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20/04/2020
L’interview bleue : Kévin Le Roux
La saison 2019-2020 de Kévin Le Roux aura été totalement blanche, puisque le central des Bleus n’aura pas pu débuter le championnat chinois sous les couleurs de Pékin à cause de la pandémie de coronavirus, avant de voir les JO reportés d’un an. Depuis Nantes où il est confiné en famille, il répond à L’Interview bleue de la semaine.
Kévin, contrairement à tes coéquipiers en équipe de France, tu n’as pas joué de match officiel cette saison en club, peux-tu nous raconter comment cela s’est passé ?
Après être revenu en Europe en décembre, je suis reparti après le TQO de Berlin en Chine pour débuter le Championnat, la situation s’est alors vite dégradée et nous avons dû attendre presque un mois la décision de la fédération chinoise de volley, nous attendions de savoir si le championnat allait démarrer ou pas. D’autres sports, comme le basket et le foot, avaient été arrêtés plus tôt, pour nous, ça a traîné un peu plus, on continuait à s’entraîner, mais on voyait bien que ça n’allait pas le faire. C’est pour ça que je ne suis rentré en France que début février, il fallait aussi attendre la décision du club de nous laisser partir, nous les étrangers, on ne voulait pas partir comme des voleurs.

Ils ne vous ont pas demandé de revenir depuis ?
Non, ils ont pensé un moment faire un mini-championnat, sur deux ou trois semaines, mais ça ne s’est pas fait, parce que certains étrangers n’ont pas voulu revenir pour si peu de temps.

Finalement, tu auras passé combien de temps en Chine au total ?
En tout, trois mois, la préparation en novembre-décembre, puis un peu moins d’un mois après mon retour, c’est forcément une saison particulière.

Que garderas-tu de cette courte expérience ?
C’était bien ! Franchement, les conditions étaient top, le club est vraiment professionnel, avec de bonnes structures, nous étions bien logés… Après, au niveau du volley, c’est sûr que ce n’est pas le même niveau qu’en Europe, mais ce n’est pas pour ça que ce n’est pas plaisant. Et c’était intéressant de découvrir une nouvelle culture, j’aime bien ça. J’ai aussi sympathisé avec les autres étrangers de l’équipe, Marouf, le passeur iranien, et le Cubain Leo Leyva, au final, ça a été une très belle expérience.

Quelle est la suite pour toi ?
Pour le moment, il n’y a pas de suite, je n’en ai pas encore parlé avec mon agent, je ne suis jamais très pressé de signer quelque part, mais ça ne me déplairait pas de continuer en Chine et à Pékin si la vie reprend normalement.

Tu étais revenu cet hiver en Europe disputer le TQO de Berlin que tu as suivi du banc à cause d’une blessure, comment ça va aujourd’hui ?
Le dos va mieux. Forcément, le fait de me reposer en ce moment fait du bien, j’avais aussi fait pas mal de kiné avant, donc ça va beaucoup mieux, mais je continue à faire des exercices pour entretenir tout ça, quatre-cinq fois par semaine, je m’auto-gère, ça fait quelques années que je fais du sport à haut niveau, je sais à peu près ce que je peux faire ou pas. J’ai la piscine, quelques haltères, des TRX, c’est important de continuer le sport car si j’arrêtais pendant tout l’été, ça voudrait dire quatre-cinq mois sans rien faire, franchement, ça ferait beaucoup.

Comment se passe cette période de confinement pour toi ?
Je suis à Nantes avec mes parents et ma femme qui va accoucher d’ici deux semaines, on a un jardin, une piscine, un barbecue, on peut faire le tour du quartier à pied, je ne peux pas me plaindre !

Après ta saison en club, c’est celle en équipe de France qui va sans doute être blanche, avec notamment le report d’un an des Jeux, comment le vis-tu ?
Vu ce qui se passe dans le monde entier, c’était la bonne solution de reporter, parce que certains sportifs commençaient à avoir trop de difficultés pour se préparer, sachant qu’il y avait même des sports où les qualifiés n’étaient pas encore connus. Vu les circonstances, il n’y avait pas vraiment d’autre choix.

Tu avais l’habitude depuis plusieurs années d’avoir des étés bien remplis en équipe de France, cela va-t-il créer un manque ?
C’est clair que nos étés dans le volley sont surchargés, donc quelque part, ça peut quand même faire du bien de couper, même si, pour une fois, nous n’avions pas un été trop chargé, puisqu’il n’y avait que la VNL et les JO. Mais pour ceux qui avaient des petits bobos, comme moi, ça nous arrange bien, ça permet de bien se soigner pour repartir de plus belle, donc je me dis que c’est un mal pour un bien.

Nicolas Le Goff disait il y a deux semaines que cette coupure peut aussi vous redonner davantage d’envie de vous retrouver dans un an pour préparer les JO, qu’en penses-tu ?
C’est clair que ça va nous faire bizarre de ne quasiment pas se voir pendant un an et demi et que ça nous fera plaisir de se retrouver dans un an. Parfois, quand on se voit souvent, on peut tomber dans une routine, cette pause peut en effet nous donner plus de plaisir au moment de tous se revoir.

Et de viser une médaille aux JO, c’est vraiment l’objectif suprême ?
Oui, clairement, il nous faut cette médaille. C’est que ce que nous voulions à Rio, malheureusement, ça ne s’était pas passé comme prévu, mais dans un an, c’est vraiment l’objectif, d’autant qu’après, on ne sait pas qui sera encore là en 2024. Même une médaille de bronze, je prends.

Cette expérience de Rio était-elle finalement comme une marche obligée vers cet objectif de médaille olympique ?
Ce qui est sûr, c’est qu’on avait été surpris par l’événement. Les JO, c’est énorme, c’est encore un niveau au-dessus par rapport à des championnats du monde, peut-être n’étions-nous pas tout à fait prêts. Je pense qu’on en a tiré les leçons et comme nous l’avons la plupart vécu, nous savons ce qui nous attendra à Tokyo, à nous de ne pas refaire les mêmes bêtises.