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04/08/2016
JO : De 1988 à 2016...
Au Brésil, l'équipe de France participera pour la quatrième fois aux Jeux olympiques, la première depuis les JO d’Athènes en 2004. Petit retour sur les trois expériences précédentes.
Qualifiée pour la grande fête brésilienne du mois d'août, en compagnie des meilleures nations du monde, l’équipe de France n'a que trois devancières dans l'histoire des JO, puisque les participations précédentes des Bleus aux Jeux Olympiques datent de 1988, 1992 et 2004. Une rareté qui souligne déjà la performance réussie par les hommes de Laurent Tillie, lesquels, sur ce qu'ils montrent depuis bientôt deux ans, ont tout pour faire mieux que leurs aînés. Car que ce soit à Séoul, Barcelone ou Athènes, jamais les Bleus n'ont en effet franchi la première phase, celle des poules.

En Corée du Sud, seuls les deux premiers de chaque groupe accédaient aux demi-finales et les Français, malgré trois victoires en cinq matchs, s'étaient classés... troisièmes. Pour obtenir finalement une huitième place après avoir perdu les deux matchs de classement face à la Bulgarie et à la Suède. "Ces Jeux Olympiques de Séoul ont été une grosse désillusion d’un point de vue sportif, mais c’était vraiment chouette de les vivre de l’intérieur", raconte l’ancien international Jean-Marc Jurkowitz, tandis qu’Eric Bouvier ajoute: "On aurait pu ramener une médaille, on n’a pas su franchir le cap". Pour la grande première olympique du volley français, les Bleus se sont-ils fait happer par l’événement ? "Nous étions un peu ébahis tout le temps", reconnaît Laurent Tillie qui formait l’ossature de cette équipe de France avec Philippe Blain, Hervé Mazzon, Alain Fabiani, Eric Ngapeth…

Quatre ans plus tard, à Barcelone, l'équipe de France, venue avec ambitions, passe au travers. Arnaud Josserand, aujourd'hui adjoint de Laurent Tillie, se souvient: "Nous visions les quarts, nous savions que c'était possible. Et puis, lors du dernier match contre les Espagnols que l'on devait battre pour se hisser en quarts, on mène deux sets à zéro et 12-9 dans le troisième set..." La suite, une défaite au tie-break synonyme d'élimination, la France achevant la compétition prématurément, avec une seule victoire pour quatre défaites. "Un mauvais souvenir. On ne va pas aux Jeux que pour participer, c'est la compétition suprême", poursuit l’ancien central qui côtoyait alors en Bleu Laurent Tillie et Luc Marquet, avec lesquels il travaille aujourd’hui dans le staff de l’équipe de France, mais aussi Christophe Meneau ou Laurent Chambertin.

"Une sorte de rêve éveillé"

Cette frustration, on la retrouve chez Frantz Granvorka, acteur à Athènes il y douze ans lors de la dernière participation du volley-ball masculin aux JO. "Dans la vie d'un sportif, les Jeux Olympiques c'est quelque chose d'extraordinaire, raconte l'ancien joueur aujourd'hui consultant. Mais cela avait été un tel parcours du combattant pour nous qualifier que nous étions arrivés cramés, c'était comme un soulagement d'être à Athènes. On se préparait pour faire un résultat, peut-être une médaille, mais on n'a jamais réussi à exprimer notre talent". Battus trois fois sur cinq, les partenaires de l'ancien Parisien terminent cinquièmes de leur groupe, tout près de la qualification, d'autant qu'ils n'accusent qu'un point de retard sur le... deuxième.

Passée ce qu'ils estiment être une contre-performance, les intéressés se remémorent les à-côtés des Jeux, qui en font un événement si particulier. "C'est un peu magique, se souvient Arnaud Josserand. Lors de la cérémonie d'ouverture, nous étions à côté de la Dream Team, on voyait Barkley, Bird, Robinson... C'était quelque chose de fou, on en prenait plein les yeux. Une sorte de rêve éveillé." Quelques années plus tard en Grèce, sur les lieux où tout avait commencé plus d'un siècle auparavant, Frantz Granvorka a ressenti ces mêmes sensations: "Voir passer la flamme à un mètre de toi... Pendant un instant, tu as l'impression d'être au centre du monde, d'avoir tous les regards tournés vers toi. C'est une émotion très particulière, quelque chose qui ne se passe qu'une fois dans une vie."

Si le contraste existe entre leurs souvenirs émus pour l'environnement olympique et la déception qu'ils ont connue sur le plan sportif, les anciens pensent que la génération de 2016 possède toutes les cartes pour réussir. "Ils jouent sur un registre différent, précise Frantz Granvorka. Leur enthousiasme leur est bénéfique. Je pense qu'ils seront capables de transformer la pression en quelque chose de positif, contrairement à nous à Athènes." Au plus près des joueurs, Arnaud Josserand explique que le staff sera vigilant pour que personne ne s'éparpille. "Avec Laurent, depuis le début, c'est du donnant-donnant avec les joueurs. Ils savent comment ça marche. Bien sûr à Rio, il y aura un aspect paillettes mais le haut niveau, encore plus aujourd'hui, est très exigeant. Nous avons de vraies chances de médaille, ce serait dommage d'avoir des regrets. Parce que pendant les Jeux, tu peux vite te perdre." Ce qui serait dommage pour une équipe qui s’est habituée à gagner…