ai pas peur de Modène.
Jouer contre Earvin Ngapeth, c’est sympa ?
Oui et non ! (Rires) Lui, ça le motive énormément de jouer contre des gars qu’il connaît. C’est sa façon de jouer, de tout le temps parler, de chambrer. Il est à fond dans son match, et il est de plus en plus fort quand il joue comme ça. Donc le fait qu’on soit là (avec Barthélémy Chinenyeze, ndlr), ça peut le transcender, et transcender Earvin ce n’est pas forcément la meilleure façon de le jouer.
Que penses-tu de ta saison au niveau personnel ? Tu as eu quatre titres de MVP ?
Je ne sais même pas, je ne les ai pas comptés. Je sais que j’en ai eu un en Coupe contre Civitanova. Mais sinon, je suis content. J’ai connu une petite phase un peu plus difficile après ma blessure, quand je suis revenu, mais c’est dans le parcours normal d’un sportif, il faut juste savoir rebondir. L’important, c’est ce qu’on met en place, c’est un travail permanent à l’entraînement, pour les réglages avec le passeur. Mais je suis satisfait. Si on est cinquièmes, c’est aussi parce que j’ai répondu présent à certains moments.
Ils sont un peu passés à côté de certains matchs, à l’image de la Coupe d’Europe, où ils ont été éliminés par Tours. Ils n'ont pas vraiment réussi ce qu’ils devaient faire cette année, même s’ils sont encore là en championnat évidemment. Dans les quatre gros, c’est peut-être l’équipe à prendre. Mais franchement, on ne sait pas, parce qu’ils ont tellement un bel effectif, avec beaucoup d’expérience, donc peut-être qu’en playoffs, ce ne sera pas la même chose. Ce sera quitte ou double. Mais je suis content de les affronter ! C’est un bon duel à jouer, surtout qu’on va jouer le premier match chez eux, et c’est toujours un truc de fou d’aller jouer à Modène, surtout en playoffs. C’est un temple du volley !
Vous les avez poussés au tie-break lors du match aller, vous avez battu Lube en Coupe. Il y a des raisons d’y croire ?
Je suis très confiant, je sais qu’on peut le faire. Je sais qu’on peut embêter toutes les équipes du championnat, qu’on peut battre tout le monde. Il faut juste qu’on soit bien concentrés sur ce qu’on sait faire, sur notre jeu. Et je suis sûr qu’on peut faire quelque chose. Je n’ai pas peur de Modène.
Jouer contre Earvin Ngapeth, c’est sympa ?
Oui et non ! (Rires) Lui, ça le motive énormément de jouer contre des gars qu’il connaît. C’est sa façon de jouer, de tout le temps parler, de chambrer. Il est à fond dans son match, et il est de plus en plus fort quand il joue comme ça. Donc le fait qu’on soit là (avec Barthélémy Chinenyeze, ndlr), ça peut le transcender, et transcender Earvin ce n’est pas forcément la meilleure façon de le jouer.
Que penses-tu de ta saison au niveau personnel ? Tu as eu quatre titres de MVP ?
Je ne sais même pas, je ne les ai pas comptés. Je sais que j’en ai eu un en Coupe contre Civitanova. Mais sinon, je suis content. J’ai connu une petite phase un peu plus difficile après ma blessure, quand je suis revenu, mais c’est dans le parcours normal d’un sportif, il faut juste savoir rebondir. L’important, c’est ce qu’on met en place, c’est un travail permanent à l’entraînement, pour les réglages avec le passeur. Mais je suis satisfait. Si on est cinquièmes, c’est aussi parce que j’ai répondu présent à certains moments.
"Milan, une équipe qui grandit d’année en année"
Tu commences à être un habitué du championnat italien. C’est un championnat qui te convient ?
C’est le championnat dans lequel je voulais jouer depuis longtemps. C’est ma troisième année ici, et je n’ai pas envie de partir. Ça me convient bien, le niveau de jeu est très relevé, tous les week-ends c’est une grosse bataille. Et il y a aussi le fait d’être en Italie. Je suis à Milan, c’est une ville magnifique. Tout ça fait que le championnat italien est un très bon championnat pour moi.
C’est ta deuxième saison à Milan. C’est plus facile pour enchaîner ?
Quand on crée des liens avec certains joueurs, c’est plus facile pour être dans la continuité. Et en plus, Milan est un club ambitieux, c’est une équipe qui grandit d’année en année. C’était important de rester.
Et il y a un autre Bleu qui t’a rejoint cette saison, Barthélémy Chinenyeze…
Oui, il y a « Babar » avec moi dans l’équipe ! C’est sympa d’avoir un autre Français, surtout que cet été, on a gagné les Jeux Olympiques ensemble, ce n’est quand même pas rien. Ça crée des liens encore plus forts, surtout qu’on se connaît depuis plusieurs années. C’est toujours un plus, surtout que « Babar » est un très bon gars, un gars sympa. On s’amuse bien.
Vous parlez souvent des Jeux ?
Il y a toujours des petits souvenirs qui reviennent. C’est un truc qu’on ne peut pas oublier ! Je ne vais pas dire que j’y pense tous les jours, mais il n’y a pas une semaine où je n’y pense pas. Ce qu’on a fait cet été, c’est tellement incroyable. Parfois, on y repense tous les deux, et c’est un truc de fou.
Sens-tu que le regard a changé sur toi depuis, sur le terrain ?
Les équipes sont peut-être plus attentives, même si comme je suis pointu, les équipes sont toujours plus préparées pour jouer contre moi. Après, dans le jeu, je ne pense pas. Peut-être que la façon de nous voir, « Babar » et moi, a un peu changé. Avec ce qu’on a fait, notre parcours, il y a sans doute un peu plus de reconnaissance dans le milieu du volley. C’est toujours agréable. Et c’est plutôt bien pour la confiance.
C’est le championnat dans lequel je voulais jouer depuis longtemps. C’est ma troisième année ici, et je n’ai pas envie de partir. Ça me convient bien, le niveau de jeu est très relevé, tous les week-ends c’est une grosse bataille. Et il y a aussi le fait d’être en Italie. Je suis à Milan, c’est une ville magnifique. Tout ça fait que le championnat italien est un très bon championnat pour moi.
C’est ta deuxième saison à Milan. C’est plus facile pour enchaîner ?
Quand on crée des liens avec certains joueurs, c’est plus facile pour être dans la continuité. Et en plus, Milan est un club ambitieux, c’est une équipe qui grandit d’année en année. C’était important de rester.
Et il y a un autre Bleu qui t’a rejoint cette saison, Barthélémy Chinenyeze…
Oui, il y a « Babar » avec moi dans l’équipe ! C’est sympa d’avoir un autre Français, surtout que cet été, on a gagné les Jeux Olympiques ensemble, ce n’est quand même pas rien. Ça crée des liens encore plus forts, surtout qu’on se connaît depuis plusieurs années. C’est toujours un plus, surtout que « Babar » est un très bon gars, un gars sympa. On s’amuse bien.
Vous parlez souvent des Jeux ?
Il y a toujours des petits souvenirs qui reviennent. C’est un truc qu’on ne peut pas oublier ! Je ne vais pas dire que j’y pense tous les jours, mais il n’y a pas une semaine où je n’y pense pas. Ce qu’on a fait cet été, c’est tellement incroyable. Parfois, on y repense tous les deux, et c’est un truc de fou.
Sens-tu que le regard a changé sur toi depuis, sur le terrain ?
Les équipes sont peut-être plus attentives, même si comme je suis pointu, les équipes sont toujours plus préparées pour jouer contre moi. Après, dans le jeu, je ne pense pas. Peut-être que la façon de nous voir, « Babar » et moi, a un peu changé. Avec ce qu’on a fait, notre parcours, il y a sans doute un peu plus de reconnaissance dans le milieu du volley. C’est toujours agréable. Et c’est plutôt bien pour la confiance.
"On veut faire quelque chose au championnat du monde"
Quel est le souvenir le plus fort de l’été dernier ?
C’est l’ensemble des Jeux, le parcours qu’on a eu tous ensemble, qui nous a construit du début à la fin. Quand on commence par prendre 3-0 contre les Etats-Unis, puis qu’on perd 3-2 contre l’Argentine, là on se dit que c’est vraiment plié. Mais on trouve quand même les ressources, pour aller chercher les points qu’il faut contre le Brésil et la Russie. Et derrière, on sort la Pologne. Je me rappelle de tout ça, avant de me rappeler de la finale et du titre. Je me souviens de toutes les émotions par lesquelles on est passés. On a toujours su rester ensemble, et y croire. Et puis ensuite, au-delà du volley, je me rappelle du moment où je suis rentré chez moi, avec mes amis, ma famille, l’accueil qu’ils m’ont réservé. Tous les bons moments passés ensuite.
Ton père Christophe Patry est un ancien international, il devait être très fier ?
Oh oui ! Il a mis du temps avant de s’en remettre (rires), avant de réaliser. Et je viens d’une famille de sportifs d’une manière générale, donc c’était assez incroyable.
L’été prochain, le gros morceau sera le championnat du monde. L’objectif, c’est forcément une médaille ?
Effectivement. Maintenant qu’on a gagné les Jeux, on ne peut plus trop se cacher. On a une bonne équipe, on en est conscients. Maintenant, au volley, c’est hyper compliqué. Tous les ans, la hiérarchie peut changer. Il faudra déjà voir si le Mondial peut avoir lieu, parce qu’il devait être organisé en Russie, et vu le contexte, on ne sait pas ce qu’il peut se passer. Mais il est clair que ce sera notre gros objectif, et qu’on veut y faire quelque chose.
Aborder la compétition en tant que champions olympiques, est-ce plus difficile ?
Il faut faire attention à ne pas arriver avec trop de confiance, mais ça, je ne le ressens pas dans notre équipe. On a l’équipe pour rester des outsiders dans nos têtes et continuer à jouer notre volley. Parce que c’est quand on trouve notre volley qu’on devient forts, quand on fait des choses que les autres équipes n’ont pas forcément l’habitude de voir. Et quand on prend du plaisir sur le terrain, c’est là qu’on est les meilleurs. Et c’est ce qu’on recherche tous dans l’équipe, on veut s’amuser ensemble.
Une dernière question sur la finale de la Coupe CEV : Tours va affronter Monza, une équipe du championnat italien. As-tu un pronostic ?
Tours me semble être dans une bonne dynamique, Monza un peu moins. Je pense que ça va être serré. J’espère que Tours va le faire, ça me ferait plaisir qu’un club français remporte un titre. Je pense que Tours a ses chances.
C’est l’ensemble des Jeux, le parcours qu’on a eu tous ensemble, qui nous a construit du début à la fin. Quand on commence par prendre 3-0 contre les Etats-Unis, puis qu’on perd 3-2 contre l’Argentine, là on se dit que c’est vraiment plié. Mais on trouve quand même les ressources, pour aller chercher les points qu’il faut contre le Brésil et la Russie. Et derrière, on sort la Pologne. Je me rappelle de tout ça, avant de me rappeler de la finale et du titre. Je me souviens de toutes les émotions par lesquelles on est passés. On a toujours su rester ensemble, et y croire. Et puis ensuite, au-delà du volley, je me rappelle du moment où je suis rentré chez moi, avec mes amis, ma famille, l’accueil qu’ils m’ont réservé. Tous les bons moments passés ensuite.
Ton père Christophe Patry est un ancien international, il devait être très fier ?
Oh oui ! Il a mis du temps avant de s’en remettre (rires), avant de réaliser. Et je viens d’une famille de sportifs d’une manière générale, donc c’était assez incroyable.
L’été prochain, le gros morceau sera le championnat du monde. L’objectif, c’est forcément une médaille ?
Effectivement. Maintenant qu’on a gagné les Jeux, on ne peut plus trop se cacher. On a une bonne équipe, on en est conscients. Maintenant, au volley, c’est hyper compliqué. Tous les ans, la hiérarchie peut changer. Il faudra déjà voir si le Mondial peut avoir lieu, parce qu’il devait être organisé en Russie, et vu le contexte, on ne sait pas ce qu’il peut se passer. Mais il est clair que ce sera notre gros objectif, et qu’on veut y faire quelque chose.
Aborder la compétition en tant que champions olympiques, est-ce plus difficile ?
Il faut faire attention à ne pas arriver avec trop de confiance, mais ça, je ne le ressens pas dans notre équipe. On a l’équipe pour rester des outsiders dans nos têtes et continuer à jouer notre volley. Parce que c’est quand on trouve notre volley qu’on devient forts, quand on fait des choses que les autres équipes n’ont pas forcément l’habitude de voir. Et quand on prend du plaisir sur le terrain, c’est là qu’on est les meilleurs. Et c’est ce qu’on recherche tous dans l’équipe, on veut s’amuser ensemble.
Une dernière question sur la finale de la Coupe CEV : Tours va affronter Monza, une équipe du championnat italien. As-tu un pronostic ?
Tours me semble être dans une bonne dynamique, Monza un peu moins. Je pense que ça va être serré. J’espère que Tours va le faire, ça me ferait plaisir qu’un club français remporte un titre. Je pense que Tours a ses chances.