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28/04/2017
Grebennikov : « Essayer de faire un hold-up »
Seul international français au Final Four de la Ligue des champions ce week-end à Rome, Jenia Grebennikov, libero de Lube Civitanova, opposé samedi à Pérouse en demi-finale, évoque le tournoi et ses futures retrouvailles avec l’équipe de France.
Le premier match de la finale du Championnat gagné 3-0 mardi contre Trentino constituait-il la préparation idéale en vue du Final Four de la Ligue des champions ?
Oui, nous avons bien commencé la série, c’est vrai qu’on ne s’attendait pas forcément à un match aussi facile au niveau du score, mais nous étions très concentrés, nous avions vraiment envie de bien jouer parce que nous avons une échéance importante ce week-end avec la Ligue des champions, donc nous voulions assurer cette victoire non seulement pour aller tranquillement à Rome faire le Final Four, mais en plus parce que nous savons qu’à Trento, ça va être très difficile, ils n’ont perdu qu’un match à domicile durant toute la saison, ça va être une autre bataille.

Gagner en trois sets était aussi important pour ménager les organismes, non ?
Clairement ! Parce que physiquement et mentalement, ça tire en cette fin de saison, tout le monde est un peu fatigué, donc c’était important de gagner 3-0. Mais le plus important était vraiment de prendre cette victoire, parce qu’on a vraiment envie de gagner le Championnat cette année, on a été premiers de la saison régulière, on a gagné la Coupe d’Italie, on a quasiment fait une saison parfaite. Donc ce serait une grosse déception de ne pas gagner le Championnat. Maintenant, malgré les organismes qui sont touchés, on va essayer de faire un hold-up au Final Four. Avec deux matchs en deux jours, il va falloir tenir le coup physiquement et on a quand même un banc assez large.

"Faire un hold-up", cela veut-il dire que vous estimez que vous n’êtes pas favoris du Final Four ?
Je pense que Kazan est le grand favori de cette compétition, cela fait deux ans qu’ils la gagnent, ils sont encore au Final Four, mais sur un match, on ne sait jamais ce qui va se passer. Maintenant, je pense que le plus dur sera la demi-finale face à Perugia, on se connaît quasiment par cœur, eux sont dans l’obligation de gagner. D’abord parce qu’ils ont raté leur saison en s’inclinant en quarts de finale de la Coupe et en playoffs en Championnat, ensuite parce qu’ils ont tout fait pour organiser ce Final Four, il y a de grosses attentes autour d’eux. Du coup, ils misent tout sur ce tournoi et ils ont eu plus de temps que nous pour se préparer. On ne sait pas trop ce qui va se passer…

Quels sont les principaux dangers de cette équipe ?
Zaytsev, qui fait certes une saison irrégulière, mais est capable de retrouver sur un Final Four le niveau qu’il avait aux Jeux Olympiques. Ils ont aussi Atanasijevic, cela leur fait deux gros calibres qui servent très bien et sont très puissants en attaque. Maintenant, si on sert bien, on peut les faire déjouer parce qu’ils ne sont pas très très propres en réception, je pense que la clé va être le service-réception ; après, en attaque, ils vont tout envoyer, mais nous aussi, on a des arguments avec Tsvetan Sokolov et Osmany Juantorena.

Vous avez la possibilité de finir la saison par un triplé, est-ce un objectif dont vous parlez entre vous ?
C’est vrai que ce serait fabuleux de faire un triplé. Le Scudetto, je pense que nous sommes sur la bonne voie parce qu’on fait un peu peur à Trento vu le niveau qu’on a proposé mardi. Après, la Ligue des champions, c’est vraiment une compétition à part, il faut être prêt au bon moment, avoir un peu de réussite, tout peut basculer. Déjà, ce serait beau d’aller en finale, après, tout peut se passer.

"Je me suis retrouvé comme un gosse"

Vous attendiez-vous à une telle saison après un exercice 2015/2016 moins réussi ?
Pas du tout. La saison dernière, nous n’étions pas assez réguliers, cette saison, nous avons gardé un bon niveau de jeu et surtout il y a une grosse cohésion de groupe, c’est pour ça que ça marche bien cette année. Et Sokolov a vraiment renforcé l’équipe, c’est un pointu extraordinaire, de classe internationale, il a aidé l’équipe à progresser.

Vous avez à titre individuel connu un début de saison compliqué, comment l’avez-vous vécu ?
C’est vrai que c’était très difficile au début, ils m’avaient demandé de partir l’été dernier à cause de la limite des étrangers, j’avais refusé en disant que j’avais deux ans de contrat, je voulais rester. Mais quand je suis rentré des Jeux, je n’avais plus ma place de titulaire en tant que libero, c’était dur à vivre, j’avais l’impression de redevenir un gosse à la recherche de temps de jeu, mais j’ai beaucoup travaillé pour regagner ma place, ce qui est finalement arrivé.

Y a-t-il eu un déclic ?
Oui, je pense que c’est le Final Four de la Coupe d’Italie, je me suis dit : "Jenia, ce n’est pas possible, tu es venu ici pour être sur le terrain et gagner des titres, tu ne peux pas ne pas jouer ces matchs", et ça a été le déclic. Je pense que si le coach ne m’avait pas mis sur le terrain, j’aurais été le voir pour lui dire que j’avais besoin de jouer, mais il m’a aligné et ça s’est bien passé, on a gagné et c’est parti de là. Avec du recul, je me dis que cette période sans beaucoup jouer m’a permis de me reposer un peu après les Jeux, de travailler physiquement, de recharger les batteries, mais heureusement que ça n’a pas été très long.

Savez-vous ce que vous ferez la saison prochaine ?

J’ai toujours un an de contrat, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer. Je pense que les résultats de cette fin de saison peuvent compter, cela dépendra aussi du nouveau coach (Gianlorenzo Blengini, l’actuel entraîneur, se consacrera par la suite uniquement à l’équipe d’Italie, ndlr), donc on verra bien.

Vous allez retrouver l’équipe de France sitôt votre saison en club terminée, comment appréhendez-vous la saison internationale à venir ?

Ça va être chaud, il y a encore beaucoup d’échéances, mais j’ai hâte de les retrouver parce que nous avons vraiment de belles choses à vivre, nous avons notamment très envie de garder notre titre de champion d’Europe. Maintenant, on sait que ça va être compliqué, surtout la qualification pour le Championnat du monde qui arrive très vite. J’espère qu’on sera prêts, il va falloir reconstruire un nouveau groupe un peu plus jeune après les départs d’Antonin Rouzier et de Nicolas Maréchal. Mais j’ai hâte, car on joue en France (le TQCM à Lyon et la Ligue Mondiale à Pau, ndlr), ça va faire du bien de retrouver le public français, surtout pour nous qui jouons à l’étranger.

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Final Four, mode d'emploi. Le Final Four de la Ligue des champions est organisé cette année par le club de Pérouse qui est ainsi qualifié d'office. Il a lieu au Pallalottomatica de Rome, qui peut accueillir 11 000 spectateurs, les 29 et 30 avril. Les trois autres équipes qualifiées au terme des deux tours de playoffs sont le Zénith Kazan, double tenant du titre, Lube Civitanova, troisième la saison dernière, et Berlin, l'invité surprise de ce tournoi final. Les demi-finales se jouent samedi : Berlin-Kazan à 16h30, Pérouse-Civitanova à 19h30. La finale pour la 3e place (16h) et la finale (19h) ont lieu dimanche.