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29/10/2021
L'interview bleue : Nicolas Rossard
Après deux saisons à Tours, Nicolas Rossard, passé par Toulouse, Sète, Paris et Berlin, a décidé, à 31 ans, de mettre un terme à sa carrière professionnelle. Le libéro international aura notamment remporté deux titres avec les Bleus : l'Euro 2015 et la Ligue Mondiale 2017.
Nicolas, tu as annoncé la fin de ta carrière dans le volley, à 31 ans. Comment as-tu pris cette décision ?
C’est une décision qui a été murie, réfléchie pendant les derniers mois à Tours. Avec ma copine, on avait pour projet de ne plus vivre à distance. J’ai eu quelques contacts cet été, à l’étranger et aussi en France, mais on souhaitait continuer à vivre ensemble, comme on a pu le faire à Tours. En plus de ça, j’ai mes études qui se terminent en même temps. Donc ça se goupillait plutôt bien.

Tu es diplômé ?
Pas encore ! J’ai mon stage de six mois à faire, et ensuite je serai diplômé. Je suis à l’Insa de Toulouse (Institut national des sciences appliquées) en informatique. Je suis en école d’ingénieur depuis que je suis sportif de haut niveau. J’ai étalé mes études sur plusieurs années.

Tu expliques dans L’Equipe que tu as fait du volley ton premier métier "par hasard". C’est un peu surprenant pour quelqu’un qui vient d’une famille qui compte de nombreux volleyeurs…
Le volley est surtout une passion. Je suis tombé dedans très jeune, parce que mes parents y jouaient. Mais j’ai commencé très tard en club. Ce n’était pas le sport qui m’intéressait le plus au départ, mais de fil en aiguille, et grâce à l’esprit de groupe qui peut régner dans le volley, ça m’a plu, et j’y suis resté pendant 12 ans.

Quel regard portes-tu sur ta carrière ?
Je suis content de ma carrière, de ce que j’ai pu faire. Et je suis surtout content de ce que le volley m’a apporté. Sans le volley, sans tout ce que j’ai vécu, je ne serais pas le même homme. Je suis de content de voir jusqu’où je suis allé, et je n’ai aucun regret.


"J’ai eu la chance de faire partie d’une génération dorée"

Quel est le meilleur souvenir de ma carrière ?
C’est compliqué, il y en a plein ! Mais le meilleur, ça reste les rencontres humaines, la vie en groupe. Tu souffres en équipe, tu gagnes en équipe, tu perds en équipe. J’ai eu la chance de faire partie d’une génération dorée en équipe de France, on a vécu de belles choses ensemble. J’ai vécu de bons moments dans tous les clubs où je suis passé et surtout avec les Bleus, bien sûr.

Tu as remporté l’Euro 2015 et la Ligue Mondiale 2017 avec les Bleus, es-tu fier du chemin parcouru par l’équipe de France jusqu’au titre olympique ?
Je suis super content ! Pour le volley français, il n’y a pas plus beau
, les Jeux Olympiques, c’est le Graal, la consécration ultime pour un athlète. Gagner ce titre, c’était magnifique, c’était beau, c’était dur. Face à des équipes qui avaient beaucoup plus d’expérience pour gérer les JO, ils ont réussi à faire quelque chose de grand.

Tu as vibré avec eux cet été ?
Oui, c’était cool. Ils ont leur propre identité, elle est reconnue dans le monde. Ils ont gagné avec leurs convictions, avec leurs valeurs.

Comment vois-tu l’avenir des Bleus à ton poste ? Il y a évidemment Jenia Grebennikov qui est toujours là, il y a Benjamin Diez qui arrive…
Je ne suis pas du tout inquiet, il y a du monde ! A ce poste, il y a une culture française. Il y a effectivement Benjamin (Diez), il y a aussi Luca Ramon (Poitiers). Ensuite, je ne connais pas très bien les générations suivantes. Mais il y a de bons libéros à mon poste, et je pense que Jenia en a encore pour un petit bout de temps (rires). Vu le niveau qu’il dégage, je ne suis pas inquiet pour lui. C’est lui qui décidera quand il voudra arrêter. Ensuite, c’est vrai qu’il y a quelques jeunes qui poussent derrière et qui lui mettent un peu de pression, c’est bien.

Comment es-tu arrivé à ce poste de libero ?
Ma première année au volley, comme j’étais déjà tout petit, j’ai commencé en tant que libero. Ça s’est bien passé, j’étais en minimes à Toulouse, j’ai terminé meilleur libero, et ensuite, tout s’est enchaîné. En deuxième année, j’ai été sélectionné pour aller au pôle Espoirs, où j’ai pu jouer à un peu tous les postes : passeur, libero, et même attaquant. Notre entraîneur avait la conviction qu’il fallait que je voie quelles étaient les contraintes des attaquants, pour que, quand je jouais en tant que libero, je puisse anticiper ce qu’ils allaient faire. Et après, il y a aussi une question de taille, par la force des choses. Je faisais beaucoup de sport, j’étais plutôt adroit techniquement, mais comme j’étais petit (1,83m tout de même, ndlr), je me suis retrouvé à ce poste.

Tu n’as jamais pensé à rester dans le volley en tant que coach ?
Non. Pas en pro, en tout cas. Peut-être qu’avec les jeunes, j’y reviendrai. Mais pas maintenant, j’ai d’autres projets. Plus tard, quand j’aurai un peu plus de temps, je pense que je rendrai au volley ce qu'il m’a donné.

Qu’est-ce qui va le plus te manquer dans le volley pro ?
Le groupe, bien sûr, et la compétition. C’est une vraie adrénaline, c’est beaucoup de sucre (rires). Être un peu sous pression, et vivre des moments ensemble. Les galères en groupe, qui forgent l’état d’esprit, c’est ça qui va me manquer.