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(Miniature) L'interview bleue : Amandha Sylves
Photo: CEV
15/10/2021
L'interview bleue : Amandha Sylves
Après deux années à Nantes, Amandha Sylves a franchi les Alpes pour rejoindre la Serie A, et le club de Florence. A la sortie d'un entraînement, la jeune centrale (20 ans) a pris le temps de nous raconter le début de son aventure italienne, et de revenir sur le très bel Euro réalisé par les Bleues.
Amandha, comment te sens-tu dans ta nouvelle ville, à Florence ? Tu es bien installée ?
Je suis très contente d’être ici. Pas seulement pour la ville, qui est très belle, mais aussi pour le club. Je suis très bien installée, il y a des gens qui m’encadrent. C’est super.

Comment se passe ton intégration dans l’équipe ?
Ce n’est pas forcément évident avec la barrière de la langue. J’essaye de parler anglais, mais tout le monde ne parle pas anglais alors c’est un peu compliqué. Mais sinon l’intégration se passe bien. Les filles sont gentilles avec moi, elles m’aident, elles me traduisent les consignes du coach. Je suis avec Nadia Centoni (ancienne très grande joueuse du RC Cannes, sept fois championne de France, ndlr), elle m’aide beaucoup en me parlant français.

Effectivement, Nadia Centoni est dans le staff de Florence (elle s’occupe de la préparation physique), et elle parle un très bon français. Tu le savais avant de signer ici ?
Non, pas du tout ! Mais on m’a tout de suite dit : « Oh, tu seras avec Nadia Centoni, tu vas voir, elle est super gentille, elle va beaucoup t’aider avec la langue, tu vas bien bosser, ne t’inquiète pas. » Ça fait très plaisir.

Tu comptes te mettre à l’italien ?
Oui, bien sûr. Il est important que je fasse moi aussi des efforts, pour que les filles me comprennent, pour que je parle avec elles, que je sois plus intégrée dans le groupe. Je n’ai pas envie d’être à part. Comme tout le monde ne parle pas anglais, je vais apprendre l’italien.

Est-ce que tu avais demandé des conseils à Lucille Gicquel, ton ancienne coéquipière à Nantes et ta coéquipière chez les Bleues, pour réussir ton adaptation au championnat italien ?
Oui. Elle m’a d’abord rassurée. Elle m’a dit que ce serait dur au début, mais que c’était normal. J’ai pris conseil aussi auprès de mon agent et de quelques amis. Tout le monde m’a dit que ce serait difficile, les quatre premiers mois, parce que c’est un tout nouveau championnat. Ce n’est pas le même style de jeu qu’en France. Et en plus de cela, il y a la langue. Mais Lucille m’a rassurée.

"Je dois encore m’améliorer dans tous les domaines"
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Qu’est ce que tu appréhendais le plus, l’aspect sportif ou la vie de groupe ?
Un peu les deux. En ce qui concerne le groupe, ce sont des équipes où il n’y a pas forcément beaucoup de joueuses, donc il peut y avoir déjà des affinités entre certaines. Pour l’aspect sportif, je savais que ça allait être différent du championnat de France, plus dur. Je savais aussi qu’au niveau des centrales il y avait une joueuse (Emma Graziani) qui sortait du Club Italia (le club affilié à la fédération italienne, ndlr), où les joueuses sont déjà très fortes. Donc il y avait un petit peu d’appréhension au début.

Vous avez débuté la saison contre Novara (0-3), un gros morceau…
Ça, c’est sûr ! On n’a pas commencé la saison contre un petit club, mais je n’ai même pas envie de parler de petit club, parce que ça n’existe pas ici. Il y a deux ou trois grosses équipes qui se distinguent (dont Novara et Conegliano, le champion d’Europe, qui avait terminé la saison passée sans la moindre défaite, ndlr). Mais derrière, comme le dit notre coach, toutes les équipes sont à notre niveau. Il n’y a pas de petite équipe. Chaque match sera une grosse bataille.

Sur le premier match, tu es entrée en cours de jeu. A quel temps de jeu t’attends-tu cette saison ?
Je ne sais absolument pas. Il y a une des centrales, sur les quatre de l’effectif, qui est sûre d’être titulaire (la Néerlandaise Yvon Belien, ndlr). C'est sa quatrième année en Italie. En ce qui me concerne, je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre pour le moment.

Quand on part dans un tel championnat, c’est pour progresser. Dans quels domaines espères-tu t’améliorer ?
Dans tous ! Je manque de régularité et je dois encore progresser dans tous les domaines donc je vais travailler dur pour cela. 


D’une manière générale, c’est plutôt bon signe pour le volley français de voir que des jeunes joueuses comme toi, comme Lucille Gicquel ou Héléna Cazaute, vous arrivez à trouver une place dans un championnat comme celui-là…
Exactement. Avec « Lulu », « Caz », on pourra sûrement apporter quelque chose en plus, même si je pense qu’on a déjà un très gros potentiel au sein de l’équipe de France. 

"L'Euro, c'était incroyable"

Parlons des Bleues justement. On suppose que le bilan de l’été est très positif…
Complètement ! J'avoue que lorsque je regarde encore certains matchs, je ressens encore les frissons ! Honnêtement, je ne m’attendais absolument pas à tout ça. On avait très mal commencé l’Euro. Enfin, très mal tout est relatif vu les deux équipes qu’on avait affrontées : on a pris un set à la Russie et on a assez bien joué contre la Serbie. Mais le reste, tout ce qui a suivi, c’est juste incroyable. Contre la Belgique, je ne m’attendais pas à un tel résultat. Et ensuite, après, la Croatie, que dire ? Non, vraiment, c’était vraiment incroyable.

Ensuite vous tombez la tête haute en quarts de finale…
On n’était pas tristes d’avoir perdu, parce qu’on s’était vraiment données à fond pour en arriver là.. On était dégoûtées de tomber à nouveau sur la Serbie. Mais on avait fait quatre mois de préparation pour arriver à ce match. Et on se dit qu’on a les moyens d’être dans le top 8 européen.

Cela doit être sentiment agréable de sentir que vous progressez, que vous êtes en train de passer des caps…
Oui, vraiment. Sacrifier tout un été, pour montrer qu’à la fin on termine dans le top 8 européen, c’est vraiment la définition de l’expression « le travail paye ». C’est le mot exact. On peut être fières de nous.