HOME
Actualités FFvolley | ||
<< Carnet noir : Disparition de Philippe Beuchet | Voir tout | Antoine Brizard : « On a encore beaucoup à faire » >> |
03/08/2021
JO : L'exploit majuscule des Bleus !
Incroyable équipe de France ! Opposée mardi en quarts de finale des Jeux Olympiques à la Pologne double championne du monde, la formation de Laurent Tillie s'est imposée en cinq sets (21-25, 25-22, 21-25, 25-21, 15-9), gagnant ainsi un billet historique pour les demi-finales. Elle afrontera l'Argentine jeudi pour une place en finale !
La France est dans le dernier carré olympique ! Passés tout près d’une grosse désillusion au premier tour des Jeux Olympiques à cause d’une défaite inaugurale face aux Etats-Unis (3-0) puis d’un revers au tie-break face à l’Argentine, les Bleus de Laurent Tillie, finalement quatrièmes de leur "poule de la mort", ont réussi mardi dans l’Ariake Arena de Tokyo un exploit qui fera date dans l’histoire du volley tricolore. Ils se sont en effet payé le scalp des doubles champions du monde en titre polonais et favoris (avec le Brésil) pour l’or à Tokyo au terme d’une rencontre qui aura atteint des sommets pendant 2h23.
L’exploit est d’autant plus beau que les Tricolores auront couru après le score, menés un set à zéro puis deux sets à un par les partenaires des deux « ovnis » adverses, Wilfredo Leon (29 points, à 67% en attaque) et Bartosz Kurek (24, 63%), mais jamais, ils n’ont baissé les bras, s’accrochant lors des deuxième et quatrième manches à leur maigre avance d’un ou deux points qu’ils ont su à chaque fois conserver pour égaliser à deux sets partout (21-25, 25-22, 21-25, 25-21). La suite et fin ? Un tie-break magique, dans lequel les Français ont pris le score d'entrée grâce à une défense de tous les instants (6-2 après un bloc de Jean Patry), symbolisée par Laurent Tillie lui-même qui, sur un « block-out » adverse s’est jeté comme un mort de faim sur le ballon pour le défendre, incroyable image de ce match mémorable.
L’exploit est d’autant plus beau que les Tricolores auront couru après le score, menés un set à zéro puis deux sets à un par les partenaires des deux « ovnis » adverses, Wilfredo Leon (29 points, à 67% en attaque) et Bartosz Kurek (24, 63%), mais jamais, ils n’ont baissé les bras, s’accrochant lors des deuxième et quatrième manches à leur maigre avance d’un ou deux points qu’ils ont su à chaque fois conserver pour égaliser à deux sets partout (21-25, 25-22, 21-25, 25-21). La suite et fin ? Un tie-break magique, dans lequel les Français ont pris le score d'entrée grâce à une défense de tous les instants (6-2 après un bloc de Jean Patry), symbolisée par Laurent Tillie lui-même qui, sur un « block-out » adverse s’est jeté comme un mort de faim sur le ballon pour le défendre, incroyable image de ce match mémorable.
Dans la foulée, les Bleus ont su creuser l’écart (12-6) avant de conclure par Nicolas Le Goff sur leur deuxième balle de match (15-9), tout le clan tricolore se jetant alors à terre pour célébrer ce succès historique. Dont la clé, en plus de l'abnégation dont ont su faire preuve les joueurs, aura été une très grosse qualité de réception, avec mention spéciale dans l’exercice à un Jenia Grebennikov qui se sera jeté sur tous les boulets de canon polonais, un bloc très présent (15 blocs contre seulement 6 aux Polonais, pourtant des références dans le domaine), une bonne variété au service et une alternance du jeu d'attaque distillée par le passeur Antoine Brizard (entré à la fin du premier set à la place de Benjamin Toniutti), qui n’a jamais permis au contre adverse de trouver la solution face aux attaquants Trévor Clevenot (16 points), Jean Patry (21), Earvin Ngapeth (17), et aux centraux Barthélémy Chinenyeze (10 points) et Nicolas Le Goff (10 dont 5 blocs).
Les hommes de Laurent Tillie avaient déjà marqué l’histoire en passant le premier tour, ce qui n’avait jamais été fait auparavant par une équipe de France en quatre participations olympiques, les voilà désormais à une victoire d’une médaille. Reste que si belle a été cette victoire contre la Pologne, ils vont devoir vite la digérer pour se concentrer sur leur demi-finale à venir contre l’Argentine (jeudi à 14h), autre révélation de ce tournoi olympique, tombeuse de son côté des vice-champions olympiques italiens ce mardi. Des demi-finales dont les quatre protagonistes (l'autre match mettra aux prises le Brésil à la Russie) figuraient dans la même poule au premier tour, preuve que c'était bien une "poule de la mort" et qu'en sortir était déjà une performance.
Les réactions :
Laurent Tillie, entraîneur de l’équipe de France : « C’est le troisième exploit qu’on fait sur ces Jeux ! La Pologne est l’équipe la plus forte avec le Brésil et la Russie, avec normalement une réception plus stable et un joueur extraordinaire que vous avez tous vu (Wilfredo Leon), il fallait rester concentrés et dans notre jeu sans s’énerver, et surtout rester simples dans ce qu’on faisait. Il ne fallait pas se laisser distraire par leurs attaques au centre, il fallait prendre des risques au bloc, varier le service et avoir du répondant physique. L’entrée d’Antoine (Brizard) a apporté beaucoup, on a réussi à ralentir les attaquants. Il fallait juste rester concentrés et surtout ne pas perdre le fil du match, et ça, c’est un véritable exploit, c’est la première fois qu’on bat la Pologne sur une grosse compétition lors des deux-trois dernières années, on avait pris deux fois 3-0 sur la qualification olympique et la troisième place à l’Euro, on remet bien les pendules à l’heure ! Le match a basculé dans le quatrième set, on a gardé deux points d’avance et eux ont craqué alors que sur le premier et le troisième, c’est nous qui avions craqué. Le tie-break, on a fait un départ de folie, ça change ! C’est un rêve d’être en demi-finale mais pas un aboutissement, il nous reste deux marches à gravir, sans se prendre la tête ni se prendre pour ce qu’on n’est pas. »
Benjamin Toniutti, passeur et capitaine de l’équipe de France : « C’est exceptionnel, parce qu’on se qualifie un peu au dernier moment pour les quart. Ils nous ont mis beaucoup de pression au service au premier set, c’était vraiment dur, mais petit à petit, on a réussi à bien tenir, et on avait envie de faire durer parce que la Pologne avait énormément de pression, dans le sens où ils ne cherchaient pas la demi-finale, mais l’or, clairement, ça fait trois ans qu’ils ne parlent que de ça. Donc on voulait les emmener au tie-break pour qu’ils aient justement beaucoup de pression, on l’a ressenti et nous, on a géré ce tie-break de façon formidable. C’est une soirée mémorable, c’est énorme, ça fait douze ans que je suis là, j’avais envie de ça, qu’on le fasse tous ensemble avec ce groupe, c’est exceptionnel, on a envie d’aller au bout. Maintenant, il faut se concentrer sur la demi-finale, ça va être dur parce que les Argentins jouent très bien, il faudra être prêt à un gros combat. »
Jenia Grebennikov, libero de l’équipe de France : « Les quatre premiers sets ont été très serrés, à chaque fois, une équipe a réussi à prendre de l’avance sur une ou deux séries, sur le tie-break, on l’a entamé à fond, on s’est dit qu’on n’avait rien à perdre, on a réussi à les freiner au début, eux ont eu un peu peur, ça a fait la différence, et après, on n’a rien lâché, on a réussi à bien tenir sur leurs services, on a fait un gros taf au tie-break. »
Earvin Ngapeth, réceptionneur/attaquant de l’équipe de France : « On n’a jamais arrêté d’y croire, même quand on était derrière et dominés, on leur a mis le doute et après, on ne les plus lâchés, on a réussi à les mettre en difficulté et à les épuiser. On a bien tenu Leon, même si à des moments, il était super haut, on ne s’est pas affolés et on a pensé à la prochaine action. On a commencé le tournoi crispés, et quand on a été dos au mur, on s’est dit : "On n’a rien à perdre, kiffons !" Et on a un groupe magique : à chaque fois qu’il y en a un qui rentre, il apporte quelque chose, on l’a vu aujourd’hui avec les entrées d’Antoine (Brizard), de Steph (Boyer), de Yacine (Louati), de Kevin (Tillie), c’est ça qui a fait la différence aujourd’hui. C’est une des victoires qui fait le plus plaisir depuis neuf ans, mais pour l’instant, on n’a rien, il reste deux bagarres, on va bien récupérer, on va mourir sur le terrain pour aller chercher ce qu’on a envie de prendre. »