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10/08/2025
Clémence Vieira et Aline Chamereau : “On se construit petit à petit”
Il y a une semaine, Clémence Vieira et Aline Chamereau décrochaient une superbe médaille d’argent au championnat d’Europe, à Düsseldorf. Avec un peu plus de recul, les deux Tricolores, désormais membres du Top 10 mondial, analysent leur très nette progression des derniers mois, fruit d'un long travail. Elles se projettent aussi sur la suite, avec ambition.
Avec un peu de recul, est-ce que vous avez pris conscience de ce que vous avez réalisé en Allemagne ?
Clémence : Un peu, oui ! Petit à petit, au bout de quelques jours, on se dit que c’est vraiment arrivé, et que c’est une superbe performance. On en est assez fières !
Vous avez reçu beaucoup de messages ?
Aline : Oui, beaucoup de messages de soutien, de gens surpris ou de gens contents pour nous. Ou des messages de gens qui savent aussi que le chemin a été long et difficile, donc c’est bien de voir qu’on a su embarquer pas mal de personnes dans notre quête du très haut niveau.
Clémence : On a été plus sollicitées par les médias aussi, parce que le championnat d’Europe, c’est une compétition de référence, qui parle plus aux gens que le circuit international. Sur le Beach Pro Tour, on a remporté des médailles cette saison, mais cela résonne moins car les gens connaissent un peu moins le fonctionnement.
Quelles étaient vos ambitions avant le tournoi ?
Aline : On avait conscience que la Fédération attendait un quart de finale. Mais on sait qu’avoir trop d’attentes n’est pas forcément propice à la performance. On essayait juste de se concentrer sur chaque match, l’un après l’autre. On n’a pas changé notre fonctionnement par rapport à d’habitude.
Clémence : On a essayé de se fixer des objectifs concrets, sur les moyens d’y arriver, sur ce qu’on avait envie de mettre en place sur le terrain, sans tout lier au résultat. On savait que l’objectif fixé était le quart de finale, ce qu'on voulait atteindre nous aussi. Mais on fonctionnait beaucoup match par match, en pensant aux moyens avant de penser au résultat.
Clémence : Un peu, oui ! Petit à petit, au bout de quelques jours, on se dit que c’est vraiment arrivé, et que c’est une superbe performance. On en est assez fières !
Vous avez reçu beaucoup de messages ?
Aline : Oui, beaucoup de messages de soutien, de gens surpris ou de gens contents pour nous. Ou des messages de gens qui savent aussi que le chemin a été long et difficile, donc c’est bien de voir qu’on a su embarquer pas mal de personnes dans notre quête du très haut niveau.
Clémence : On a été plus sollicitées par les médias aussi, parce que le championnat d’Europe, c’est une compétition de référence, qui parle plus aux gens que le circuit international. Sur le Beach Pro Tour, on a remporté des médailles cette saison, mais cela résonne moins car les gens connaissent un peu moins le fonctionnement.
Quelles étaient vos ambitions avant le tournoi ?
Aline : On avait conscience que la Fédération attendait un quart de finale. Mais on sait qu’avoir trop d’attentes n’est pas forcément propice à la performance. On essayait juste de se concentrer sur chaque match, l’un après l’autre. On n’a pas changé notre fonctionnement par rapport à d’habitude.
Clémence : On a essayé de se fixer des objectifs concrets, sur les moyens d’y arriver, sur ce qu’on avait envie de mettre en place sur le terrain, sans tout lier au résultat. On savait que l’objectif fixé était le quart de finale, ce qu'on voulait atteindre nous aussi. Mais on fonctionnait beaucoup match par match, en pensant aux moyens avant de penser au résultat.
"Il y a un moment où tout s’aligne"
Avant ce championnat d’Europe, vous aviez décroché en juin vos deux premières médailles au niveau Challenge, sur le Beach Pro Tour. C’était annonciateur ?
Aline : On sent que ça monte progressivement. On avait déjà été récompensées par cette première médaille (à Alanya, ndlr), où on avait été un peu surprises parce qu’on avait plutôt dominé le tournoi. Ensuite, on confirme en gagnant une deuxième médaille sur le tournoi suivant (en Pologne, ndlr), donc on commence à se dire que ce n’était pas un coup de chance, mais qu’on devient assez régulières sur notre niveau de performance. On savait qu’on avait déjà franchi un cap, et qu’on était sur la bonne voie. On a continué à faire ce qu’on faisait déjà.
Pour expliquer vos progrès, vous parlez souvent de mental, de communication...
Aline : Tout le monde nous demande ce qu’il s’est passé d’un coup. Mais il faut comprendre aussi que le sport de haut niveau est exigeant, cela demande du temps. Au niveau du beach-volley français, il nous reste tout à écrire. Et avec Clémence, on ne joue ensemble que depuis 2022. Il fallait nous laisser du temps. On a pris en maturité. Et dernièrement, on a aussi changé notre méthode de travail mental, on travaille beaucoup sur notre communication sur le terrain, mais aussi en dehors. Ce sont des outils que l’on en a en plus, et qu’on s’applique à utiliser sur les tournois.
Y-a-t-il eu un moment, un déclic, où vous avez compris que tout s’enclenchait ?
Clémence : Je ne sais pas s’il y a eu un moment comme cela. Mais comme l’a dit Aline, cela fait un moment qu’on essaye d’ajouter plein de petits trucs, et il y a un moment où tout s’aligne. A force d’essayer de mettre en place des choses, quand on arrive à mettre en place ces petits outils ou ces petits ajustements, on devient plus constantes, plus impactantes, et c’est ce qui fait qu’on arrive à passer des caps. Mais on construit vraiment petit à petit, et quand on arrive à tout aligner, forcément cela se passe mieux. C’est ce que montre notre début de saison, nos résultats sont allés crescendo, pratiquement à chaque tournoi. On est sur une pente ascendante. On sait aussi que le beach-volley est assez imprévisible, il y a parfois des phases, mais on essaye de toujours ajuster ou ajouter quelque chose, pour construire petit à petit une base solide.
Les résultats précédents ont tendance à montrer que ce parcours au championnat d’Europe ne devait rien au hasard...
Aline : Ça nous rassure, parce qu’après la première médaille, on s’est dit que c’était fou. On avait tellement dominé le tournoi qu’on s’est demandé s’il n’y avait pas un problème (rires). On en a parlé ensuite avec la préparatrice mentale, qui nous a dit que ce n’était pas un hasard, que c’était le fruit de notre travail qui commence enfin à payer. Parce qu’en fait, cela fait un moment que l’on joue vraiment bien, mais on n’était pas forcément récompensées. Et ensuite, confirmer avec la deuxième médaille, dans un tournoi qui a été beaucoup plus difficile, cela nous a rassurées sur le fait que ce n’était pas juste un coup. C’était aussi important pour nous de continuer le travail qu’on était en train de faire, de ne pas se relâcher parce qu’on avait obtenu une médaille, de ne rien changer au processus qu’on avait entamé. Et on voit que le processus est bon, car derrière il y a cette nouvelle médaille au championnat d’Europe.
En parlant d’enchaîner, c’est ce que vous allez essayer de faire sur la fin de saison ?
Clémence : On a repris l’entraînement jeudi. Notre prochain tournoi est le tournoi Elite de Hambourg (le plus haut niveau de tournoi du Beach Pro Tour, ndlr). C’est la première fois qu’on va intégrer directement le tableau principal, ce qui est plutôt cool. On enchaînera ensuite par deux autres tournois au Brésil. Et ensuite, le grand objectif de la fin de l’année est le championnat du monde en Australie. On est officiellement qualifiées grâce à notre médaille aux “Europe”, ce sera notre premier Mondial. En attendant, l’objectif sur les Elite est de continuer à se confronter aux meilleures équipes, et de continuer à bosser comme on le fait en se concentrant sur le chemin, le “process”.
"On est vraiment bien entourées"
Après vos victoires, on vous voit fréquemment remercier le staff sur les réseaux sociaux, comme votre kiné, et bien sûr les entraîneurs Arnaud Loiseau et Youssef Krou. C’est un vrai travail d’équipe ?
Clémence : On s’investit toutes les deux à 100%, mais on voit qu'eux aussi ils sont à 100%. Ils ne comptent pas leurs heures. Arnaud, le travail qu’il fait c’est fou. Youssef aussi. Notre préparatrice mentale, on l’a appelée quand on était au Brésil, pour un call d’urgence alors qu’il était 1 heure du matin en France. Il y aussi la kiné qui nous fait les soins à 22 heures après les matchs. C’est vraiment tout un ensemble de personnes qui travaillent autour de nous. C’est aussi pour cela que ça marche, parce qu’on est vraiment bien entourées, il y a une très bonne ambiance de travail, dans la bonne humeur. On est vraiment reconnaissantes pour tout cela.
Et l’autre récompense, c’est cette place dans le Top 10 mondial qui est la vôtre cette semaine. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Clémence : C’est super beau. Je repense à fin 2023, on devait être autour de la 80e place mondiale. Juste avant les JO, on remonte à la 30e place, on était déjà impressionnées. Maintenant, le fait d’atteindre le Top 10, ça montre qu’on a fait du chemin, et ça fait plaisir.
Avec le recul, les Jeux Olympiques, c’est une expérience qui vous a beaucoup servi ?
Aline : C’est sûr que ça a été une expérience très importante pour nous. Beaucoup de gens, sur les réseaux sociaux, ont dit: “Elles ont tout perdu aux Jeux, et maintenant elles sont vice-championnes d’Europe”. Mais nous, on est trop fières de nos Jeux ! C’était un peu tôt dans notre progression d’équipe, mais on le savait, et on a mis tout ce qu’on avait sur le terrain, avec les cartes qu’on avait à ce moment-là. On a touché de près le haut niveau, on a vu ce que c’était que de jouer devant beaucoup de public. Au championnat d’Europe aussi il y avait beaucoup de monde, et c’est quelque chose que l’on n’arrivait pas à gérer avant. Et on sait aussi ce que c’est que d’avoir des attentes de la part des gens. Dans le beach, la Fédération a des attentes autour de nous, mais comme on n’est pas forcément très suivies ou très médiatisées, c’est assez nouveau d’appréhender l’attente des gens. Et après nos premières médailles, on s’est retrouvé confrontées à ça, aux messages des gens qui réclament qu’on gagne à nouveau, “ce n’est que le début”, “la première médaille d’une longue série”, etc. Ce sont des choses qu’on a appris à gérer, ces attentes, ce qui est normal et fait aussi partie des émotions qu’on veut partager. Mais on est conscientes qu’il faut remettre tout cela à sa juste place, que le haut niveau est un long chemin, avec des montagnes russes, que l’on est prêtes à affronter.
Avez-vous identifié des axes de progression ?
Aline: Il y a des choses à travailler sur la vitesse d’adaptation. On comprend beaucoup de choses, mais la vitesse d’application est encore un peu lente, par rapport à ce qu’on vise. On a encore énormément de choses à bosser, techniquement, tactiquement. On a encore du travail, et c’est ce qui est bien aussi. On a encore une bonne marge de progression.
Clémence : On regarde nos matchs, et les résultats qu’on arrive à faire en jouant “comme ça”, alors qu’on voit tous les progrès qu’on a encore à faire, on n’est pas du tout à 100%. C’est cool de se dire qu’on peut encore aller beaucoup plus haut.
Vous avez aussi revu cette finale, perdue 16-14 au tie-break contre les Ukrainiennes ?
Clémence : Oui, c’était dur...
Aline : Mais on se dit aussi que c’est un problème de riches. Si on avait pris un “gros” deux sets zéro, on se serait dit qu’on était trop loin. Là, on a ce luxe de se dire qu’on est passé à un ou deux détails d’être championnes d’Europe. C’est positif aussi.
Clémence : C’est difficile, parce qu’on regarde cela de manière un peu émotionnelle au départ, mais si on prend avec un peu de recul, on voit les choses de façon plus constructive, ce qu’on aurait pu mieux faire. Pour changer cela à l’avenir.
Clémence : On s’investit toutes les deux à 100%, mais on voit qu'eux aussi ils sont à 100%. Ils ne comptent pas leurs heures. Arnaud, le travail qu’il fait c’est fou. Youssef aussi. Notre préparatrice mentale, on l’a appelée quand on était au Brésil, pour un call d’urgence alors qu’il était 1 heure du matin en France. Il y aussi la kiné qui nous fait les soins à 22 heures après les matchs. C’est vraiment tout un ensemble de personnes qui travaillent autour de nous. C’est aussi pour cela que ça marche, parce qu’on est vraiment bien entourées, il y a une très bonne ambiance de travail, dans la bonne humeur. On est vraiment reconnaissantes pour tout cela.
Et l’autre récompense, c’est cette place dans le Top 10 mondial qui est la vôtre cette semaine. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Clémence : C’est super beau. Je repense à fin 2023, on devait être autour de la 80e place mondiale. Juste avant les JO, on remonte à la 30e place, on était déjà impressionnées. Maintenant, le fait d’atteindre le Top 10, ça montre qu’on a fait du chemin, et ça fait plaisir.
Avec le recul, les Jeux Olympiques, c’est une expérience qui vous a beaucoup servi ?
Aline : C’est sûr que ça a été une expérience très importante pour nous. Beaucoup de gens, sur les réseaux sociaux, ont dit: “Elles ont tout perdu aux Jeux, et maintenant elles sont vice-championnes d’Europe”. Mais nous, on est trop fières de nos Jeux ! C’était un peu tôt dans notre progression d’équipe, mais on le savait, et on a mis tout ce qu’on avait sur le terrain, avec les cartes qu’on avait à ce moment-là. On a touché de près le haut niveau, on a vu ce que c’était que de jouer devant beaucoup de public. Au championnat d’Europe aussi il y avait beaucoup de monde, et c’est quelque chose que l’on n’arrivait pas à gérer avant. Et on sait aussi ce que c’est que d’avoir des attentes de la part des gens. Dans le beach, la Fédération a des attentes autour de nous, mais comme on n’est pas forcément très suivies ou très médiatisées, c’est assez nouveau d’appréhender l’attente des gens. Et après nos premières médailles, on s’est retrouvé confrontées à ça, aux messages des gens qui réclament qu’on gagne à nouveau, “ce n’est que le début”, “la première médaille d’une longue série”, etc. Ce sont des choses qu’on a appris à gérer, ces attentes, ce qui est normal et fait aussi partie des émotions qu’on veut partager. Mais on est conscientes qu’il faut remettre tout cela à sa juste place, que le haut niveau est un long chemin, avec des montagnes russes, que l’on est prêtes à affronter.
Avez-vous identifié des axes de progression ?
Aline: Il y a des choses à travailler sur la vitesse d’adaptation. On comprend beaucoup de choses, mais la vitesse d’application est encore un peu lente, par rapport à ce qu’on vise. On a encore énormément de choses à bosser, techniquement, tactiquement. On a encore du travail, et c’est ce qui est bien aussi. On a encore une bonne marge de progression.
Clémence : On regarde nos matchs, et les résultats qu’on arrive à faire en jouant “comme ça”, alors qu’on voit tous les progrès qu’on a encore à faire, on n’est pas du tout à 100%. C’est cool de se dire qu’on peut encore aller beaucoup plus haut.
Vous avez aussi revu cette finale, perdue 16-14 au tie-break contre les Ukrainiennes ?
Clémence : Oui, c’était dur...
Aline : Mais on se dit aussi que c’est un problème de riches. Si on avait pris un “gros” deux sets zéro, on se serait dit qu’on était trop loin. Là, on a ce luxe de se dire qu’on est passé à un ou deux détails d’être championnes d’Europe. C’est positif aussi.
Clémence : C’est difficile, parce qu’on regarde cela de manière un peu émotionnelle au départ, mais si on prend avec un peu de recul, on voit les choses de façon plus constructive, ce qu’on aurait pu mieux faire. Pour changer cela à l’avenir.











