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(Miniature) L'interview bleue : Manon Moreels
Photo : Julien Crosnier / FFVolley
02/10/2020
L'interview bleue : Manon Moreels
Sortie en fin de saison dernière de l’IFVB, Manon Moreels a effectué ses grands débuts professionnels samedi dernier avec sa nouvelle équipe de Marcq-en-Baroeul face à Nantes (1-3). La jeune réceptionneuse/attaquante de l’équipe de France (19 ans), blessée au genou lors de l’Euro 2019 en Turquie, répond à L’interview bleue de la semaine.
Revenons d’abord un an en arrière et sur ta blessure au genou droit lors de l’Euro (rupture du ligament postérieur), comment se sont passées ta convalescence puis ta reprise dans les mois qui ont suivi ?
Au début, ça allait, mais au fur et à mesure de ma rééducation, c’était de plus en plus dur à vivre, car j’avais la frustration de voir le groupe s’entraîner et de ne pas pouvoir faire grand-chose de mon côté. Et quand j’ai repris le volley en janvier, là aussi, ça a été compliqué, parce que comme ça faisait quand même un bon moment que je n’avais pas joué, j’étais assez frustrée de mon niveau de jeu. C’était normal, mais j’avais du mal à l’accepter, mais petit à petit, c’est revenu de mieux en mieux, je me suis donnée à fond pour revenir en forme, le confinement m’a malheureusement un peu coupée dans mon élan.

C’était ton premier Euro, à seulement 18 ans, as-tu eu le temps d’en profiter malgré ta blessure ?
Oui, j’en ai profité, j’ai quand même eu du temps de jeu, je me suis blessée pendant le match contre la Serbie, j’ai eu de la chance de jouer contre les championnes du monde et d’Europe, c’était quelque chose de « ouf ». On avait réussi à leur prendre un set, je pense que ma blessure avait d’ailleurs un peu cassé la dynamique d’équipe, sans ça, on aurait peut-être pu faire quelque chose d’encore plus grand. Maintenant, la blessure fait partie du sport et je garde beaucoup de positif de cet Euro, j’ai ressenti un mélange d’appréhension et d’adrénaline, j’avais envie de jouer, c’était bien à vivre.

Comment as-tu vécu la période de confinement ?
Je suis rentrée chez mes parents dans le Nord, j’ai été assez surprise et déçue que tout s’arrête comme ça du jour au lendemain, on ne savait pas trop où on en était. Comme je n’avais pas beaucoup joué à cause de ma blessure, j’ai été un peu frustrée de ne pas pouvoir finir la saison. Et comme c’était ma troisième et dernière année à l’IFVB, j’aurais préféré que ça se termine autrement et pouvoir mieux clôturer ces trois ans avec les filles, le staff, toutes les personnes qui nous ont accompagnées pendant cette période, mais on n’a pas eu trop le choix…

Que garderas-tu de ces trois années à l’IFVB ?
Beaucoup de bonnes choses ! L’IF m’a apporté énormément au niveau mental, un domaine dans lequel j’avais beaucoup de mal, j’étais très perfectionniste et je n’acceptais pas l’échec, j’avais du mal à me canaliser là-dessus, ce qui est problématique dans un sport collectif. Le staff m’a beaucoup aidée, il y a aussi le fait que j’ai grandi et pris en maturité, mais aussi celui de jouer en équipe de France junior puis senior. Au niveau physique aussi, j’ai bien progressé, alors que quand je suis arrivée, ce n’était pas trop mon truc. Et humainement, j’ai rencontré de très bonnes personnes, que ce soit parmi mes coéquipières et dans le staff, j’en garderai de très bons souvenirs.

Et que t’ont apporté les quelques mois en équipe de France lors de l’été 2019 sous les ordres d’Emile Rousseaux ?
Déjà beaucoup de maturité. Quand je suis sortie de cet été, j’avais l’impression d’avoir grandi, de ne plus être une enfant, de penser comme une adulte, parce que j’ai été entourée de filles plus âgées que moi pendant quatre mois. Ça m’a apporté en dehors du terrain mais aussi sur le terrain, j’ai appris à appréhender les matchs différemment. Et forcément, au niveau pur du volley, j’ai aussi beaucoup appris avec Emile qui est un bon coach, s’entraîner quatre mois tous les jours avec lui et avec les meilleures joueuses françaises, ça ne peut que faire progresser.

Tu as choisi pour ta première saison professionnelle de rejoindre Marcq-en-Baroeul, c’est parce que tu voulais jouer « au pays » ?
Non, pas du tout, ce n’est pas du tout cet aspect qui a joué en premier. J’avais d’autres propositions, mais j’ai choisi Marcq, parce que j’ai senti la confiance de la part du coach Thibaut Gosselin. Mon but en sortant de l’IF est de mettre en pratique tout ce que j’ai appris, ça veut dire jouer au maximum, le projet qu’on m’a proposé à Marcq était très intéressant au niveau du temps de jeu. D’autant plus que comme je veux toujours faire partie du projet 2024 avec l’équipe de France, Emile nous a bien dit que pour être sélectionnée, il fallait jouer en club, c’est un aspect qui a beaucoup compté. Après, le fait d’avoir ma famille ici, c’est un plus agréable, mais ce n’était pas la priorité.

Tu as justement eu du temps de jeu le week-end dernier lors de la 1ère journée de Ligue A contre Nantes (1-3), comment as-tu vécu ton premier match professionnel officiel ?
Il y avait beaucoup d’appréhension et de hâte de voir ce que c’était de jouer avec une certaine pression. Parce qu’à l’IF, j’avais déjà joué en Ligue A (avec l'équipe de France Avenir 2024), mais ce n’est pas la même chose, il n’y avait pas la même attente de résultat, là, j’avais hâte de voir comment ça allait se dérouler avec le groupe. A titre personnel, ça s’est plutôt bien passé, j’ai joué les deux derniers sets, j’étais vraiment contente d’avoir du temps de jeu, même si, malheureusement, ça s’est terminé sur une défaite.

Quelles sont les ambitions de l’équipe cette saison ?
Avec le groupe et le staff, on vise le haut du tableau, la quatrième ou la cinquième place, voire mieux.

Vous avez joué un des prétendants au titre, Nantes, as-tu eu le sentiment que la marche était grande entre cette équipe et vous ?
Personnellement, je ne l’ai pas trouvée très importante, c’est pour ça que j’ai été très déçue à la fin du match, je n’avais pas l’impression qu’elles étaient inatteignables. Je pense que cette saison, comme la précédente, le championnat va être homogène et que toutes les équipes seront prenables.

Pour finir sur l’équipe de France, on imagine que ton objectif est de retrouver les Bleues en fin d’année pour les qualifications du Championnat d’Europe 2021 ?
Oui, totalement, j’espère déjà être dans le groupe élargi pour le stage, c’est un premier objectif, ensuite, j’espère aussi disputer les qualifications.