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(Miniature) Earvin Ngapeth : « Dès le premier point, il faut sortir les crocs »
Photo : Jean-Pierre Kieffer
15/07/2021
Earvin Ngapeth : « Dès le premier point, il faut sortir les crocs »
L’équipe de France termine actuellement la préparation des Jeux Olympiques de Tokyo à Okinawa. D’où l’un de ses cadres, Earvin Ngapeth, 30 ans, a pris le temps d’évoquer ce rendez-vous qui occupe les corps et les têtes tricolores depuis le début de la préparation à Mulhouse, il y a maintenant deux mois.
Comment se passe la préparation à Okinawa ?
Franchement bien ! Nous sommes dans de super conditions, les personnes qui se sont occupées ici de l’organisation du stage ont vraiment bien fait les choses, les conditions d’entraînement sont nickel, l’hôtel et le cadre aussi, même si on ne peut pas du tout bouger, on ne fait que salle d’entraînement et hôtel. Après, ça commence à être un peu long, et plus la compétition approche, plus on est impatients ! Nous partons le 19 au matin pour Tokyo, où nous nous installerons au village.

Que travaillez-vous en particulier lors des séances d’entraînement ?
A ce stade de la préparation, on a un peu baissé les charges de musculation, on fait beaucoup de jeu pour avoir le rythme, parce que nous n’aurons pas de matchs amicaux. On peaufine tous les détails, les systèmes de jeu, ça ressemble finalement à une préparation classique de grande compétition, au détail près qu’on n’a aucun match au programme avant d’entrer dans le vif du sujet.

Ce contexte très particulier fait-il que vous avez l’impression de ne pas vraiment être aux Jeux ?
Non, d’autant que depuis plus d’un an, nous sommes tous habitués au fait de jouer sans public, de passer des tests, d'être masqués, de vivre dans des bulles sanitaires, ça ne change pas grand-chose. On est là pour participer aux Jeux et essayer de faire un résultat, on essaie de ne pas se laisser perturber par ce contexte.

On est à neuf jours du premier match face aux Etats-Unis, commencez-vous à sentir les prémices de la pression à l’approche de la compétition ?
Pas encore, non. En revanche, on commence vraiment à avoir hâte que ces Jeux commencent. On a fait une longue bulle sanitaire en Italie pendant la VNL, on a enchaîné sur une nouvelle bulle ici, ça fait deux mois qu’on se prépare pour ces Jeux, on a envie de jouer ces Jeux.

Ça fait deux mois que vous êtes ensemble quasiment non-stop, arrivez-vous encore à vous supporter ?
Oui, pour l’instant, ça va (rires) ! Ce qui est sympa ici, c’est que nous avons une grande salle pour nous où nous prenons les repas, ils nous ont installé une grande table de ping-pong, on a la PlayStation, c’est un peu notre lieu de vie, on a de quoi faire !

« Tous les sets, tous les points peuvent compter »

Vous allez disputer vos deuxièmes Jeux consécutifs, en quoi l’expérience de ceux de Rio va vous servir ?
Ça va nous servir pour l’agressivité qu’il faut mettre d’entrée de tournoi et qui nous avait manqué à Rio. On avait été un peu dépassés par l’enjeu et l’événement, et comme on s’était qualifiés très tard, c’était plus un soulagement qu’autre chose d’être aux Jeux, je pense qu’on n’a pas eu l’agressivité nécessaire pour aller chercher le résultat. Maintenant, on sait que dès le premier point, il faut sortir les crocs, tu n’as pas le temps d’attendre, de rentrer dans la compétition, il faut tout de suite mordre dedans. D’autant qu’on sait que tous les sets, tous les points peuvent compter pour sortir de la poule.

Il y a cinq ans, vous étiez rentrés dans la compétition face à un gros adversaire, l’Italie, ça sera la même chose cette année avec les Etats-Unis au programme, que t’inspire cet adversaire ?
On voit bien que dans tous les sports, c’est une nation qui vit pour les Jeux, et ça vaut pour le volley, ils sont souvent sur le podium olympique, ils ratent rarement des compétitions de ce niveau. Donc on sait qu’ils vont arriver prêts et déterminés, il faudra qu’on le soit autant qu’eux, voire plus, pour remporter ce premier match, ce qui nous lancerait idéalement dans notre compétition.

Considères-tu que vous êtes dans la « poule de la mort » ?
Oui, on est dans une grosse poule, après, peut-être que c’est un mal pour un bien, parce que si tu sors de la poule avec un bon classement, tu as potentiellement un quart de finale plus ouvert, mais on n’en est pas là. Notre priorité est de rentrer dans la compétition dès le premier coup de sifflet de l’arbitre.

Laurent Tillie dit que l’objectif pour l’instant n’est que de sortir de la poule, tu es d’accord ?
Dans un premier temps, oui. A Rio, on était plein de rêves et finalement, ils se sont écroulés. Donc il faut vraiment penser au match qui arrive, en considérant que chaque match est une finale. Pour l’instant, on s’est donc dit que l’objectif principal, c’est de sortir de la poule.

Ça veut dire que là, vous ne rêvez pas de médaille ?
Pas pour l’instant, non. On n’est concentrés que sur ce premier match face aux Etats-Unis, parce qu’on sait que c’est celui qui va un peu nous donner le rythme, de la confiance si on gagne. Donc on se répète assez souvent entre nous de ne pas penser plus loin que le prochain match, même si, forcément, la médaille, elle est dans un tout petit coin de notre tête. On vient tous ici, nous mais aussi les autres équipes, pour ça.

« On est une des rares équipes du tournoi à avoir une telle homogénéité »

Un gros résultat de l’équipe de France passe souvent par des grandes prestations d’Earvin Ngapeth, comment te sens-tu à l’orée de ces Jeux ?
Physiquement et mentalement, je me sens bien, on a beaucoup bossé, ça se ressent. Après, je pense vraiment que notre force sur ces Jeux, ça va être le fait qu’on a douze joueurs capables d’apporter quelque chose et de faire des différences, qu’ils soient titulaires ou qu’ils entrent en jeu. On est une des rares équipes du tournoi à avoir une telle homogénéité dans le groupe, c’est vraiment quelque chose qui peut jouer.

Penses-tu que l’équipe est mieux armée qu’en 2016 ?
Oui, on arrive vraiment avec plus d’armes, on a plus de joueurs qui évoluent dans de grosses équipes dans de gros championnats, avec chacun des rôles importants et des responsabilités. Et il y a cette expérience qu’on a déjà des Jeux précédents pour la moitié du groupe.

Tu vas disputer tes deuxièmes Jeux, est-ce que tu les considères comme tes derniers ou te vois-tu dans trois ans à Paris (il aura 33 ans) ?
Tant que le physique répondra, je me battrai pour aller jusqu’à Paris, c’est quand même une opportunité incroyable de jouer des Jeux à la maison.

Pour finir, quels souvenirs, hors volley, évoquent les Jeux pour toi ?
Les Jeux, pour moi, c’étaient des super moments en famille, avec la télé allumée toute la journée à la maison, on vibrait devant les finales du 100 mètres ou du basket avec les Etats-Unis.