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03/03/2017
Avec Thibault Rossard à Rzeszow
MVP de la saison dernière en Ligue A, Thibault Rossard a quitté Sète l’été dernier pour Resovia Rzeszow où le gaucher de l’équipe de France est vite parvenu à s’imposer. Le point sur son intégration en Pologne.
Thibault, comment s’est passée votre intégration en Pologne ?
Ça s’est super bien passé. Je suis arrivé en cours de préparation l’été dernier avec d’autres joueurs qui, comme moi, avaient fait les Jeux Olympiques, j’appréhendais un peu le fait de changer de pays, la barrière de la langue, mais je me suis finalement très vite intégré grâce à mes partenaires qui m’ont vraiment bien accueilli. Au bout de deux semaines, je me sentais déjà à l’aise.

Pas trop compliqué justement, la barrière de la langue ?
Un peu, parce que la saison dernière à Sète, comme il n’y avait quasiment que des Français, tout le monde parlait français, du coup, ça faisait un petit bout de temps que je n’avais pas pratiqué l’anglais, ça se perd forcément un peu. Au début, j’ai eu un peu de mal, mais c’est revenu au fur et à mesure, le fait de passer du temps avec les Américains et Canadiens m’a bien fait progresser.

Et la vie quotidienne : pas trop dur de passer du sud de la France à la Pologne ?
Non, la ville est sympa, Rzeszow est une assez grande ville, il y a de quoi s’occuper, il y a de grands centres commerciaux, je me plais vraiment bien ici. Et le coût de la vie est bien moins élevé qu’en France, on va souvent au restaurant avec certains de mes coéquipiers. Comme les joueurs polonais restent souvent en famille, on se retrouve plus entre étrangers, avec Gavin Schmitt, Thomas Jaeschke, Marko Ivovic…

Quand vous êtes arrivé, avez-vous été surpris par ce que vous avez découvert dans votre nouveau club ?
Au niveau des moyens mis en place, c’est autre chose. Par exemple, nous avons deux kinés en permanence avec nous, que l’on peut voir tout le temps, nous avons trois statisticiens, il y a aussi un manager à temps plein, un préparateur physique… Au niveau du staff et des installations, c’est une autre dimension par rapport aux clubs dans lesquels j’ai joué en France, c’est le top pour performer. Et au niveau de l’ambiance, j’ai la chance de jouer à Rzeszow, où la salle est pleine quasiment à chaque match, 4000 personnes en moyenne, c’est le top de jouer là, il y a toujours une super ambiance, c’est vraiment un cran au-dessus par rapport à la France.

Est-ce également un cran au-dessus en termes de niveau ?
Physiquement, oui, la présence physique au bloc, à l’attaque, c’est assez impressionnant. Dans les meilleures équipes, il y a vraiment des joueurs très forts qui jouent dans leurs sélections nationales, on retrouve moins de joueurs de ce profil en France. Après, il y a seize équipes, du coup, le niveau est moins homogène que dans le Championnat de France, il y a parfois des écarts plus importants de niveau entre certaines équipes. Certains matchs sont plus faciles, alors qu’en France, il faut toujours se bagarrer pour arriver à prendre les trois points.

Au niveau des objectifs du début de saison, êtes-vous dans les clous ?
Oui. Nous sommes en playoffs de la Ligue des champions, même si nous ne sortons pas à la place que nous espérions (Resovia est qualifié au titre de sa place de meilleur troisième, ndlr), sachant que l’objectif était de jouer le Final Four. Ça se complique un peu avec cette troisième place de poule parce que nous jouerons Modène (qui avait fini premier de sa poule), mais prenons-le comme du bonus en essayant de nous faire plaisir en playoffs et je suis content d'aller là-bas et de jouer contre Earvin (Ngapeth) et Kevin (Le Roux), ça va être difficile mais on a nos chances. En Championnat, nous sommes deuxièmes, mais ça reste très serré. L’objectif est de terminer dans les quatre premiers pour jouer les playoffs même si 
nous allons essayer de garder cette deuxième place pour pouvoir recevoir au deuxième match.

Vous avez découvert la Ligue des champions, est-ce le niveau au-dessus également ?
Ça dépend des équipes que l'on rencontre, mais dans notre poule, nous avons joué de très bonnes équipes. Cette semaine, nous avons affronté Liberec (victoire 3-1, ndlr), qui a terminé dernier de notre poule, mais franchement, les deux matchs contre nous, ils ont vraiment bien joué, ils étaient meilleurs que lorsque je les avais joués avec Toulouse. On voit donc que le fait de jouer la Ligue des champions permet de hausser son niveau de jeu. Idem pour Berlin, c'est une équipe vraiment solide. Après, Macerata nous a vraiment surclassés, c’était vraiment costaud.

"Quand J’ai signé ici, je n’espérais pas avoir autant de temps de jeu"

On imagine que dans pareil contexte, vous ne pouvez que progresser ?
C’est sûr. Quand j’ai signé ici, je n’espérais pas avoir autant de temps de jeu, je me disais que j’évoluerais au sein d’un gros collectif qui me permettrait de bien bosser aux entraînements. Et finalement je suis souvent sur le terrain, ça me donne forcément confiance. C’est très positif pour ma première saison ici de pouvoir jouer avec une équipe comme ça dans un Championnat relevé. Ce n’est pas toujours facile physiquement parce qu’on a beaucoup de matchs, mais le fait de jouer autant me fait progresser.

Est-ce une surprise pour vous de jouer autant ?
Oui, car à la base, il y avait quatre réceptionneurs-attaquants et je devais être le quatrième. Les aléas ont fait que le pointu s’est blessé, ce qui m’a permis de jouer pas mal de matchs à la pointe en début de saison. Après, quand je suis repassé en récep 4, il a fallu que je retrouve mes repères et finalement, j’ai encore eu du temps de jeu assez vite, j’ai réussi à m’imposer au bon moment. Aujourd’hui, j’ai la confiance du coach, mais ça peut aller vite dans l’autre sens : avec un banc aussi fourni, tout le monde peut jouer à un très bon niveau. Si je ne performe pas, je vais très vite me retrouver sur le banc.

Quelles sont les forces de votre équipe ?
C’est la qualité de notre collectif. Chaque joueur peut rentrer à n’importe quel moment et apporter à l’équipe. Jusqu’ici, j’avais connu des collectifs assez réduits où ça na tournait pas énormément, où le six de départ restait souvent le même. Là, tu sens que le niveau restera le même, quels que soient les joueurs alignés.

Finissons par l’équipe de France, que gardez-vous de votre première expérience olympique ?
J’ai vraiment profité à fond de tout l’été. Je suis un peu déçu du résultat parce que je pense que nous avions le niveau pour aller en quarts. Quand je vois que c’est finalement le Brésil qui gagne alors que nous avons été proches de les battre, je me dis que nous sommes passés à côté de quelque chose de bien, il nous a manqué un peu d’expérience pour faire basculer les petits détails de notre côté. Après, personnellement, je ne m’attendais vraiment pas du tout à être sélectionné, encore moins sur le poste de pointu, ce n’est que du positif pour moi.

Depuis, Antonin Rouzier a annoncé la fin de sa carrière internationale, Nicolas Maréchal qu’il souhaitait faire une pause, cela vous donne-t-il plus de chances de jouer ?
Je ne sais pas, je n’ai pas encore eu Laurent au téléphone. Mon poste, c’est réceptionneur-attaquant, comme j’ai du temps de jeu, je me sens en confiance et je sens que je progresse sur ce poste-là, après, comme nous avons plus de réceptionneurs-attaquants que de pointus en équipe de France, si Laurent veut encore m’essayer sur ce poste, ce n’est pas un souci. Il y a aussi des jeunes qui montent sur ce poste de pointu, je pense à Jean Patry et Stephen Boyer, on a à mon avis une équipe avec de la réserve, ce qui est bien, parce qu’on a un gros programme cet été.

Quels sont vos objectifs principaux de l’été ?
D’abord se qualifier pour le Championnat du monde 2018, après, performer encore au Championnat d’Europe. Mais toutes les compétitions sont importantes.