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(Miniature) Eric Tanguy : « Je suis très fier de nos Bleues »
Julien Crosnier/FFvolley
09/09/2025
Eric Tanguy : « Je suis très fier de nos Bleues »
Avant même le Championnat du monde masculin, qui débute en fin de semaine aux Philippines, la saison 2025 aura une nouvelle fois été historique pour le volley tricolore, avec le quart de finale mondial des Bleues et un nouveau titre mondial en U19 masculin. Le beach s'est aussi distingué, avec notamment le titre de vice-championnes d'Europe du duo Aline Chamereau/Clémence Vieira. De quoi satisfaire le président de la FFVolley, Eric Tanguy.
Quel est votre regard sur la performance de l’équipe de France ?
Je suis très fier du parcours de notre équipe de France, nos joueuses ont démontré leurs capacités à évoluer à haut niveau, d’abord sur la Ligue des Nations (Volleyball Nations League), avec cinq matchs gagnés et une neuvième place, pour seulement sa deuxième participation à la compétition, c’était déjà un excellent résultat. Ensuite, sur le Championnat du monde, elles sont allées au-delà de l’objectif fixé qui était de sortir de la poule, en éliminant une des meilleures nations du monde, la Chine en huitièmes de finale, une équipe que la France n’avait jamais battue dans son histoire. Ensuite elles ont rivalisé avec le Brésil, puisqu'elles se sont créé des balles de set face à une formation qui a failli battre l’Italie en demi-finale. C’est la preuve que notre équipe de France continue à progresser et se rapproche du plus haut niveau, les joueuses et le staff travaillent dur pour ça depuis des années, je suis très fier de ce qu’elles ont montré en Thaïlande.

Vous ont-elles surpris ?
Disons qu’elles m’ont surpris par le niveau d’engagement qu’elles ont réussi à mettre pendant toute la compétition, on sent bien que l’équipe a passé un cap, notamment mental, après les Jeux Olympiques de Paris. Elles ont été capables contre la Chine de revenir dans un set alors qu’elles étaient menées de plusieurs points, même chose au match précédent face à la Grèce. Il reste encore d’autres caps à franchir, mais elles ont montré qu’elles ont toutes les qualités pour installer dans le futur la France comme une grande équipe de volley-ball.

Justement, peut-on l’imaginer à l’avenir terminer sur le podium des grandes compétitions internationales ?

Bien sûr, le prochain objectif est d’entrer dans le carré final de ces compétitions et d’aller chercher des médailles, et ensuite d’aller se qualifier pour les Jeux de Los Angeles, ce qui est l’objectif final de cette olympiade.

Tous ces résultats sont le fruit d’un travail entamé depuis longtemps, quel est votre sentiment quand vous vous retournez sur le parcours de cette équipe de France ?
Depuis le début, j’étais persuadé qu’il n’y avait pas de raisons que les Françaises ne performent pas en volley-ball. La France obtenait des résultats en handball féminin, en basket aussi, il n’y avait pas de raison objective que cela ne soit pas le cas pour le volley. Il suffisait juste de mettre les moyens en place de travailler. C’est pour ça qu’on a lancé ce projet en 2017, ça fait déjà huit ans, avec au départ le recrutement d’Emile Rousseaux, un spécialiste de la formation depuis des années, dont il faut souligner l’excellent travail pour permettre à cette équipe de progresser et de commencer à performer dans les compétitions. C’est donc effectivement beaucoup de travail et d’engagement, les joueuses ont montré avec leur travail qu’elles méritaient qu’on croie en elles et qu’on leur donne les moyens de performer.

Quel regard portez-vous sur le travail de Cesar Hernandez pour sa première saison comme entraîneur de l’équipe de France ?
Je suis très satisfait de la manière dont il a pris en main cette équipe. Ce n’était pas facile de passer après Emile Rousseaux qui a quand même obtenu les premiers titres du volley-ball féminin, la Golden League européenne, puis la Challenger Cup à Laval. Cette équipe est partie de nulle part pour finalement arriver en Ligue des Nations (VNL). Ce n’était donc pas facile de passer derrière et Cesar a su le faire en obtenant une bonne alchimie entre les joueuses pour former une équipe prête à aller au combat et à performer.

Place maintenant au Championnat du monde masculin, comment sentez-vous l’équipe de France d’Andrea Giani ?
Pour avoir vu nos joueurs pendant la préparation, je suis persuadé qu’ils n’ont rien laissé au hasard, ils ont travaillé dur, ils ne veulent pas rater cette échéance. C’est la seule médaille qui manque à cette génération, on n’a pas gagné de médaille au Championnat du monde depuis 2002, je sens que nos joueurs ont vraiment à cœur d’aller le plus loin possible dans cette compétition. En tout cas, je suis persuadé qu’ils sont prêts.

Leur deuxième titre olympique date maintenant depuis plus d’un an, y a-t-il eu des effets tangibles pour la Fédération Française de Volley ?
Tout à fait Il y a eu un nouveau souffle qui fait suite à d’autres souffles, notamment après le titre olympique en 2021. La Fédération a battu son record de licenciés – 245 000 aujourd’hui -, nous avons également accueilli de nouveaux partenaires financiers, beaucoup de voyants sont au vert, ce qui nous permet aujourd’hui d’investir sur des projets à plus long terme, la dynamique est très vertueuse. Nous avons notamment signé une convention avec la FIVB pour accueillir en France une poule de la Ligue des Nationas masculine en 2026 et 2027.

Cette dynamique se retrouve à tous les niveaux, avec un été encore historique en termes de résultats ?
On va attendre le Championnat du monde masculin pour faire un bilan complet de la saison, mais déjà, le résultat des filles est historique. Ensuite, on a décroché une deuxième médaille d’or mondiale pour les U19, ce qui est énorme, sachant que ce ne sont pas les mêmes joueurs, ça veut dire qu’il y a une continuité dans le travail fait dans nos pôles France. Il y a aussi eu la médaille d’argent sur le FOJE (festival olympique de la jeunesse européenne), la médaille de bronze des U16. Et bien sûr, il faut souligner la saison historique du beach-volley, avec le titre européen U22 de Téo Rotar et Arthur Canet, la médaille d’argent de Romane Sobezalz et Saofé Duval au Championnat d’Europe U21 et la médaille d’argent d’Aline Chamereau et Clémence Vieira aux Championnats d’Europe seniors, on n’avait pas gagné de médaille aux Championnats d’Europe depuis 1999 ! Je suis très fière d’elles, elles ont beaucoup travaillé  pour arriver à un niveau d’excellence. Je suis persuadé qu’elles vont encore faire de grandes choses, notamment lors du prochain Championnat du monde en Australie.