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(Miniature) L’interview bleue : Iman Ndiaye
Photo : FIVB
31/10/2025
L’interview bleue : Iman Ndiaye
Alors qu’elle vient de débuter sa deuxième saison en Turquie, avec Nilüfer Bursa, Iman Ndiaye revient sur son parcours et notamment sur l’été qu’elle vient de vivre avec l’équipe de France, où elle a pris une nouvelle dimension.
Comment se passent les premiers pas avec ton nouveau club, Nilüfer Bursa ?
Les premiers matchs se sont bien passés ! Je suis heureuse d’être ici et j’apprécie vraiment cette équipe. J’essaie de retrouver le rythme et de m’adapter à ce niveau, car le style de jeu est un peu différent.

Quels sont tes objectifs et tes ambitions pour cette saison en Turquie ?
L'objectif est toujours d’améliorer mon jeu, notamment au service, et de gagner en régularité dans ce secteur. Je veux aussi progresser au bloc et à l’attaque. J’espère pouvoir aider mon équipe à obtenir le meilleur résultat possible pour nous.

On voulait en profiter pour présenter ton parcours. Peux-tu nous raconter comment tu es arrivée au volley, et ce qui te plait dans ce sport ?
J’ai commencé le volley vers 9 ou 10 ans. Ma sœur en faisait déjà, donc j’ai suivi ses pas. À l’origine, je jouais au basket pour partager la passion de mon père (Bouna Ndiaye, agent de plusieurs joueurs NBA, donc Victor Wembanyama, ndlr), mais je ne ressentais pas la même joie qu’avec le volley. Ce que j’aime dans ce sport, c’est que chaque contact que tu fais est pour ta coéquipière. Les réceptionneuses essaient de donner une bonne balle à la passeuse, la passeuse essaie d’améliorer ce premier contact pour les attaquantes, et les attaquantes essaient de marquer. Le volley est aussi un des rares sports qui ne dépend pas du temps, on ne peut pas simplement “laisser filer” la fin d’un match. Il faut toujours être actif dans le jeu. Et même si on perd les deux premiers sets, on peut toujours revenir et gagner. Au basket, remonter 30 ou 40 points de retard est presque impossible, alors qu’au volley on voit souvent des renversements de situation. J’aime beaucoup cet aspect, rien n’est jamais vraiment fini.

Tu as fait un cursus complet aux Etats-Unis, à UCLA. On voit que certaines joueuses françaises sont parties en université cette année, qu’est-ce que cette expérience t’a apportée, au niveau sportif et personnel ?
Pour moi, c’était important de jouer au niveau université, car cela m’a permis de prendre le temps de grandir et de progresser comme joueuse tout en poursuivant mes études. Cette expérience m’a appris des valeurs essentielles au niveau du travail d’équipe, la cohésion ou la culture d’une équipe. Je pense que c’est très important, car cela se traduit bien quand on joue en sélection, avec l’équipe de France. En club, les effectifs changent souvent d’une saison à l’autre, donc on ne vit pas la même dynamique. Pour les joueuses françaises qui partent jouer en NCAA, je pense que c’est une excellente expérience. Elles vont découvrir une autre culture et développer leur mental. Aux États unis, ils insistent beaucoup sur le fait de travailler dur, l’ambiance est très compétitive, c'est motivant. C’est bénéfique pour les joueuses.

Tu es ensuite revenue en Europe pour passer professionnelle, et tu as intégré progressivement l’équipe de France en disputant notamment les Jeux Olympiques. Quel souvenir gardes-tu des JO ?
Mon plus beau souvenir des Jeux, c’est la cérémonie d’ouverture; c’était un moment vraiment spécial d’être aux côtés de toute la délégation française en descendant la Seine. J’ai aussi adoré les moments sur le terrain, bien sûr, avec ma famille dans les tribunes. C’est un souvenir que je garderai pour toujours, car ce n’est pas souvent que ma famille peut me voir jouer en direct. J’en suis très heureuse.

Cet été, tu as clairement franchi un cap avec les Bleues. T’attendais-tu à jouer autant et à jouer à un tel niveau ?
J’avais aucune attente particulière en abordant cet été. J’avais des objectifs et des ambitions, mais avec l’arrivée d’un nouveau coach, je ne savais pas vraiment quelles seraient ses idées ou ses plans. J’ai vu cela comme une opportunité de montrer mes progrès réalisés la saison précédente, pour ma première année en Turquie. Je suis heureuse de la façon dont les choses ont tourné.

Comment expliques-tu que tout se soit aussi bien passé pour toi ?
Je pense que c'est grâce à l’approche du coach, César Hernandez, et à la dynamique du groupe. Je me suis sentie libre d’essayer des choses et d’être agressive. Quand on est joueuse, on croise différents entraîneurs avec des styles variés, et César est du genre à libérer les joueuses pour qu’elles expriment pleinement leur potentiel. Il m’a beaucoup appris et m’a encouragée à prendre plus de risques au service et à l’attaque, et avec cette confiance, tout s’est bien enchaîné.

Tout s’est bien passé aussi au niveau collectif, que ce soit en Ligue des Nations (VNL) ou lors du championnat du monde, avec ce quart de finale face au Brésil. Quel sentiment cela procure ?
Oui, nous avons pu rivaliser avec des équipes de très haut niveau, et je pense que cela renforce la confiance du groupe et nous pousse à croire encore plus en nos capacités. Quand on voit qu'on est capable de tenir tête aux meilleures nations du monde, cela débloque quelque chose au niveau mental.

Quelle est votre ambition pour les années à venir ?
Je pense que nous allons continuer à progresser collectivement, les filles sont très motivées à poursuivre dans cette direction. Pour les prochaines années, j’espère que nous pourrons aller encore plus loin dans ces compétitions. Cette année, nous avons terminé 9ème en VNL, donc notre ambition est de faire mieux la saison prochaine, donc d’atteindre le Final 8, et de viser haut dans les autres tournois également.