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(Miniature) Kevin Tillie : « Je ne ferme aucune porte »
Photo : Sylvain Delaissez/FFVolley
26 août 2025
Kevin Tillie : « Je ne ferme aucune porte »
Non retenu par Andrea Giani pour le Championnat du monde 2025 aux Philippines (12-28 septembre), le double champion olympique Kevin Tillie (34 ans) revient sur les raisons qui ont conduit à ce choix, effectué en parfaite harmonie avec le staff.
Revenons d’abord sur le début de la saison internationale, tu n’as pas disputé la Volleyball Nations League cette saison, pourquoi ?
J’avais en effet demandé à « Giangio » (Andrea Giani) de ne pas y participer pour des raisons familiales : avec ma compagne, nous avons eu un deuxième enfant cette saison, j’en ai un autre de 5 ans et je ne me voyais pas la laisser seule, c’était important pour moi de rester à ses côtés et de profiter des deux enfants. Après toutes ces années en équipe de France, pendant lesquelles j’ai dû passer de longs mois sans eux, je me suis dit que ce serait bien de leur consacrer du temps cette fois-ci. J’ai donc demandé à « Giangio » de ne pas me sélectionner, en étant pleinement conscient que si je ne venais pas à la VNL, ce serait compliqué pour moi d’être retenu pour le Championnat du monde, c’était un choix risqué mais que j’avais décidé d’assumer. Il a d’ailleurs été très compréhensif, il m’a dit qu’on en rediscuterait pendant l’été en fonction de mon état de forme et qu’il serait quand même content de m’avoir pour la préparation du Championnat du monde, avec mon expérience et mes qualités. Ce qui a été le cas, car avec les blessures, ils ont eu besoin de moi pour compléter l’effectif, j’ai accepté avec plaisir, parce que c’est une équipe que j’adore, on a vécu tellement de moments forts ensemble depuis presque quinze ans.

Tu as effectivement débuté cette préparation à Cannes avec le groupe, comment s’est passée cette reprise après plusieurs semaines d’arrêt ?
Ça s’est bien passé. D’abord parce que j’ai fait tout ce que je pouvais pendant la coupure pour rester en forme physiquement, ensuite, parce que je me suis senti bien assez rapidement en début de stage, les sensations sont vite revenues, j’étais content de ça, le staff aussi. Et après une semaine ou deux, ils m’ont demandé si j’étais sélectionnable ou pas, j’ai bien réfléchi et je me suis dit que c’était compliqué familialement de m’absenter pour plus d’un mois encore. La décision a été difficile à prendre parce que je me sentais bien et que j’avais envie d’y aller, mais je ne me sentais pas capable de m’éloigner aussi longtemps de ma compagne et de mes deux enfants. Je les remercie vraiment pour avoir essayé et avoir respecté ma décision. De mon côté, j’ai tout fait pour les aider pendant le temps passé avec le groupe et les deux matchs la semaine dernière contre la Serbie.

As-tu aussi parlé de ce choix à tes coéquipiers ?
Oui, bien sûr. Ils comprennent, beaucoup ont aujourd’hui des enfants, donc ils savent ce que c’est, ils ont tous été contents de me revoir aussi, je leur ai dit dès le début que je n’étais pas là pour prendre la place de qui que ce soit, mais bien pour aider le groupe dans sa préparation. Je pense qu’ils ont été contents de la manière dont ça s’est passé. Je suis très content aussi que le staff ait été très à l’écoute et compréhensif.

Le fait d’avoir vu quelques jeunes prendre le relais pendant la VNL, et particulièrement Mathis Henno qui a été retenu pour le Championnat du monde, t’a-t-il aussi aidé dans cette décision, dans le sens où on peut penser que la relève est prête ?
Oui, c’est sûr. C’est top de voir des jeunes qui arrivent comme ça, Mathis a fait une super VNL et une super préparation, il a parfaitement réussi son intégration dans le groupe, c’est cool de voir ça. Et c’est effectivement plus simple pour moi de ne pas venir en sachant que le niveau sera là.

Cette équipe de France va tenter d’aller chercher cette médaille mondiale qui manque à votre génération, comment évalues-tu ses chances d’y arriver ?
Cette saison, je trouve qu’ils ont fait une super VNL, ils n’ont finalement manqué qu’un match, malheureusement celui des quarts de finale contre la Slovénie, c’était forcément décevant pour eux, mais ils ont montré un très bon niveau de jeu. La préparation se passe super bien, les gars se donnent à fond, ils sont hyper positifs, le staff est vraiment à l’écoute de tous les joueurs, j’en vois beaucoup qui montent en puissance, les nouveaux sont moins timides, donc je me dis que c’est de bon augure pour ce Mondial.

Est-ce que cela signifie que tu prends ta retraite internationale, après 305 sélections ?
Pas forcément, non, je ne ferme aucune porte, on verra comment se passera la prochaine saison. Je me sens encore très très bien, ce stage m’a d’ailleurs aidé à me rendre compte que je me sentais bien en forme et que j’étais capable de continuer. Mes enfants vont grandir, donc peut-être que ce sera plus facile à l’avenir de m’absenter, on verra.

Quand reprend ta saison avec Varsovie ?
Je vais aller dire au revoir ces jours-ci aux gars à Cannes, les remercier, et je me prépare à repartir à Varsovie en fin de semaine pour reprendre la préparation qui a déjà débuté. On a encore une équipe solide cette saison et de nombreux objectifs. D’abord la Ligue des champions, on aimerait bien aller au Final Four, sachant qu’on a perdu en quarts la saison dernière ; en Championnat, on a terminé deux fois troisièmes, ça serait bien d’arriver en finale et de gagner, et je n’oublie pas la Coupe qui est super importante en Pologne. On a de gros objectifs, de gros joueurs, c’est top à mon âge de continuer à avoir des objectifs aussi élevés.