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10/05/2017
Emile Rousseaux : « Je suis un entraîneur de longue haleine »
Directeur du projet féminin Génération 2024, Emile Rousseaux était à Coubertin samedi pour les finales LNV puis dimanche à Belfort, où les Bleues sont rassemblées. L’occasion de parler de sa mission pour la FFVB.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet Génération 2024 que vous a confié la FFVB ?
J’ai eu différentes propositions, mais j’ai trouvé que le projet présenté par la Fédération Française de Volley-Ball était intéressant, parce que je ne suis pas seulement un entraîneur d’adultes, je suis aussi un formateur de jeunes. J’ai entraîné des équipes de jeunes pendant cinq ans au sein de l’équivalent belge du CNVB, je me suis beaucoup occupé de formation psycho-motrice et motrice autour des bases du jeu de volley-ball, notamment dans le cadre de l’Ecole du Mouvement que nous avons créée en Belgique, je suis un des rares généralistes du volley-ball et dans ce sens, je trouvais le défi proposé intéressant. C’était un projet différent des autres. J’ai aussi l’âge pour m’investir dans un tel projet, j’ai travaillé avec tous les secteurs garçons et filles, je pense que j’ai certaines capacités d’analyse et de lecture d’une filière globale.

Quels objectifs vous fixez-vous dans un premier temps ?
Aujourd’hui, je ne peux pas vous dire si je réussirai ou non, je n’ai pas l’arrogance intellectuelle de dire que j’ai la science infuse. Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas normal qu’un pays comme la France, qui brille avec ses filles en basket et en handball, n’ait pas les mêmes résultats en volley, parce qu’à l’évidence, ce n’est pas moi qui le dis, ils ne sont pas bons. Pour quelles raisons ne parvient-on pas à amener une équipe qui doit être au-dessus de la pyramide ? Qu’est-ce qui manque à cette pyramide pour que ce sommet soit compétitif au niveau international ? Je n’en sais rien, mais je vais m’atteler à le découvrir cet été, il faut que je rencontre les gens et que je voie toutes les étapes de la filière féminine pour me rendre compte où le bât blesse. On ne peut pas dire que les divers entraîneurs qui se sont succédé ces dix dernières années n’étaient pas compétents, bien au contraire, ça veut dire qu’il y a quelque chose qui dépasse de loin la pure gestion des 12 ou 16 meilleures Françaises. Le problème est beaucoup plus général et je pense qu’un regard extérieur et non-politique peut mettre en évidence un certain nombre de forces et de points moins positifs, voire de dysfonctionnements. Je veux absolument me rendre compte de cela avant de m’engager définitivement dans ce projet. Et je n’ai pas la moindre intention de développer un projet « bazooka » en écartant des gens, je veux que ce soit un projet participatif.

Comment allez-vous travailler dès cette saison vis-à-vis de la sélection qui a été confiée à Félix André ?
Nous nous sommes bien évidemment rencontrés avec Félix André, je suis allé à Belfort ce week-end pour le premier rassemblement des joueuses et je reviendrai à Pau toute une semaine pour le second stage pour m’imprégner des gens, des joueuses, de la manière de travailler. Je ne veux pas définir d’entrée ce qui est bon et n’est pas bon, je veux surtout voir comment les gens fonctionnent. J’irai ensuite à Nantes pour l’Assemblée Générale de la FFVB où je verrai de nouveau l’équipe de France. Je vais aussi prendre du temps pour voir comment fonctionne le Pôle France de Toulouse et j’ai prévu d’aller à Pau dans le cadre de la World League des garçons, parce qu’il y a un colloque avec les CTS, les cadres techniques. A partir de là, en accord avec le président, j’essaierai de définir d’autres pistes d’investigation si c’est nécessaire.

"Si on veut construire un grand projet, il faut qu’il soit participatif"

Avez-vous pu vous faire une idée du groupe qui compose aujourd’hui l’équipe de France ?
Dans le détail, pas encore. Pour l’instant, j’ai commencé à analyser les données statistiques que j’ai pu récupérer sur toutes les compétitions de jeunes des cinq-six dernières années pour voir à tous les niveaux ce qui s’est passé et comprendre comment la France a joué par rapport aux meilleures filles dans les différentes générations, j’ai donc préféré commencer à analyser le fonctionnement des équipes que les individus. Je veux d’abord savoir ce qui manque dans les différentes catégories de jeunes, car là aussi, les résultats ne sont pas à la hauteur d’un pays comme la France.

Le projet s’appelle Génération 2024, est-ce également cet engagement sur du long terme qui vous a décidé ?
Partout où j’ai travaillé, je suis resté entre cinq et dix ans, cela signifie que je suis un entraîneur de longue haleine, je sais ce que c’est que la patience, l’amélioration de la performance sur du long terme, c’est un projet qui colle parfaitement à mon profil, oui.

Avez-vous eu un œil particulier sur la finale de Ligue A samedi ?
Oui, je suis venu aussi pour voir ce qu’est la Ligue A, car on ne peut pas développer un projet volley-ball 2024 en vivant sur son île de la Fédération, je pense que si on veut construire un grand projet, il faut qu’il soit participatif. Il n’est pas pensable de développer le volley-ball féminin si la Ligue n’a pas les mêmes intentions. Il faut pouvoir fonctionner ensemble et c’est la raison pour laquelle je me suis dit que dès que mon Championnat est terminé, je viens voir ce qui est le plus représentatif du niveau de la Ligue A.