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(Miniature) L'interview bleue : Lucille Gicquel
Photo : legavolleyfemminile.it
18/02/2022
L'interview bleue : Lucille Gicquel
Pour sa deuxième année en Italie, après une saison au sein de la "dream-team" de Conegliano avec qui elle a tout gagné (Championnat, Coupe, Ligue des champions), Lucille Gicquel a retrouvé une place de titulaire sous les couleurs de Cuneo. Une expérience différente pour l'ancienne joueuse de Cannes et Nantes, qui se projette également sur les échéances qui arrivent avec l'équipe de France.
Lucille, le calendrier est difficile pour Cuneo en ce moment, vous ne jouez que des gros matchs…
Ce n’est pas simple, on avait eu la même chose en novembre pendant la première partie de saison. On a rattrapé jeudi soir le match de Busto Arsizio de la phase aller. On a fait Novara puis Busto, on va à Conegliano dimanche, et ensuite, on va jouer Monza. C’est un peu compliqué, mais on essaie de prendre ce qu’on peut prendre

Mercredi soir contre Busto Arsizio (25-23, 25-16, 25-12), vous avez tenu un set et puis…
Ça a été très compliqué, on a très mal joué. On n’a pas du tout montré ce qu’on est capables de faire. On a un peu lâché mentalement à partir du deuxième set, et il y a beaucoup de choses qui n’étaient pas correctes. Je suis encore un petit peu énervée par rapport à ce match (rires), mais c’est là qu’on voit qu’on a encore beaucoup de choses à travailler. En ce moment, on a un peu de mal à se trouver, à trouver notre rythme, à trouver un groupe. Ce n’est pas évident, surtout contre ce genre d’équipes.

Vous êtes septièmes au classement, êtes-vous dans les clous par rapport à vos objectifs ?
Oui, l’objectif c’est de faire les playoffs, et pour l’instant on y est. On visait les places entre 6 et 8, on est dedans, mais c’est vrai qu’on a toujours envie de faire mieux, alors quand les choses ne fonctionnent pas, c’est toujours un peu compliqué.

Dimanche, vous allez donc à Conegliano, un match particulier pour toi ?
On a déjà joué là-bas pour le premier tour de la Coupe d’Italie. C'’est vrai que c’est toujours particulier, parce que je vais revoir les filles avec qui j’ai joué l’année dernière, je suis contente.

Ça ne s’est pas si mal passé lors de vos premiers matchs contre Conegliano. Vous avez pris un point contre elle en championnat (2-3), un set en Coupe (1-3), est-ce la preuve que vous pouvez les accrocher ?
Oui, ce n’est pas perdu d’avance, même si on sait que ça va être compliqué, surtout si on joue comme mercredi. Je pense qu’on est capables de rivaliser contre elles. Il va falloir être au taquet, ne pas faire la moindre erreur. Si on peut prendre un point, voire plus, ce serait top.

"Pas 100% satisfaite de ma saison"

Sur le plan personnel, es-tu contente de ta saison ?
Je suis très mitigée. J’ai eu de très bons matchs, comme des matchs très moyens. C’est très irrégulier. Je ne suis pas 100% satisfaite. Il y a des choses bonnes, d’autres moins bonnes, il faut continuer à travailler.

L’an passé, tu disais que le temps de jeu t’avait manqué quand tu étais remplaçante à Conegliano. Ça fait du bien de retrouver une place de titulaire, des responsabilités dans une équipe ?
Oui, je sais ce que je veux maintenant. Pour la suite, je veux rester dans cet objectif-là, qui est de jouer. Si j’ai l’opportunité de pouvoir le faire en Italie, je continuerai ici, car c’est vrai que ça m’avait beaucoup manqué, et ça me fait beaucoup de bien de retrouver du temps de jeu.

Est-ce plus facile d’arriver à Cuneo en ayant déjà connu le championnat italien ?
Je ne sais pas, je pense que oui, même si c’est totalement différent. J’arrive dans une équipe différente. L’année dernière, je jouais avec les meilleures joueuses du monde sur le terrain à mes côtés. J’ai joué peu de matchs, j’en ai joué 10, mais c’était plus facile avec de telles joueuses. Et là, il faut se réadapter, à une équipe différente, et je n’ai pas le même statut non plus. Il y a plus de pression pour moi, et c’est ma première année, donc il faut le temps de trouver ses repères.

On peut estimer que ça fait partie de l’apprentissage, tu restes une joueuse assez jeune (24 ans). Es-tu contente de ton parcours ?
Quand j’ai débuté ma carrière en France, je ne pensais pas du tout pouvoir jouer en première division italienne. Donc je suis super contente, mais j’ai toujours envie de faire mieux, toujours envie de progresser. Ce n’est pas fini encore, il y a encore beaucoup de travail !

La saison passée, tu nous disais que tu n’avais pas vraiment eu le temps de te mettre à l’italien. C’est mieux désormais ?
Oui, je m’y suis mise un peu plus. Je comprends tout et je parle plus que l’année dernière, ça c’est sûr. Surtout avec mes coéquipières, c’est plus facile parce que je les connais, je suis plus à l’aise pour parler. C’est plus compliqué quand je dois faire une interview, ou des choses comme ça, j’ai toujours un peu de mal. En français ou en anglais, c’est plus facile pour moi (rires). Il va me falloir encore un peu de temps, mais c’est beaucoup mieux, et ça m’aide au quotidien de pouvoir parler italien.

"L'équipe de France, un collectif qui grandit, et des joueuses qui grandissent"

Pourtant, ça parle un petit plus français dans le championnat italien avec les arrivées d’Héléna Cazaute et Amandha Sylves…
J’attendais cela, d’avoir quelques filles avec moi dans le championnat. Héléna est à une heure de chez moi, on a l’occasion de discuter souvent par téléphone. C’est un peu plus difficile pour se voir, parce qu’on a des plannings assez chargés, et quand moi je joue à la maison, elle joue à l’extérieur… Mais on essaye toujours de communiquer, et de pouvoir discuter du championnat avec d’autres filles qui sont dedans, qui vivent la même chose que moi, c’est plutôt sympa.

Vous vous affrontez la semaine prochaine avec Héléna, un match important contre un concurrent direct…
C’est vrai, elles sont sixièmes, on est septièmes. C’est à peu près le même genre d’équipe, même si je pense que Chieri est un peu plus technique et un peu plus physique que nous.

Quels retours as-tu d’Héléna ? Est-elle contente de sa première saison en Italie ?
C’était son rêve de venir dans le championnat italien. Elle est très contente, ça se passe très bien avec les joueuses, elle joue bien, elle a maintenant sa place dans l’équipe. C’est très positif.

D’une manière générale, c’est bon signe pour l’équipe de France de voir que des joueuses comme elle, Amandha et toi, arrivent en Italie, dans un tel championnat…
Bien sûr. On progresse individuellement, mais aussi en tant qu’équipe. On est trois pour le moment à être dans le championnat italien, mais je pense qu’il y a certaines filles dans le championnat français qui ont le niveau pour partir à l’étranger, en Italie ou ailleurs. Au fur et à mesure, on commence à avoir un collectif qui grandit et des joueuses qui grandissent. C’est top pour la suite, et pour le projet 2024.

Il y a les JO d’hiver en ce moment, mais ce sera bientôt votre tour avec Paris 2024. Tu y penses souvent ?
C’est une chance de pouvoir peut-être participer à une compétition comme celle-là. On l’attend beaucoup, on travaille pour. On y pense, c’est pour cela qu’on travaille tous les jours, qu’on part à l’étranger pour progresser. Forcément, c’est dans un coin de ma tête.

Dans ce projet 2024, le quart de finale à l’Euro a montré que vous étiez sur la bonne voie ?
Oui, c’est ce qu’on avait envie de montrer. On est déjà qualifiées pour les prochains championnats d’Europe, donc c’est super. C’est une compétition en moins, on peut se focaliser sur autre chose, sur le fait de progresser en tant qu’équipe. Je pense qu’on va quand même avoir un été bien chargé pour travailler toutes ensemble. Mais on a envie d’y retourner, c’est sûr. On a un super groupe, on s’entend super bien, il y a une bonne ambiance. On a toutes envie de se retrouver, de rejouer ensemble. Avec le dernier été qu’on a passé, qui était plein d’émotions et hyper enrichissant, on a envie de continuer sur cette lancée.