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28/02/2020
Quincy Ayé : « Les volleyeurs nous ont montré l’exemple »
Après sa victoire au premier Masters de Beach en décembre au Nautic de Paris, Quincy Ayé a repris l’entraînement début janvier avec son compère Arnaud Gauthier-Rat pour préparer un premier semestre 2020 capital dans la course à la qualification olympique. Avant d’attaquer le premier tournoi de l’année à Doha, le Nordiste de 24 ans répond à L’interview bleue.
Comment s’est passée la préparation de cette capitale saison 2020 ?
Nous avons débuté en janvier, avec d’abord dix jours à Toulouse, nous sommes ensuite partis quinze jours à Tenerife où nous avons pu jouer contre de bonnes équipes étrangères, les Espagnols, les Autrichiens, les Suisses. Nous sommes revenus une semaine en France avant de repartir trois semaines pour un deuxième stage à Rio. Personnellement, je n’ai pas pu m’entraîner au début de ce dernier stage, parce que j’avais quelques bobos au genou, mais c’était quand même bien d’être présent pour continuer à travailler physiquement, mais aussi développer l’esprit d’équipe avec les autres paires de l’équipe de France (Youssef Krou/Edouard Rowlandson et Arnaud Loiseau/Jérémy Silvestre chez les hommes, Alexandra Jupiter/Aline Chamereau et Lézana Placette/Alexia Richard côté féminin). Et aujourd’hui, c’est soigné, j’ai pu reprendre sans souci les dix derniers jours. En tout cas, les conditions étaient idéales pour se préparer, nous étions dans un logement avec Youssef et Edouard à deux minutes à pied des terrains sur la plage de Leme, il n’a pas fait trop chaud, entre 25 et 30° en moyenne, le sable était top, rien à dire !

Quel est désormais le programme ?
On est rentrés lundi à Toulouse et on repart la semaine prochaine pour le premier tournoi de l’année à Doha. Nous enchaînons ensuite sur l’Australie et le Mexique, ça va être important de bien démarrer sur ces trois tournois.

Et de surfer sur votre bonne dynamique de la saison dernière, quel bilan as-tu fait de cette année 2019 ?
C’était top, parce qu’avec Arnaud, on est montés en puissance tout au long de la saison, on n’a fait que progresser. De janvier à juillet, on continuait à se chercher, mais en juillet, on a eu un déclic sur le tournoi du Canada (à Edmonton), ça nous a permis de pouvoir rivaliser avec les meilleures équipes mondiales jusqu’à la fin de l’année. On savait qu’on avait beaucoup de progrès à faire quand on a commencé à jouer ensemble, on avait identifié nos failles et on a beaucoup travaillé dessus, ça fait plaisir de voir que ce travail a payé et ça nous encourage à continuer, car on sait qu’on a encore une marge de progression.

Où est-elle cette marge de progression ?
Sur les 4 ou 5 étoiles, il faut que nous arrivions à atteindre les quarts, voire le dernier carré. A Chetumal (le dernier tournoi de l’année au Mexique), on s'incline 15-13 au tie-break en huitièmes, ça se joue sur un rallye qu’on perd de peu. C’est vraiment une question de tout petits détails qui, à mon avis, peuvent s’expliquer par notre manque d’expérience au très haut niveau face à des équipes qui ont davantage l’habitude de ce genre de situation. Mais justement, on est en train d’acquérir cette expérience parce qu’on fait de plus en plus de huitièmes ou de quarts de finale, et je pense qu’on va être de plus en plus à même de gérer ces situations.

Faut-il de l’expérience pour briller sur le World Tour ?
Ça dépend. On voit quand même quelques jeunes qui arrivent à performer, comme les numéros 1 mondiaux, les Norvégiens (Mol/Sorum, 22 et 24 ans) ou le Russe champion du monde (Oleg Stoyanovskiy, 23 ans), mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de paires d’expérience au sommet de la hiérarchie mondiale. Nous, on a 24 et 22 ans, nous sommes encore jeunes sur le circuit.

Quelles sont selon toi vos forces et vos faiblesses ?
Nous sommes une équipe très physique qui ne lâche rien du début à la fin, nous n’avons peur de rien, nous avons la hargne sur le terrain. Et nous sommes assez complémentaires, un gaucher et un droitier, nous n’avons pas vraiment le même jeu dans le sens où Arnaud va plus regarder l’adversaire, jouer sur la finesse là où moi, je mise plus sur la hauteur et la puissance. Pour ce qui est des défauts, peut-être que nous partons parfois trop dans l’émotion, il faut qu’on arrive à mieux gérer nos émotions.

Que vous apporte Lissandro Carvalho, votre entraîneur brésilien ?
Il nous apporte justement cette gestion des émotions, la façon de garder son calme face aux événements d’un match, l’aspect tactique aussi, les Brésiliens ont une grosse connaissance dans ce domaine. Et son expérience, il a beaucoup à transmettre à des joueurs jeunes comme nous.

Parlons de cette saison 2020 : comment abordes-tu ces trois premiers tournois de l’année et où en êtes-vous dans la course à la qualification olympique ?
Ce sont des tournois à gros enjeu, parce que si nous voulons aller chercher la qualification via le ranking, il faudra y faire des résultats. A priori, à Doha, nous allons passer par les qualifications, ça veut dire deux tours à quitte ou double, il faudra qu’on arrive à passer pour jouer le main draw. Pour ce qui est du ranking olympique, on est aujourd’hui à sept places des JO (les 15 premières paires en juin seront qualifiées, en plus des champions du monde 2019), c’est jouable. Mais le problème, c’est que nous ne faisons pas le tournoi en Iran à cause de la situation politique, tandis que trois tournois, deux en Chine et un à Singapour, ont été annulés à cause du coronavirus. C’est un peu la faute à pas de chance, mais ça nous fait perdre des opportunités de marquer des points, on espère que la FIVB va mettre un minimum de tournois pour les remplacer, parce que quatre tournois en moins, ça fait beaucoup. Sinon, il nous reste la Continental Cup en mai et juin (compétition par équipes qui délivrera un seul quota à son vainqueur).

Le beach français n’est plus présent aux Jeux depuis Athènes en 2004, ce poids de l’histoire ajoute-t-il un peu de pression pour vous ?
Non, pas vraiment, je dirais au contraire que si on se qualifie, ça sera une double satisfaction, celle de jouer les JO et celle de permettre à la France d’aller aux JO, ce qui ne lui est plus arrivé depuis des années. Ça serait énorme et ça nous donne encore plus envie d’y arriver.

J’imagine que tu as regardé le TQO des joueurs de Laurent Tillie à Berlin, qu’est-ce que ça t’a inspiré ?
J’ai bien sûr vu ça, c’est énorme ce qu’ils ont fait, parce qu’ils ont eu quelques galères et ils n’ont rien lâché au niveau de l’état d’esprit, ils ont été irréprochables, c’est vraiment fort. Chapeau à eux et c’est clair que ça nous montre l’exemple, on se dit que tout est possible, il suffit d’y croire. Eux y ont cru du début à la fin, du premier match contre la Serbie au dernier point contre l’Allemagne en finale. Et j’étais super content pour Barthélémy Chinenyeze qui a fait un très gros tournoi, c’est un ami d’enfance, nous avons grandi ensemble à Dunkerque. Je suis super content pour lui, parce qu’il va aller aux Jeux olympiques, j’aimerais bien le rejoindre là-bas, ce serait une belle histoire.