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(Miniature) L'interview bleue : Mousse Gueye
Photo : Julien Crosnier / FFVolley
07/10/2021
L'interview bleue : Mousse Gueye
A 24 ans, Mousse Gueye a fait ses débuts en équipe de France cet été, en disputant d'abord la Ligue des nations avec Laurent Tillie puis le championnat d'Europe sous les ordres de Bernardinho. Le central né au Sénégal raconte son parcours, lui qui a rejoint cet été Chaumont en provenance de Narbonne.
Mousse, comment te sens-tu en ce début de saison ? As-tu réussi la transition entre l’équipe de France et ton nouveau club, Chaumont ?
Ça va, même si j’aurais aimé avoir un petit peu plus de repos après l’Euro (rires). Mais je me sens bien. C’est vrai que mon corps n’était pas tout à fait habitué à cette surcharge de travail, de faire l’équipe de France et d'enchaîner en club directement. Les premiers jours d’entraînement, j’ai vraiment senti la fatigue, mais ça va de mieux en mieux.

C’est la première fois que nous t’avons en interview sur le site. Est-ce que tu peux nous raconter ton parcours, toi qui as commencé le volley sur le tard ?
Oui, j’avais 15-16 ans quand j’ai commencé le volley ! C’était grâce à mon prof de sport, Olivier Legrand, quand j’étais à Calais. Il m’a dit de venir tester le volley, comme il voyait que j’étais grand. Je n'avais jamais joué. Pendant un an, il m’a couru après, Un jour je me suis dit, bon, allez, pour qu’il me fiche la paix je vais essayer (rires). Et depuis je n’ai pas lâché ce sport.

Au début, tu as donc commencé pour le jeu, tu n’imaginais pas la suite…
Non, c’était juste comme ça. C’était pour m’amuser ! J’étais parti pour tester ce sport, pour me faire plaisir. Et au final, il y a eu l’idée de faire carrière dans ce sport.

Et tu as gravi les divisions une par une…
C’est venu petit à petit. Je ne me suis pas cassé la tête en me disant qu’il fallait que je sois ça, ça ou ça… Que je sois le meilleur dans tel domaine. Je voulais juste m’amuser avec mes potes. Et ça m’a rattrapé !

Si tu ne connaissais pas le volley, c’est parce que tu as grandi au Sénégal, où le volley n’est pas le sport le plus connu…
Ma famille a toujours travaillé ici, en France, et moi je ne suis arrivé du Sénégal qu’à l’âge de 13 ans. C’est clair que le volley n’est pas le sport "mondial" au Sénégal (rires). Moi je faisais plutôt du foot, avec mes copains, dans la rue…

Tu étais loin d’imaginer que tu allais arriver en équipe de France de volley…
Ah non, clairement. Même il y a trois ans, si on me l’avait dit je n’y aurais pas cru. C’est une expérience inoubliable et je pense que c’est la conséquence de mon travail. On m’a donné la chance de saisir cette opportunité. Même cet été je ne m’y attendais pas. J’avais perdu pas mal de kilos avant d’être appelé pour la Ligue des nations. Quand je suis arrivé en stage, ça m’a un peu freiné. Et le coach Tillie m’a quand même fait confiance et m’a pris pour la VNL.

Et ensuite tu as été rappelé pour la phase de finale de l’Euro…
Avec les champions olympiques ! Ça, c'est incroyable ! Ils ont fait rêver les gens. Me retrouver à m’entraîner avec ces gars que je voyais à la télé moins de deux mois plus tôt, c'est une chance inouïe.

Tu es content de la façon dont tu as été accueilli dans l’équipe ?
Oui, très content, parce qu’au début j’étais un peu timide, je restais dans mon coin. Mais les mecs étaient là, ils sont venus vers moi pour briser la glace, pour mettre l’ambiance. Franchement, nous les nouveaux, ils nous ont très bien accueillis. Jamais on ne s’est senti mal à l’aise.

On suppose que tu dois avoir envie d’y retourner chaque été…
Oui, c’est mon objectif ! Il faut déjà faire une bonne saison avec Chaumont, et ensuite repartir en équipe de France l’été prochain, pourquoi pas !

"A Chaumont, on a fait pas mal de changements dans mon jeu"

Parlons de ton club justement, tu es passé de Narbonne à Chaumont cet été…
Le but c’était de continuer à progresser. Le coach (Silvano Prandi) est très connu dans le volley français et même dans le volley mondial. C’est un grand coach, je pense qu’il va beaucoup m’apporter dans l’aspect technique, et aussi mentalement. Je suis très content de mon choix. Dès que je suis arrivé, on a fait pas mal de changements dans mon jeu. Je vois que ça marche très bien. Maintenant, c’est à moi de continuer à bosser dur, et de faire une bonne saison.

Tu vas découvrir la Coupe d’Europe aussi…
Oui, ce sera la première fois. Et c’était aussi mon premier titre, la Super Coupe ! J’étais comme un fou, j’étais vraiment content. Avec la Coupe d’Europe je vais découvrir une autre compétition, ça va être vraiment intéressant. Et ça peut aussi me permettre de me faire voir dans le monde du volley…

Il y a une nouvelle salle aussi à Chaumont, Palestra. Comment tu la trouves ?
Elle est incroyable ! Avec la Super Coupe, c’était pratiquement plein. Franchement, la salle est très bien, le sol est nickel, tout est parfait.

Vous êtes trois centraux dans l’effectif du CVB, avec Roamy Alonso et Fabian Plak. A quoi tu t’attends en ce qui concerne le temps de jeu ?
Pour l’instant, les coachs ne m’ont rien promis. Moi je vais juste continuer de bosser comme je sais le faire. De toute façon, si je ne dois jouer que 2-3 points, comme sur la Super Coupe, je vais apporter mes 2-3 points, et voilà. Je reste concentré sur ce que j’ai à faire. On verra ! Et comme on dit, le travail paye. Je ne mets pas de pression en me disant qu’il faut que je joue tout le temps, etc. Je continue ce que j’ai à faire. Et en ce moment, c’est un peu plus difficile parce qu’avec le coach on essaye de tout changer. Tactiquement, techniquement… Pour l’instant, c’est un peu dur, mais il me dit que c’est normal, que ça va être difficile les deux premiers mois, et que ce sera plus simple ensuite. Je lui fais confiance.

Vous travaillez quoi ? Le bloc, l’attaque ?
Oui, le déplacement au bloc, et notre système en attaque, que je ne vais pas vous révéler (rires). On travaille beaucoup notre système pour le centre. Le coach dit souvent que le central est l’attaquant le plus important dans son équipe, parce qu’il faut qu’on s’adapte sur n’importe quelle balle, sur notre course d’élan. C’est ce qu’on essaye de changer tous les jours à l’entraînement.

"Mon rêve, c'est d'aller jouer à l'étranger"

Est-ce que tu as un plan de carrière, des objectifs à plus long terme ?
Un plan de carrière, je ne sais pas, mais mon rêve c’est d’aller jouer à l’étranger. Mais avant de penser à ça, il y a Chaumont, et c’est aussi pour ça que je suis venu, parce que le coach est connu en Italie. Mais c’est à moi de travailler, de faire ce qu’il faut, et ensuite pourquoi pas partir à l’étranger. C’est mon objectif en tout cas.

Sur cette saison, quelle est l’ambition de Chaumont ?
L’objectif c’est d’aller le plus loin possible, et de se préparer pour les playoffs. Parce que Silvano, lui, il ne se prépare que pour les playoffs (rires). Et après on verra. 

Vendredi vous commencez la Ligue A, à Tourcoing. Tu vas croiser Daryl Bultor et Mauricio Paes, c’est une source de motivation ?
(Rires) Oui, Daryl, c’est « tonton Dada » comme je l’appelle. Ça va être marrant de jouer contre lui parce que c’est un mec qui chambre pas mal et intéressant contre Mauricio aussi, parce que Mauricio il ne lâche rien !