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23/09/2016
Volley pour tous: De Sarrebourg à Rio !
Porteur du projet "EN'VOLLEY'VOUS" depuis deux ans, Stéphane Girodat, du Volley Club Sarrebourg, est parti en compagnie de joueurs de volley assis aux Jeux paralympiques de Rio, où ils ont organisé de nombreuses démonstrations. Retour sur cette aventure humaine incroyable.
"Je parle beaucoup, hein ?" Oui, Stéphane Girodat parle beaucoup, mais des autres, et avec passion. Ancien joueur de Nationale 1, père de famille et infirmier scolaire, le co-fondateur du Volley Club Sarrebourg multiplie les casquettes. Depuis deux ans, il consacre pourtant tout son temps libre à la réalisation d’un projet "parti d’une colère": emmener des joueuses et joueurs de volley assis aux Jeux Paralympiques de Rio. "Il y a deux ans, on me disait que j’étais fou, que ça ne servait à rien. Et quand j’ai commencé le volley assis, on le considérait à tort comme dégradant pour une personne handicapée", explique-t-il d’une voix posée, qui ne laisse pas transparaitre la moindre pointe de revanche.

Après de nombreuses actions et démonstrations organisées dans le but de lever des fonds, Stéphane est donc parti au Brésil, le "berceau du volley", en compagnie de quinze autres membres de ce projet "EN'VOLLEY'VOUS", dont cinq à mobilité réduite et quatre à déficience mentale. Au programme, les Jeux Paralympiques en tant que spectateur (athlé, natation, volley…), des visites de Rio mais aussi et surtout des démonstrations et échanges avec les locaux, et notamment de nombreux jeunes. "Le projet était d’aller là bas, mais surtout d’aller là bas et d’être acteurs, souligne-t-il. Puisqu’on n’avait pas d’équipe de France aux Jeux Paralympiques, c'était l'occasion de représenter le volley assis français. J’ai fait des recherches et j’ai trouvé quelqu’un à Rio qui voulait bien suivre mon projet."

"Ce n’est pas dégradant, c’est tout l’inverse" 

Avec pour objectif de "faire évoluer les mentalités", l’éducateur sportif pour qui les notions de "plaisir" et "d’estime de soi" sont essentielles, a entraîné son groupe à Rocinha, la plus grosse favela de la ville. "On est arrivés avec peu de moyens, mais c’était un moment d’échange énorme. On a monté cent marches avec les fauteuils, qu’on a portés et on a été accueillis avec le sourire, se remémore t-il avec émotion. Ce n’est pas dégradant, c’est tout l’inverse. Au lieu de râler, c’est mieux de montrer des sourires." Distribution de matériel récolté avant le départ et de ballons achetés ensuite, participation d’un joueur du club de volley assis de Vasco de Gama… L’opération a été une réussite totale, un succès qui "vaut toutes les coupes du monde". "Le but était aussi de donner un message d’espoir aux enfants. Si les joueuses et joueurs de volley assis s’en sortent, les ados ne doivent avoir aucun problème."

Le leitmotiv de cet amateur de grandes phrases - "Ils pensaient que c'était impossible et pourtant, nous l'avons fait" - pourrait inspirer d’autres acteurs du volley assis et du handisport d’une manière générale. C’est en tout cas ce que souhaite Stéphane Girodat, qui rappelle tout de même qu’"on ne peut pas faire n’importe quoi", que "les encadrants doivent être formés" afin de pouvoir s’adapter à leur public. Pour la suite, il prévoit de monter un film documentaire tourné lors de ce voyage et "pourquoi pas d’écrire un bouquin sur le club". Un club pas comme les autres, qui compte cette année des licenciés de 5 à… 96 ans et a vu à la rentrée débarquer de nouvelles têtes. De quoi y voir un effet "EN'VOLLEY'VOUS" ? A n’en pas douter.