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(Miniature) Emile Rousseaux : « Essayer de produire la meilleure version de nous-mêmes »
Photo : FFVolley
18/08/2021
Emile Rousseaux : « Essayer de produire la meilleure version de nous-mêmes »
Au terme d’une campagne de matchs amicaux réussie, l’équipe de France arrive mercredi à Belgrade, l’une des quatre villes hôtes (avec Plovdiv en Bulgarie, Zadar en Croatie et Cluj en Roumanie) de l’EuroVolley 2021 (18 août-4 septembre). Dans la poule A, les Bleues attaquent la compétition vendredi face à la Russie, leur entraîneur Emile Rousseaux, qui a retenu 14 joueuses, évoque la préparation et les objectifs.
Quel bilan tires-tu des matchs de préparation de cet EuroVolley qui a débuté il y a quasiment un mois ?
C’était plutôt bien, on a « fait le taf », comme on dit. On a commencé fin juillet par un match où on a bien dominé la Suisse, ensuite, nous avons joué deux matchs contre les Pays-Bas qui, depuis au moins quinze ans, évoluent entre la 5e et la 10e place mondiale, on a perdu 3-2 en menant à chaque fois 2-1, et ce qui est positif, c’est qu’ils veulent nous inviter pour jouer contre nous, puisqu’ils ont eu une résistance qu’ils ne comptaient pas recevoir. Nous avons ensuite joué deux fois la Suède, l’équipe des deux sœurs Haak et des deux Lazic, nous avons gagné deux fois 3-1 avec deux équipes différentes devant une belle assistance à Laval. Nous avons enfin joué trois matchs contre la Finlande, le premier devant 1 800 personnes, on fait un premier set catastrophique avant de trouver des solutions pour enchaîner trois bons sets avec une équipe extrêmement jeune ; le lendemain, on commence très bien et on finit mal, on fait 2-2, et le dernier jour, on joue avec une équipe de jeunes, on gagne 3-1 face à cette équipe contre laquelle nous avions jamais gagné. Donc, le bilan est plutôt positif, on a eu un beau programme cet été, Manu Fouchet (le manager de l’équipe) nous a trouvé de bons sites de travail – Mulhouse, Belfort, Harnes, Orléans, Laval – et des adversaires d’un meilleur niveau qu’il y a deux ans.

Qu’attendre de cette équipe de France sur ce deuxième Championnat d’Europe consécutif ?
Le positionnement mental a changé. C’est-à-dire qu’à Ankara (en 2019), on était trop dans l’idée qu’il y avait des matchs qu’on ne pouvait pas gagner et à l’inverse d'autres qu’on devait gagner. Tout ça finalement a mis nos joueuses dans un état qui n’était pas adéquat, parce que les matchs qu’on ne devait pas gagner, face à la Bulgarie et la Serbie notamment, ont été nos meilleurs, et ceux qu’on devait théoriquement gagner, il y a eu de la tension et on n’est pas parvenus du tout à être à la hauteur de nos qualités. Donc, avec Christian Penigaud (ancien joueur de volley et de beach, devenu préparateur mental), on a décidé de changer notre positionnement : on se dit qu’on va sur le terrain pour gagner tous les matchs, en sachant aussi qu’on peut perdre. Pour prendre une image, Kobe Bryant et Tony Parker, quand ils lâchaient un tir à trois points, ils le faisaient avec l’idée que ça allait rentrer, mais ils savaient aussi que s’ils allaient en tenter cinq, ils n'allaient pas tous les mettre. Donc on ne veut pas faire deux catégories d’équipes, on a le même respect pour toutes nos adversaires, on sait qu’elles sont toutes capables de nous battre comme on sait qu’on est capables de produire un volley intéressant contre elles, même si l’équipe est encore plus jeune cette année qu’à Ankara (21,7 ans de moyenne d’âge, 7 sur 14 ont 20 ans ou moins, seules deux, Isabelle Sager-Weider, 33 ans, et Amandine Giardino, 26 ans, ont plus de 24 ans), vu que des joueuses comme Alexandra Dascalu et Christina Bauer ne sont plus là. Le plus important est le processus, tout ce qu’on fait pour essayer de gagner et être meilleurs, on a montré cet été qu’on était capables de faire des choses intéressantes, maintenant, il faut essayer de produire la meilleure version de nous-mêmes, en sachant qui nous sommes, d’où nous venons et où nous voulons aller, à savoir aux Jeux de Paris 2024 pour y être les plus performants possible.

A propos de Jeux, que t’a inspiré le titre olympique de l’équipe de France masculine à Tokyo ?
On a suivi ça avec passion, c’était formidable. Après deux-trois matchs, des experts disaient que c’était la fin d’une génération, qu’il y avait des erreurs dans le management et le coaching, et finalement, Laurent (Tillie) a tenu bon dans ses idées et l’équipe a joué de mieux en mieux, il a trouvé le management le plus adéquat pour tirer le meilleur de son groupe, bravo à lui ! Je tiens aussi à souligner l’état d’esprit de quelqu’un comme Benjamin (Toniutti) qui a gagné la Ligue des champions cette année, dont il a été le meilleur passeur, qui a finalement peu joué sur ces Jeux, mais s’est complètement mis au service de son équipe, c’est une leçon de vie pour tous les joueurs et toutes les joueuses, je suis absolument séduit. Je pourrais en citer d’autres, comme Yacine Louati qui a été sacré champion de Pologne cette année et rentre juste pour quelques services, mais est à fond dans le projet, il y a une belle définition des rôles dans cette équipe avec des gens qui sont capables de mettre leurs ego de côté pour créer un collectif, c’est un bel exemple.

Parlons de ton groupe, tu as retenu 14 joueuses pour cet EuroVolley, avec un dernier choix à faire entre une quatrième centrale et une réceptionneuse/attaquante, peux-tu nous expliquer pourquoi tu as choisi la première solution ?
Il a fallu tenir compte de la situation médicale, c’est-à-dire qu’à certains postes, il y a des filles qui sont un peu plus fragiles, donc il faut prévoir des doublures qui vont prendre la place d’autres filles à d’autres postes. C'est pour ça que j’ai décidé de prendre quatre centrales, ce qui m’a obligé à retirer une ailière. Je me suis appuyé sur l’analyse statistique de tous les derniers matchs mais aussi sur la compétence de mes adjoints qui m’ont donné leur avis. Nous sommes tous arrivés au même choix, qui a été extrêmement difficile, car quelle que soit la joueuse qu’on allait écarter, elle avait produit de bonnes choses pendant l’été ; en l’occurrence, on a écarté Manon (Moreels) qui a fait beaucoup de progrès, elle est deux fois meilleure en réception qu’elle ne l’était à Ankara, elle a pris beaucoup de consistance, c’est une petite joueuse en taille, mais elle a plein de qualités pour compenser ce manque relatif, c’était très dommageable d’écarter quelqu’un qui fait tout pour apporter au groupe France, mais pour toute une série de raisons, on a fait un choix différent. Elle était très déçue, légitimement, faire ce choix, c’est vraiment l’aspect le moins attrayant du métier de coach.

Penses-tu que ton équipe a beaucoup progressé depuis l’EuroVolley 2019 ?
Oui, je pense. Nous sommes capables de faire de très bonnes choses. Incontestablement, on n’aurait pas pu produire avec l’équipe d’il y a deux ans la qualité de jeu qu’on a eue sur certains matchs cette année. Le seul problème, c’est que, du fait de notre jeunesse et de notre manque d’expérience, on a du mal à trouver la constance de match en match. Toutes ces jeunes filles sont habituées à jouer toutes les semaines en club, voire deux fois pour celles qui jouent les coupes d’Europe, donc sur un tournoi comme le Championnat d’Europe où tu joues quasiment tous les jours, il faut être capable de gagner une fois, mais dès le lendemain, de mettre tout de côté et repartir de zéro. Et ça, elles ne connaissent pas, c’est plus difficile à gérer pour des jeunes joueuses, donc on est encore un peu instables, mais ce sont des choses qui vont se régler avec les tournois et l’expérience.

Peux-tu nous parler des adversaires que vous allez affronter dans cette poule A très relevée ?
Toutes les équipes que nous allons affronter sont très fortes, tout le monde dit que nous sommes dans la poule de la mort. Il y a deux ans, c’était déjà le cas, mais je disais déjà qu’il fallait plutôt voir le verre à moitié plein, voire à trois-quarts plein, je le pense toujours. Quand on peut jouer la Russie ou la Serbie, qu’on n'a jamais l'occasion de rencontrer en temps normal, il faut le prendre comme une opportunité majeure. La Russie, on connaît le style, à savoir beaucoup de taille et de qualités physiques ; la Serbie, c'est une équipe qui a énormément d’expérience du très haut niveau avec des filles très aguerries dans toutes les compétitions mondiales et toujours au rendez-vous ; la Bosnie-Herzégovine a deux-trois joueuses de très bon niveau, comme la capitaine et réceptionneuse/attaquante, qui a joué à Milan (Edina Begic), la sœur de Boskovic comme pointue (Dajana Boskovic joue pour la Bosnie, Tijana pour la Serbie), deux centrales qui tiennent la route ; la Belgique, tout le monde connaît, elle a terminé parmi les dix premiers de la Volleyball Nations League (9e), c’est une équipe qui accumule les compétitions de haut niveau depuis de nombreuses années, elle a beaucoup d’expérience, s’appuie sur un système bien huilé, avec beaucoup de vitesse et une fantastique attaquante, Britt Herbots ; et enfin l’Azerbaïdjan, qui pourrait être perçue comme l’équipe la plus faible de la poule, a rappelé quelques cadors du passé, donc l’équipe qu’on va rencontrer n’aura absolument rien à voir avec celle qu’on a affrontée en Golden League, c'est une formation avec de la taille, du physique. Donc tous nos adversaires sont redoutables, mais comme disent les anglais, c’est « very exciting », je préfère rencontrer des équipes comme celles-là, parce que sur le chemin qui nous mène à 2024, c’est très bien d’avoir ce type de confrontation.


PROGRAMME ET RESULTATS


20/08/21 
20:00 RUSSIE / FRANCE

21/08/21 
21:00 FRANCE / SERBIE

23/08/21
20:00 BOSNIE HERZEGOVINE / FRANCE

25/08/21
17:00 FRANCE / AZERBAIDJAN

26/08/21
20:00 BELGIQUE / FRANCE


 
LE GROUPE FRANCE


Passeuses : Emilie Respaut (IFVB, 18
 ans), Nina Stojiljkovic (Le Cannet, 24 ans)
Réceptionneuses/attaquantes : Héléna Cazaute (Chieri/Italie, 23 ans, capitaine), Leia Ratahiry (IFVB, 18 ans), Halimatou Bah (IFVB, 17 ans)
Centrales : Jade Defraeye (IFVB, 18 ans), Eva Elouga (Chamalières, 21 ans), Isaline Sager-Weider (Terville-Florange, 33 ans), Amandha Sylves (Florence/Italie, 20 ans)
Liberos : Juliette Gelin (Cannes, 19 ans), Amandine Giardino (Pays d'Aix Venelles, 26 ans)
Pointues : Lucille Gicquel (Cuneo/Italie, 23 ans), Lisa Arbos (Saint-Raphaël, 24 ans), Amélie Rotar (Pays d’Aix Venelles, 20 ans)



PROGRAMMATION TV

matchs diffusés sur LIVE.LEQUIPE.FR