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(Miniature) Les Bleues verront les 8e et Bangkok
Photo : Julien Crosnier/FFVolley
26/08/2025
Les Bleues verront les 8e et Bangkok
Au terme d'une rencontre tendue, l'équipe de France s'est qualifiée mardi pour les huitièmes de finale du Championnat du monde en battant la Grèce 3-1 lors de son dernier match du premier tour à Chiang Mai. Deuxièmes de la poule C, les Bleues affronteront dimanche la Chine ou la République dominicaine à Bangkok.
Mission accomplie ! Au moment de débarquer en Thaïlande pour le premier Championnat du monde d’une équipe de France féminine depuis 1974, les joueuses de Cesar Hernandez ne cachaient pas que leur premier objectif était de sortir de la poule C et de se qualifier pour les huitièmes de finale. Cela passait par une des premières places de la poule et donc, après la victoire face à Porto Rico (3-1) vendredi dernier et la courte défaite contre le Brésil dimanche (3-2), par un succès face à la Grèce, 28e nation au classement mondial.

Avant la compétition, Héléna Cazaute se méfiait de cette formation hellène qu’elle jugeait supérieure à Porto Rico pourtant mieux classé (18e), la capitaine de l’équipe de France avait vu juste : les partenaires de l’ancienne joueuse de Béziers Olga Strantzali, ayant plus à gagner qu'à perdre, ont posé maints problèmes à une équipe de France tendue en début de match et parfois frustrée, au point que les Grecques ont mené d’entrée sur les quatre sets disputés et sont passées tout près de remporter une troisième manche qui s’est avérée décisive. La France a en effet alors sauvé trois balles de set, avant de finalement s'imposer en quatre manches et de valider sa place parmi le top 16 mondial.

La recette de cette victoire ? Des nerfs qui n'ont pas lâché dans l'adversité, une défense qui a fini par se mettre en place, avec une mention spéciale à Juliette Gelin qui aura plongé dans tous les recoins du terrain, un jeu au centre parfois insuffisamment utilisé mais souvent efficace, la bonne entrée de Nina Stojiljkovic au relais d’Enora Danard-Selosse en milieu de deuxième set, et la nouvelle prestation XXL d’Héléna Cazaute, encore meilleure marqueuse de la rencontre (25 points, 19/36 en attaque, 5 blocs, 1 ace) et si précieuse dans les moments chauds.

Tout avait pourtant bien mal débuté, avec des Bleues sans doute crispées par l’enjeu, trop impatientes face à la bonne défense grecque et victimes dans un premier set nettement perdu (17-25) de la réussite offensive de la jeune et grande pointue (21 ans, 2,02 m) Martha Anthouli et de la réceptionneuse/attaquante Effrosyni Bakodimou (13 points à elles deux sur cette manche, 21 et 16 au total). Les Tricolores réagissent dans la deuxième, grâce notamment à davantage de variété dans le jeu et le recours aux centrales Eva Elouga et Amandha Sylves, deux points de suite de cette dernière leur permettant de creuser l’écart (17-11). Et si les joueuses d’Apostolos Oikonomou reviennent à deux longueurs après un ace d’Anthouli (20-18), la France égalise sur sa deuxième balle de set (25-21) par Amélie Rotar (13 points sur le match).

Mais comme au premier set, les Grecques repartent au combat avec une réception bien en place et une grosse défense qui, après notamment une bonne série au service de la passeuse Lamprini Konstandiniou, leur permettent de se détacher au troisième set (15-21). Dos au mur, les Bleues réagissent avec quatre points de suite sur le service d’Amandha Sylves (19-21) et si un bloc de Strantzali les empêche d’égaliser et offre deux balles de set aux Hellènes (22-24), Iman Ndiaye (19 points) réplique au contre (24-24), avant que la capitaine Héléna Cazaute ne fasse la différence, sauvant une troisième balle de set avant d’en offrir deux aux Bleues, qui passent devant après une faute de main de Konstandiniou (28-26).

La Grèce s’offre un baroud d’honneur au début de la quatrième manche après un ace de cette même Konstandiniou (5-9), provoquant la colère de Cesar Hernandez au temps mort et une réaction immédiate de la France qui, sur une série au service d’Iman Ndiaye, renverse le score (16-13) puis s’envole (23-16), le mot de la fin et de la qualification revenant à la meilleure joueuse du match, Héléna Cazaute. Qui peut alors se lancer avec ses coéquipières dans une folle sarabande et libérer toute la tension d’un match souvent crispant, mais finalement maîtrisé nerveusement par les Bleues.

Deuxièmes de la poule C après la victoire dans la foulée du Brésil face à Porto Rico (3-0), ces dernières affronteront dimanche à Bangkok le premier de la poule F, la Chine ou la République dominicaine (5e et 10e au classement mondial et qui s'affrontent mercredi), avec cette fois la pancarte d’outsiders dans le dos et donc sans doute beaucoup moins de pression que lors de cette ultime rencontre du premier tour. Les Françaises ont montré dimanche face au Brésil que dans un tel cas de figure, elles étaient capables de se transcender, tous les rêves sont permis !

Les réactions :

Cesar Hernandez, entraîneur de l’équipe de France :
"La Grèce a réussi aujourd’hui à nous poser des problèmes, comme on l’avait fait dimanche face au Brésil. Au premier set, elles nous ont « tués », c’était vraiment difficile de les arrêter, elles étaient vraiment fortes en attaque et en défense. Ensuite, nous sommes peu à peu rentrées dans le match que nous avions besoin de faire, nous avons bien contrôlé le deuxième set. Dans le troisième, elles ont bien commencé, nous n’arrivions pas à les contrôler, mais dans la dernière partie du set, nous avons vraiment fait du très bon travail, ce qui nous a permis de revenir et de gagner cette manche, c’était vraiment la clé du match. Même si dans la quatrième, on a encore eu des difficultés au début, il a fallu se remobiliser pour faire tourner le score et arriver à la fin à lâcher les émotions et les nerfs liés à ces situations difficiles. Parfois, c’est bien de gagner en jouant bien, mais c’est aussi bien de gagner en jouant mal, ça rend plus fort mentalement, ce qui était le cas aujourd’hui. Ce n’était pas un grand match de volley-ball, mais nous avons réussi à nous imposer. Cette qualification était notre objectif, on peut dire que la mission est accomplie, maintenant j’ai dit aux joueuses que je voulais qu’on continue à écrire l’histoire de cet été. On sait que le niveau va encore s’élever avec une grosse équipe face à nous, la Chine ou la République dominicaine, mais nous n’avons rien à perdre. Nous allons bien étudier notre adversaire et aborder ce huitième de finale avec confiance et avec le rêve de se dire que c’est possible. On a réussi à poser des problèmes au Brésil, nous devons faire la même chose."

Nina Stojiljkovic, passeuse de l’équipe de France :
"On s’attendait à ce que la Grèce lâche les chevaux, parce qu’on était favorites sur le papier et qu’on jouait la qualification. Cet été, on n’a pas eu de match avec un tel enjeu, donc on savait qu’il y aurait de la pression. La Grèce a vraiment bien commencé le match, mais on n’a vraiment pas lâché, on a réussi à se poser, à imposer notre jeu et on a continué à y croire. Malgré le fait que c’est notre premier Championnat du monde depuis 51 ans, on tenait à cette qualif pour confirmer ce qu’on fait depuis presque dix ans et notre ascension au ranking mondial. Notre expérience de l’été nous a bien servies sur les troisième et quatrième sets, on a eu un bon mix de détermination et de lucidité dans le troisième, ce qui nous a permis de faire cette petite remontada qui a été importante. Mon entrée en jeu ? Je me tiens prête dès qu’il faut rentrer, je porte aussi derrière moi dix ans d’étés avec l’équipe nationale, ce qui m’a permis de rentrer sereinement. Et c’était la qualif ou rien, il fallait tout donner ! Maintenant, on va être outsiders, on va avoir plus de liberté, on a montré deux fois contre le Brésil qu’on était capables de montrer un niveau de jeu intéressant, donc je pense qu’on peut faire un hold-up, c'est pour espérer battre un jour ce genre d’équipe qu'on continue à travailler."

Juliette Gelin, libéro de l’équipe de France :
"Je suis trop contente ! Même si on savait que ça allait être dur, on est vraiment revenues de l’enfer, on était au bout de notre vie, on s’est fait tellement peur, parfois, on n’y a plus cru, mais on a réussi à trouver les ressources individuelles et collectives, on peut vraiment être fières de nous ! Gagner un match en jouant aussi mal, c’est en général les grandes équipes qui font ça, ça veut dire qu’on passe des caps et qu’on commence à ressembler à ces grandes équipes."


Les 14 Bleues pour le Championnat du monde (entre parenthèses, le club de la saison 2025-2026)

Passeuses : Enora Danard-Selosse (Mulhouse), Nina Stojiljkovic (Zaon Kifisia/Grèce)
Libéros : Juliette Gelin (Milan/Italie), Amandine Giardino (Le Cannet)
Réceptionneuses/attaquantes : Amélie Rotar (Götzepe SK Izmir /Turquie), Sabine Haewegene (Chamalières), Nawelle Chouikh-Barbez (Chamalières), Héléna Cazaute (VakifBank Istanbul/Turquie)
Pointues : Iman Ndiaye (Nilüfer Belediyespor Bursa/Turquie), Lucille Gicquel (Toray Arrows Shiga/Japon)
Centrales : Amandha Sylves (Pinerolo/Italie), Fatoumata Fanguedou (Chamalières), Eva Elouga (Béziers), Camille Massuel (Cannes)


Le staff : Cesar Hernandez (entraîneur), Fikkret Ceylan, Marius Clerc et Félix André (entraîneurs adjoints), Romain Guivarch (statisticien), Thomas Guillaumond (préparateur physique), Jad Arbid (médecin), Guillaume Peyre (kiné), Marc Francastel (team manager)


Le programme des Bleues au championnat du monde en Thaïlande (heure française)

Poule C, à Chiang Mai :

Vendredi 22 août : Porto Rico/France 1-3 (22-25, 18-25, 25-21, 14-25) 
Les stats
Dimanche 24 août : Brésil/France 3-2 (21-25, 20-25, 25-15, 25-17, 15-13) 
Les stats 
Mardi 26 août : France/Grèce 3-1 (17-25, 25-21, 28-26, 25-17) 
Les stats

Phase finale à Bangkok :

Dimanche 31 août, 12h ou 15h30, 8e de finale : France/Chine ou République dominicaine